commentaire de texte, Eginhard, Vie de Charlemagne, des Mérovingiens aux Carolingiens, Dagobert, maires du palais, Pippinides, Pépin le Bref
Le clerc Eginhard (775-840) fut un homme de lettre, contemporain et biographe de Charlemagne. Son livre, Vie de Charlemagne, écrit en latin vers 830 ou 836, est autant un témoignage précieux sur la dynastie carolingienne qu'un texte de propagande, présentant la version officielle des événements, soixante-quinze ans après. Il contribue à la légende des rois fainéants en les discréditant et en justifiant ainsi le changement de dynastie. L'extrait qui nous intéresse, présente la situation régnant vers le milieu du VIIIe siècle, c'est-à-dire la décadence mérovingienne après une période de gloire qui s'achève avec Dagobert qui, de 632 à 639, avait restauré l'unité du royaume.
[...] À la mort de Pépin, «les Francs réunis selon la coutume en une assemblée générale reconnaissent Charles et Carloman, fils de Pépin, héritiers légitimes à la couronne. Le royaume est partagé entre eux deux selon la tradition mérovingienne. Conclusion : Ainsi, la décadence mérovingienne profita aux maires du palais qui prirent progressivement le pouvoir. Grâce à l'appui de la papauté, Pépin le Bref put accéder à la royauté en titre et fonder une nouvelle dynastie, celle des Carolingiens. Bibliographie : Les Mérovingiens, Le Jan Régine. [...]
[...] Il commande alors seul le royaume pendant quinze ans et fonde la dynastie carolingienne. À sa mort, le royaume est partagé entre ses deux fils, Charles et Carloman. Si le maire du palais avait acquis la légitimité d'exercer le pouvoir, Childéric III n'en était pas moins le roi légitime en titre. Alors, comment ce pouvoir dans les faits a-t-il pu être reconnu comme un pouvoir royal et mettre fin à la dynastie mérovingienne ? Dans un premier temps, nous montrerons que ce sont les maires du palais qui exercent la réalité du pouvoir, puis nous verrons comment la prise de pouvoir des Pippinides a renversé la dynastie mérovingienne. [...]
[...] Ce terme est en effet utilisé chaque fois qu'une personne possède une autorité sur une autre). Le pouvoir légitime est celui qui œuvre ait pour le bien commun. Childéric III fut déposé, tondu (pour lui enlever les signes traditionnels de la royauté franque afin de lui retirer un dernier attribut de sa puissance) et enfermé au monastère de Saint Bertin. Ainsi, l'intervention de la papauté, puissance extérieure et sacrée, a permis que le transfert de dynastie soit légitime. Pépin a donc pu accéder à la royauté en titre, à Soisson (en novembre 751). [...]
[...] Bien que Eginhard fasse des rois mérovingiens des rois inutiles, Childéric représente néanmoins les Francs et la tradition franque de par son apparence et probablement aussi de par sa manière de présider l'assemblée annuelle. De plus, s'il est vrai qu'après la mort de Thierry III, la succession des rois mérovingiens morts jeunes a pu affaiblir le pouvoir royal face à Pépin II, ce pouvoir ne fut pas aussi symbolique figure emblématique que le laisse entendre Eginhard. En effet, Clovis IV, Childebert III et Dagobert III émirent d'assez nombreux diplômes (actes de la chancellerie royale). [...]
[...] La prise de pouvoir des Pippinides : le renversement de la dynastie mérovingienne A. L'affirmation d'une nouvelle légitimité L'affirmation d'une nouvelle légitimité qui porta la famille des Pippinides au sommet du royaume des Francs est fondée sur deux légitimités, politique et juridique : Politique, car elle repose sur des victoires : celles (victoire de Tertry) de Pépin de Herstal (680714) et de Charles Martel (715-741) : (L22-24) qui écrasa en deux batailles [ ] les Sarrasins qui cherchaient à occuper la Gaule En effet, en repoussant au sud la progression des Sarrasins musulmans, Charles Martel se fait aussi protecteur et défenseur de l'Église et de la Chrétienté. [...]
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