Culture laïque, premier humanisme français, noblesse, culture aristocratique, époque médiévale, Occident, Eglise, curés, culture savante, alphabétisation médiévale, paix de Dieu
Au début du 12ème siècle, le clivage litterati/illitterati recouvre le clivage clercs/laïcs : la masse des laïcs est un groupe informe, écarté des études, de la culture savante, du latin et donc de l'Église. Dès cette époque, il s'agit en réalité d'un schéma mental et intellectuel, d'une représentation de la société, plus que d'une réalité sociale. Dans l'Église, nombreux sont les ignorants qui n'ont pas étudié. Encore aux 14ème et 15ème siècle, les procès verbaux des visites pastorales dénoncent ce travers.
Par exemple, dans le diocèse de Genève, en 1411-1413, un tiers des curés sont ignares : l'un est "ignorant comme une bête") ou "de faible science", même si les autres sont jugés "suffisamment lettrés". Parmi les laïcs, dès le 12ème siècle voire avant (le père d'Abélard par exemple), certains maîtrisent des rudiments de latin et peuvent avoir étudié. L'essor des écoles et de l'alphabétisation, le développement des universités, puis les traductions de la culture savante en langues vulgaires ont fait exploser ce schéma binaire simpliste.
[...] La richesse de leurs bibliothèques s'explique par le fait qu'ils n'avaient pas de contraintes financières pour acquérir des manuscrits de luxe richement enluminés, et qu'ils étaient très fréquemment dédicataires d'oeuvres par leurs auteurs. Si la Bible, les manuscrits liturgiques, religieux et moraux forment en général l'armature de ces bibliothèques, il est possible d'identifier des « profils culturels » : Berry est un collectionneur de beaux manuscrits ; Bourgogne est ouvert à la nouveauté littéraire et à la morale ; René d'Anjou, pourtant lui-même auteur littéraire, apparaît comme un « prince philosophe ». Guyart des Moulins, Bible historiale Manuscrit de Jean de Berry (vers 1405) (Paris, BnF, ms. [...]
[...] Dans le même temps, la naissance de formes spécifiques d'expression (littératures en langues vulgaires notamment), l'affirmation de pratiques et de manifestations culturelles propres à certains groupes sociaux voient l'affirmation progressive de cultures laïques bien identifiées ou de cultures de laïcs. Il faut les envisager comme la constitution d'un système culturel une vision du monde) propre à des catégories sociales ou à des groupes socio- professionnels, qui découlent ou peuvent découler d'une éducation bien définie. Parmi les exemples qui auraient pu être étudiés en détail, les marchands. [...]
[...] La guerre : une identité ? Rappel : mouvement de la Paix de Dieu puis de la Trêve de Dieu, christianisation de la guerre avec le miles Christi (idéal chevaleresque au nom de Dieu). – Apprentissage des armes, sanctionné par l'adoubement qui est une véritable « ordination » ; mais très fort déclin : à Tarascon (noblesse urbaine en Provence) des nobles sont adoubés en en en 1400 – Entraînement à la guerre : tournois et joutes, la chasse (littérature cynégétique) 2. [...]
[...] – Jusque dans un 15e siècle bien avancé, l'humanisme n'existe pas en tant que mouvement organisé, avec un programme ou des chefs de file reconnus. L'humanisme est d'abord un état d'esprit, qui mêle culte des lettres, obsession de la pureté linguistique et éclectisme encyclopédique de la part de savants polyvalents qui se veulent d'abord des restaurateurs contre le jargon latin des universitaires – Grande variété, aussi bien géographique qu'humaine (humanisme de chancellerie, humanisme de cour, humanisme marchand, mais aussi humanisme universitaire) Humanismes plutôt qu'humanisme 1. [...]
[...] Poésie – De Coluccio Salutati, on a identifié plus de 100 mss. aujourd'hui conservés ; son plus beau trésor selon lui : Lettres familières de Cicéron, ms. découvert dans la bibliothèque du chapitre cathédral de Verceil vers 1390 par le chancelier de Milan (Pasquino Cappelli). – Filippo-Maria Visconti († 1447), duc de Milan, est le premier d'une longue liste de grands princes humanistes ; il rassemble l'une des plus riches bibliothèques d'Occident Le premier humanisme français L'humanisme est né en Italie, fruit d'initiatives individuelles spontanées et d'une lente maturation. [...]
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