Usâma ibn Munqidh est né le 4 juillet 1095 à Chayzar, citadelle bâtie non loin de l'Oronte, entre Hama et Apamée. Usama est un enfant fougueux. Il n'a pas 10 ans lorsque, bousculé par un écuyer prétendant lui arracher un serviteur venu lui demander protection, il tue l'insolent d'un coup de poignard. Dans ses veines coule le sang des guerriers. Le domaine familial se trouve à un carrefour d'influences et a souvent vu la guerre. L'enfance d'Usama a été bercée par des récits de batailles et de chasse. Mais Chayzar abritait également d'autres passions plus paisibles, comme la poésie, la copie et la récitation du Livre Saint. Ces deux tendances ont façonné le prince de Chayzar pour faire de lui un vrai soldat et un grand homme de lettres.
Le manuscrit d'Usâma est découvert en 1880 quand Jules Ferry charge Hartwig Derenbourg d'étudier les manuscrits arabes de la bibliothèque de Saint-Laurent-de-l'Escurial, une commune située à 45 kilomètres au nord-ouest de Madrid. Le titre original est Kitâb al-I'tibâr, soit, l'Apprentissage par l'exemple. Mais le texte découvert par Derenbourg est incomplet et les premiers feuillets de l'œuvre manquent. Ici, Usâma n'écrit pas une autobiographie à proprement parler. Le texte est articulé en différents thèmes autour desquels il livre des anecdotes de sa vie sans suivre un réel ordre chronologique.
Dans le document que nous étudions aujourd'hui, nous pouvons lire trois épisodes de sa vie. Le premier fait référence à un procès qui l'oppose au seigneur de Bâniyâs et qui le mène devant le roi de Jérusalem. Le deuxième raconte le repas d'un ami d'Usâma chez un chevalier franc. Le dernier se passe dans les alentours d'Acre, où un franc du nom de Guillaume Giba a raflé un navire transportant des pèlerins maghrébins. A la lecture de ces textes, il en ressort que les relations entre Francs et musulmans ne sont pas toujours faciles. On peut alors se demander comment les deux camps cohabitent sur un territoire aussi restreint que la Terre Sainte.
[...] il n'est pas de vertu humaine qui soit appréciée en dehors de la vertu guerrière ; nul chez eux n'a de rang et de prérogative en dehors des chevaliers, seules personnes qui soient appréciées. Outre le fait qu'Usama annonce qu'il ne porte pas les Francs dans son cœur, on voit dans cet extrait l'importance qu'ont les chevaliers en Terre Sainte. En réalité, leur existence est vitale au maintien des Etats latins. Les Francs sont bien loin d'être en territoire conquis. Pour repousser les raids musulmans, savoir manier une épée est une nécessité. [...]
[...] dit-il, c'est moi qui les paierai car je n'ai pas d'autre désir que d'en acquérir le mérite devant Dieu C'était en effet Dieu lui fasse miséricorde l'homme le plus empressé à faire du bien et à gagner ainsi une récompense céleste. Il paya donc le prix convenu et peu de jours plus tard je retournai à Acre : il restait à Guillaume Giba trente-huit prisonniers, dont la femme de l'un de ceux que Dieu avait sauvés par ma main. Je la rachetais donc, sans encore lui en verser le prix, et je me rendis à sa maison Dieu le maudisse ! où je lui dis : - Vends-m'en encore dix. [...]
[...] J'ai eu quelques difficultés à comprendre ce que voulait dire Usama par épuiser les bêtes, mais j'en suis venu à la conclusion qu'elles ont été enlevées, battues, peut-être, et gardées sans nourriture. La description du procès par Usama semble très fragmentaire. Quelqu'un porte plainte, le roi envoie quelques chevaliers délibérer à l'écart, ils reviennent et le roi prononce la sentence. Or, il semble inconcevable que Renier de Baniyas ne se soit pas défendu de cette accusation. Surtout qu'à première vue, on voit mal pour quelle raison, il aurait attaqué un troupeau, tué tous les petits et épuisé les bêtes. [...]
[...] A sa mort le 15 novembre 1188, le vieil homme pourra s'être vanté d'avoir vécu au côté de trois des plus grandes figures de son temps. Le manuscrit d'Usâma est découvert en 1880 quand Jules Ferry charge Hartwig Derenbourg d'étudier les manuscrits arabes de la bibliothèque de Saint- Laurent-de-l'Escurial, une commune située à 45 kilomètres au nord-ouest de Madrid. Le titre original est Kitâb al-I'tibâr, soit, l'Apprentissage par l'exemple. Mais le texte découvert par Derenbourg est incomplet et les premiers feuillets de l'œuvre manquent. [...]
[...] Après coup, Renier regrette peut-être de ne pas avoir empêché les bergers d'aller jouer les rapporteurs à l'émir de Damas. Ils vivaient une époque dangereuse et un accident aurait pu arriver D'ailleurs, on remarque que les supplications de Renier ne s'adressent pas au roi, mais à Usama, ce qui fait écho à ce passage. Une fois que les chevaliers ont rendu leur sentence, elle ne peut être modifiée ni cassée par le roi ou par tout autre chef, tant le chevalier a d'importance parmi eux. [...]
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