La Vie de Louis VI le Gros, Suger, roi protecteur, exactions des seigneurs, Thibault IV de Blois, Hugues de Puiset, hiérarchie féodale, pouvoir royal, justice, vassalité, commentaire de texte
Le texte est un extrait d'ouvrage écrit par Suger, un abbé et homme d'État français né en 1080 et mort le 13 janvier 1151. Il a été le principal ministre des rois Louis VI et Louis VII, et il a été connu pour ses ambitions théologiques et artistiques. L'extrait provient d'un ouvrage nommé "La Vie de Louis VI le Gros" et porte sur l'initiative de Thibaut IV de Blois de s'adresser au roi et demander de l'aide pour combattre Hugues de Puiset qui ravage sa terre. Il n'y a pas d'indication de la date de sortie de l'ouvrage, mais il a été écrit peu après la mort de Louis VI, donc environ 1137.
[...] En se référant au fait que les églises avaient été supprimées avant même de mentionner les pauvres qui ont été torturés et les incendies qui se sont produits, l'auteur tente de démontrer l'importance des symboles religieux ainsi que de la religion elle-même dans la société médiévale française. En parlant d'abord de l'Église et des inquiétudes de roi face aux supprimassions des Églises, l'auteur montre l'importance que cette dernière a dans la mission royale. En effet, le roi « s'engage solennellement à protéger l'Église » et il tire sa légitimité du sacre où sa mission trouve sa source. [...]
[...] La Vie de Louis VI le Gros – Suger (environ 1137) – Par quels moyens peut-on dire que le roi exerce réellement son rôle de protecteur face aux exactions des seigneurs ? Grâce à son progrès économique et à l'émancipation des villes, la France médiévale du XIIe siècle représente un tournant dans lequel la domination exercée par les seigneurs sera remise en cause et le pouvoir royal connaitra les premières indications de son retour au trône. L'ordre seigneurial, qui a eu lieu de 987 à 1108 a exigé une soumission absolue de l'ensemble du territoire, ce qui sous-entend l'affaiblissement de la royauté et des pouvoirs du roi. [...]
[...] Le roi, selon Thibaut était le seul qui pouvait l'aider à vaincre Hugues de Puiset qui ravageait sa terre « la livrant au pillage et à l'incendie ». Cela est dû au fait que le roi bénéficie d'un statut particulier, il a une dignité particulière que, par exemple, les seigneurs n'ont pas et cette dignité lui permet de venir en aide, il a des possibilités et des droits qui lui sont propres. C'est exactement cela qui place le pouvoir royal au sommet de la hiérarchie des pouvoirs et justifie l'idée que ce pouvoir est après tout le pouvoir suprême, il repose sur l'exaltation de la dignité royale. [...]
[...] Un roi puissant, adroit et déterminé – garant de la justice « c'était chose facile au roi, en ruinant le château et en déshéritant Hugues, que de venger les torts faits à son père et à lui-même » (l.18-19). En employant le terme « facile », Suger indique bien que le roi est conscient de la puissance qu'il a ce que renvoie à l'idée d'un roi puissant et adroit, malgré le fait que la royauté vivait une période complexe face au pouvoir seigneurial. [...]
[...] Le roi est celui qui doit « garantir la paix » et veiller au bien-être de son royaume et de son peuple grâce au caractère sacré conservé par le royaume. Les rois étaient considérés comme les ministres de Dieu, ce qui signifierait qu'ils faisaient la volonté de Dieu sur terre. « Ces maux, il devait les considérer comme siens ou les rendre impossibles » (l. 23-24). Si le roi n'agit pas contre la violence faite au peuple, il cesse de protéger son royaume et il, en quelque sort, « autorise » les maux qui sont faits. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture