Domination espagnole, destruction des Indiens, Bartolomé de Las Casas, Christophe Colomb, découverte, historien spécialiste, peuple amérindien, extermination, asservissement, condition de vie, vision nuancée, comportement des Espagnols, descriptions, colonisations, respect, préjugés, soumission, torture, violence, chrétiens
« La domination espagnole que Las Casas dénonce est fondée sur une série d'institutions particulières », écrit l'historien des idées politiques costaricain Luis Mora Rodriguez . De fait, Bartolomé de Las Casas, Espagnol né à Séville et prêtre dominicain embarqué dans la conquête des Amériques aux côtés de Christophe Colomb, est un observateur attentif des moeurs et du système idéologique colonial qui se déploient au milieu du XVIe siècle aux dépens des Amérindiens et au service de la puissance de l'Empire espagnol. Contemporain de cette découverte et de cette exploitation, Las Casas rédige en 1542 une "Très brève relation sur la destruction des Indes".
[...] L'emploi de la torture, signe caractéristique des êtres qui, dans l'imaginaire chrétien, dépeignent les tourments de l'enfer, ne peut convenir à un chrétien pour Las Casas. D'où le fait que de « douces brebis » normalement guidées par le berger qu'est le Christ, les Espagnols se soient éloignées de « la majeure partie du lignage humain » en tombant dans le vice le plus difficile à supporter pour les Amérindiens qui, finalement, en paient le prix fort. La portée de cet extrait : au-delà d'une simple description En effet, démographiquement parlant, Las Casas indique que du fait des tortures, des sévices et des « méthodes cruelles extraordinaires, nouvelles et variées » qu'emploient les Espagnols à l'égard des Amérindiens, ces derniers sont passés « de âmes qu'ils étaient à Hispaniola » à « 200 » au moment de la rédaction du présent extrait. [...]
[...] Toutefois, ce texte est restreint dans sa capacité à traiter factuellement le sort des Amérindiens : les Européens, qui poursuivront l'esclavage sous la forme de la traite des Noirs dans les siècles suivants, ne sont pas dépeints précisément dans leurs pratiques et leurs faits - ce qui peut être considéré comme une limite de l'extrait. [...]
[...] Il explique également que « Dieu les avait créés » : ainsi pour Las Casas, ces êtres sont fondamentalement humains et, à ce titre, il est important de les respecter du fait de cette vérité. Cependant, Las Casas n'hésite pas à distiller les propres préjugés de sa contemporanéité, et en particulier sur le caractère supposé des indigènes par rapport aux Européens. Les Amérindiens sont, pour Las Casas, dotés de quelques caractères qui, malgré la bonne volonté de l'auteur, les animalisent : « Dieu les avait créés les plus simples, sans méchanceté ni hypocrisie, les plus obéissants, fidèles ». [...]
[...] Très brève relation sur la destruction des Indiens, Bartolomé de Las Casas (1552) - Histoire moderne Extrait analysé : Introduction « La domination espagnole que Las Casas dénonce est fondée sur une série d'institutions particulières », écrit l'historien des idées politiques costaricain Luis Mora Rodriguez. De fait, Bartolomé de Las Casas, Espagnol né à Séville et prêtre dominicain embarqué dans la conquête des Amériques aux côtés de Christophe Colomb, est un observateur attentif des mœurs et du système idéologique colonial qui se déploient au milieu du XVI[e] siècle aux dépens des Amérindiens et au service de la puissance de l'Empire espagnol. [...]
[...] ) et qui meurent le plus facilement de quelque maladie ». « Douces brebis » pour Las Casas, ce dernier les place, tels des êtres dans le Jardin d'Éden, loin de tout souci de force et de hardiesse : indolents, légers et flâneurs, les Amérindiens ne sont pas des êtres résistants - ce qui pourrait ainsi être une cause de leur soumission aux Espagnols qui, eux, n'hésitent pas à employer les moyens les plus vils pour les asservir selon l'auteur. [...]
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