Tripartition, bourgeois, chevalier, clergé, roturier, noblesse, Christine de Pizan, Jean Gerson, corps social, sociologie, 3 états, Charles VI, Grande Jacquerie, soulèvement Cabochien
Le moyen âge tardif a laissé transparaitre un véritable changement dans la société. Les 3 ordres traditionnels sous l'autorité royale tendent à se soustraire de leur rôle originel. Les intellectuelles vont alors imaginer leur idéale sociétale pour tenter de résoudre la crise.
Nous avons ici deux textes de Jean Gerson et de Christine de Pizan. Le premier texte est extrait de l'ouvrage « Rex in sempiternem vive » qui date du 4 Septembre 1413. C'est un sermon c'est à dire un discours de prédication au Roi Charles VI contre Jean Petit qui avait entrepris la défense de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, meurtrier du duc Louis d'Orléans, au nom de la légitimité du tyrannicide. L'auteur Jean Gerson née en 1663 et mort en 1429 fut un célèbre prédicateur, théologien et homme politique. Auteur de nombreux sermons, et chancelier de l'université de Paris en 1395, il fut également un personnage important dans la résolution du grand schisme. Quant au texte du Christine de Pizan, il est extrait du « Livre de la paix », ouvrage datant des années 1412-1413 qui est un guide moral adressé à l'héritier du trône. Né en 1364 et morte en 1430, Christine de Pizan fut une philosophe et poétesse française qui a oeuvré pour la réputation des femmes.
Ces deux oeuvres du début du 15ème siècle s'inscrivent dans un contexte de bouleversement de la France médiéval. Alors en pleine guerre de 100 ans, la France du début du 15ème siècle vit dans un climat difficile. Entre la folie du roi Charles VI, le conflit qui oppose Armagnac et Bourguignon, la France doit aussi faire face à une crise économique et en ce qui nous concerne une crise sociale. Dans une société toujours plus hiérarchisé et un schéma trifonctionnel parfois dépassée par une nouvelle société de l'argent, les classes sociales tendent à s'échapper de leur rôle. La noblesse se morcelle avec une partie d'entre elle au bord de la ruine tandis que l'autre avide de pouvoir en vient aux armes et aux meurtres allant jusqu'à s'opposer au Roi. Le clergé et notamment le clergé séculier failli à sa tâche en délissant son rôle tandis que l'ordre roturier voit émerger une classe bourgeoise toujours plus riche et revendicatrice.
Pour l'essentiel, dans le premier extrait, Jean Gerson, s'appuie sur le schéma trifonctionnel classique pour décrire le rôle et la ligne de conduite idéal de chaque ordre. Mais l'auteur va également plus loin puisqu'il exprime les liens étroit entre le chaque ordre et le Roi et donc comment le Roi pourra contrôler le corps social. Pour appuyer son propos Jean Gerson s'appuie sur l'image de la statue de Nabuchodonosor ou chaque partie du corps correspond à un ordre. Il commence par l'état de chevalerie. Selon lui le chevalier idéal doit être avant tout le serviteur et le défenseur du Roi sans lui faire préjudice. Il ne doit pas manquer à son devoir mais respecter des valeurs de justice et de vérité. Pour ce qui est du clergé, il doit représenter la vérité et ne pas hésiter à dénoncer. Enfin pour le dernier ordre, l'ordre roturier avec au premier plan les bourgeois, il doit rester en retrait, être humble et rester dans son rôle de labeur tout en étant satisfait de son sort grâce au soutien des ordres supérieurs. Le Roi quant à lui est au-dessus de cette tripartition, il en est le chef, l'autorité supérieur.
Christine de Pizan explique pour sa part, la marche à suivre pour le bon fonctionnement du royaume et de ce qu'elle appelle la chose publique. Elle énumère les classes de la société et les valeurs que chacune d'elle doit poursuivre. Elle image également son propos avec l'exemple du corps physique. Enfin elle attache une importance particulière aux mesures à prendre pour que le peuple travailleur reste dans son rôle, ne se rebelle pas et ainsi ne fasse pas chavirer le rouage du royaume parfait.
[...] Vis-à-vis du pouvoir les nobles entre également en conflit. Sous le règne de Charles VI, les princes se disputèrent le pouvoir, c'est à dire le contrôle du conseil, et mirent au pillage les finances du roi. Après 1400 ils en vinrent aux armes, parfois en s'alliant aux Anglais, puis au meurtre. Ce fut l'inexorable lutte des Armagnacs et des Bourguignons. Quand Jean Gerson dit l29 « Si ne peuvent estre excusez chevaliers de tenir ou nourrir partis au préjudice du roy ou de son authorité royale » il induit que l'état de chevalerie doit accepter et accomplir de bonne grâce les ordres émanant du Roi. [...]
[...] Il faut savoir qu'au cours du 14ème siècle les rebellions populaire se sont multipliés. Les années 1356-1358 ont révélé soudain tout le poids de la rue dans la vie politique mais également dans les campagnes. Il y a eu par exemple la Grande Jacquerie qui est un soulèvement paysan survenu en 1358 dans les campagnes d'Île-de-France, de Picardie, de Champagne, d'Artois et de Normandie. Elle résulte d'échauffourées entre nobles et paysans et également causée par la misère qui sévissait à l'époque. [...]
[...] Christine de Pizan pour sa part a prodigué toute une série de mesure pour que le peuple reste dans son rôle de laboureur. Au final on a pu voir que pour le bon fonctionnement de la société est une société sur le modèle de la tripartition de la société, une société solidaire, uni où chacun respecte la fonction qui lui a été dévoué. Le Roi domine, le chevalier défend son Roi, le Clergé prêche la vérité et le peuple travaille pour faire vivre les autres ordres. [...]
[...] Le Roi quant à lui est au-dessus de cette tripartition, il en est le chef, l'autorité supérieur. Christine de Pizan explique pour sa part, la marche à suivre pour le bon fonctionnement du royaume et de ce qu'elle appelle la chose publique. Elle énumère les classes de la société et les valeurs que chacune d'elle doit poursuivre. Elle image également son propos avec l'exemple du corps physique. Enfin elle attache une importance particulière aux mesures à prendre pour que le peuple travailleur reste dans son rôle, ne se rebelle pas et ainsi ne fasse pas chavirer le rouage du royaume parfait. [...]
[...] Nous avons donc pu voir qu'au travers de ces deux textes que Jean Gerson et Christine de Pizan nous ont présenté le tableau idéal de la société. A l'aide de l'image du corps physique, le corps humain chez Christine de Pizan, la statue du songe de Nabuchodonosor chez Jean Gerson, on a pu voir une manière nouvelle de justifier l'unité de la société et donc un moyen de parvenir à la paix et d'obéir au Roi, l'autorité supérieure, tête de ce corps. [...]
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