La légende des « rois fainéants » est une invention carolingienne, destinée à déconsidérer la dynastie mérovingienne pour mieux légitimer la prise de pouvoir des Pippinides. Le texte ici proposé est à l'origine de cette image d'Épinal. Cet extrait de la Vie de Charlemagne écrit par Eginhard est un panégyrique, c'est à dire un discours à la louange d'un personnage illustre. Il est destiné à la glorification du souvenir de l'empereur.
Eginhard, né vers 770 et mort vers 840, est un homme de grande culture qui a fait partie du proche entourage de Charlemagne puis de son fils, Louis le Pieux en étant très impliqué dans le gouvernement du royaume. Il rédigea, entre 830 et 835, une Vita Karoli qui est autant un hommage à son bienfaiteur qu'un miroir tendu à ses successeurs, dans lequel comparer leurs actes à l'œuvre de leur glorieux prédécesseur.
La présentation de ce document présente une difficulté certaine : son absence de date, si les faits rapportés sont datables entre 732 (victoire de Charles Martel à Poitiers) et 768 (mort de Pépin III), la source elle-même ne comporte aucun élément permettant d'établir sa date de composition qui selon les historiens varie de 814 à 840. Il est néanmoins avéré qu'elle a été écrite au moins une soixantaine d'années après l'événement majeur du texte, l'usurpation de Pépin.
[...] Dès lors que le roi est tonsuré, c'est qu'il est destitué, car il vient de perdre le symbole de sa puissance. Le fait qu'il soit tonsuré indique de fait que le roi va «entrer» dans les ordres. Car les membres du clergé n'ont pas le droit de porter la barbe ainsi qu'une longue chevelure. Il s'agit donc ici de Childéric III, parfois appelé faux roi, qui règne de 743 à 751 et qui après avoir été tonsuré fut envoyé dans un monastère. Il s'agit du monastère de Saint Bertin d'où on l'avait sorti (il y mourut en 755). [...]
[...] Le roi quant à lui a perdu l'essentiel de ses attributions il continue tout de même à convoquer les grands du royaume à Soissons (Ligne 16-17) Comme nous avons pu le voir dans cette partie les rois mérovingiens tels que Childéric III ont beaucoup perdu de la stature et du pouvoir que jadis leurs ancêtres avaient. Les maires du palais ont su les supplanter. L'usurpation et l'installation Eginhard tout au long du texte fait de nombreuses références aux Carolingiens qu'il convient d'expliquer. Dans l'ordre chronologique, Pépin de Herstal apparaît à la ligne 26, celui-ci devint maire du palais du royaume franc dans les dernières années du VIIe siècle, et ce jusqu'à sa mort en 714. [...]
[...] L'intervention du pape fait de ce changement dynastique l'expression de la volonté divine. Les maires du palais Le texte évoque principalement ce que le roi ne fait pas et ce que le maire du palais doit faire à sa place. Ligne les préfets du palais . qui disposaient du pouvoir suprême Seulement, à l'origine, le maire du palais n'est qu'un simple intendant, mais avec le temps il devient le réel administrateur du royaume surtout en raison de son rôle central avec l'aristocratie franque. [...]
[...] Il assura l'intérim du pouvoir seul à la mort de Thierry IV en 737. Charles Martel, va gouverner de manière illégitime jusqu'à sa mort, en fait il reste maire du palais sans roi, et cela pour prouver leur inutilité. Les premières lignes du texte mentionnent Childéric III, un roi mérovingien enfermé dans un monastère qu'il faut rappeler sous la pression des élites en place. Le dernier paragraphe mentionne l'élection de Pépin le Bref, ligne 49, en fait, en 750, Pépin envoie une délégation franque auprès du pape Zacharie, pour lui demander l'autorisation de mettre fin au règne décadent des Mérovingiens et donc prendre la couronne à la place de Childéric. [...]
[...] En ce qui concerne les souverains, Eginhard a pour habitude de les nommer : rois fainéants», seulement à partir de 639, et cela pour légitimer la prise de pouvoir carolingienne. Les querelles familiales pour le pouvoir ne laissaient souvent aux rois mérovingiens qu'une espérance de vie très faible, les souverains mérovingiens devinrent vite les jouets de l'aristocratie. D'autre part, les richesses acquises par leurs prédécesseurs s'étaient considérablement amenuisées, suite à l'arrêt des campagnes militaires pour étendre le royaume, aux détournements de l'impôt et aux dépenses engagées pour venir à bout des révoltes et pour acheter la fidélité des vassaux. [...]
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