Après s'être affirmé aux dépens des laïcs, suite aux constitutions du concile romain de 1059, du dictatus papae de 1075 et du concordat de Worms de 1122, le pouvoir spirituel tend désormais, à travers le concile de Latran IV à accélérer le processus de réforme intérieure de son institution.
Nous sommes en présence de trois canons. Il s'agit de règles concernant la foi et la discipline ecclésiastique, prises dans le cadre d'un concile. C'est une assemblée principalement composée d'évêques qui décide de questions de doctrine religieuse, de discipline ecclésiastique. Les conciles peuvent parfois juger ceux qui se sont écartés des principes chrétiens. On distingue des conciles nationaux, conciles réunissant les évêques d'un pays ; les conciles provinciaux réunissant les évêques d'une province et enfin, les conciles œcuméniques qui représentent l'Église universelle. Ce sont pour le Moyen Age, les huit conciles tenus en Orient avec des représentants du pape entre 325 (Nicée) et 787 (Nicée II).
Plus précisément, il s'agit ici d'un concilium general, qui se sont diffusés au début du XI siècle et désignant un concile présidé par le pape, ici Innocent III (1198/1216) auquel tous les évêques et chefs d‘ordre sont convoqués. C'est un texte privé qui tend à être appliqué et diffusé à travers la société et les laïcs par l'intermédiaire des ecclésiastiques ici présents.
Dans quelle mesure le concile de Latran IV constitue-t-il un rouage essentiel dans le processus de réforme voulu par l'Église ?
[...] Leur vie,à l'image des Évangiles doit ressembler à celle du Christ et des apôtres,c'est-à-dire de se fonder sur la pauvreté réelle,la pénitence et la prédication itinérante. En effet,les Ordres Mendiants sont les piliers d'une prédication de témoignage,c'est-à-dire qu'à la différence des légats pontificaux qui prêchaient en brandissant des sanctions,ils inaugurent une prédication,qui selon Innocent III imite la pauvreté du Christ,aborde les gens méprisés dans un vêtement méprisé, mais dans l'ardeur de l'Esprit ».Cependant, le pape n'a pas voulu créer une confrontation directe avec l'épiscopat traditionnel en instituant une organisation interdiocésaine échappant à l'autorité classique. [...]
[...] Il a été institué par Jésus lui-même lors du dernier repas pascal (d'où l'importance de la communion pascale) qu'il a pris avec ses disciples au soir du jeudi, veille de sa mort. Seul le prêtre peut consacrer le pain et le vin, matière du sacrifice recevoir avec respect, pour le moins à Pâques,le sacrement de l'Eucharistie,sauf si,du conseil de son curé,pour raison valable,il juge devoir s'en abstenir Le curé est ainsi le pilier par excellence de la réforme pastorale amorcée par le concile de Latran IV. [...]
[...] En effet, l'année 1215 voit l'émergence de deux types d'ordre mendiants:les Franciscains et les Dominicains qui promeuvent une prédication conformément à une discipline inspirée des Évangiles et de la vita vere apostolica. Tout d'abord,les Franciscains ou frères mineurs,ordre institué par François d'Assise en 1209 et approuvé par le pape Honorius III en 1210. François renonce à sa vie facile et décide de se conformer strictement à l'Évangile. Il leur donne leur nom de fratri minores,frères mineurs afin de manifester ainsi l'humilité de ce mouvement et d'opposer ces minores aux majores qui occupaient les premières places en Toscane. [...]
[...] Si les hérésies se sont si facilement développées au 13e siècle,c'est en partie grâce à l'ignorance du peuple chrétien en matière religieuse. De même,le fait d'élaborer un cadre nécessaire à l'expression de la prédication est un moyen de lutter contre la thèse de Valdo qui prône la mise en place d'une prédication effectuée par les laïcs,alors qu'il s'agit d'un monopole de l'Église. Il convient de souligner que le canon 21,par l'intermédiaire de l'eucharistie et du sacrement de pénitence qui a pour but de pardonner les péchés et de les absoudre,instituent tous deux un véritable contrôle social auprès de chaque fidèle,qui est désormais contraint de se plier à un conformisme religieux. [...]
[...] Il lui revenait de droit l'autorité sur l'ensemble des questions théologiques et ecclésiastiques de son diocèse:la consécration des églises,la bénédiction des abbés,l'authentification des reliques et la permission de prêcher et d'enseigner. Garant de l'orthodoxie,il surveillait le magistère de l'ensemble des clercs de son diocèse. Enfin,le canon 10 soulève la question de l'ignorance des évêques pour taire l'ignorance parfaitement condamnable chez eux et qu'on ne saura tolérer à l'avenir Il s'agit ici de mettre en lumière le manque de formation et de connaissances en matières religieuses et intellectuelles des évêques. Cette volonté d'encadrer le clergé s'inscrit dans un contexte de dénonciation et de correction des mœurs des évêques. [...]
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