Trente journées qui ont fait la France, Robert Folz, couronnement impérial de Charlemagne, dynastie carolingienne, capétiens, rois de France
L'oeuvre présenté aujourd'hui est un chapitre (« Le roi de France successeur de Charlemagne ») du livre Le Couronnement impérial de Charlemagne, dans la collection des « Trente journées qui ont fait la France ». Ainsi, l'oeuvre de Charlemagne est vue, dès le titre, comme ayant posé les bases de la nation française – un débat qui dure encore.
Son auteur, Robert Folz, né à Metz en 1910, était pourtant spécialiste de l'histoire de l'Allemagne médiévale, et a écrit sa thèse en 1950 sur le souvenir de la légende de Charlemagne dans la monarchie française.
L'auteur montre ainsi également dans le chapitre présenté que ce n'est pas tant Charlemagne qui a fondé la nation française, que l'utilisation qui a été faite par la monarchie française de la tradition carolingienne.
[...] Le nom Charles réapparaît dans la dynastie, les symboles carolingiens sont remis à l'honneur : épée de sacre de Charlemagne, étendard . A ce titre, selon Folz, la victoire de Bouvines en 1214 par Philippe Auguste représente un nouveau triomphe des Francs carolingiens sur leurs vieux ennemis, les saxons II) Le mythe carolingien est utilisé et enrichi par les rois de France afin d'affirmer leur pouvoir ainsi que l'unité et l'indépendance du royaume. Le mythe carolingien se développe, porté par les chansons de geste et fixé à l'abbaye de Saint Denis La mémoire carolingienne est portée grâce aux chansons de geste, qui relatent l'âge héroïque d'un peuple : les premiers siècles d'un Moyen-Age qui virent les Francs construire un empire et défendre la chrétienté. [...]
[...] Les faiblesses intrinsèques de l'Empire conduisent au déclin de la dynastie carolingienne Immensité, manque de ressources : Avec 15 millions d'habitants pour 1 M 200 m km2, l'Empire est un idéal d'unité du monde chrétien occidental sans réalité. Par ailleurs l'empire est mal cimenté, les moyens manquent pour assurer la souveraineté de l'empereur sur des populations et territoires d'une grande diversité. La force souveraine est déléguée aux aristocraties locales. Pressions étrangères Certaines campagnes de Charlemagne sont des échecs et participent à affaiblir la force militaire de l'Empire. [...]
[...] Ainsi, la cause et la conséquence de l'affirmation du pouvoir des grands capétiens, remonte outre au Droit romain, au mythe carolingien. Sa reprise est fondamentale dans la construction de l'Etat français. Il légitime et affermit le pouvoir royal, fait, selon Folz, renaître l'Etat et réaliser l'unité de la nation Conclusion Le mythe carolingien constitue donc en quelques sortes l'acte de naissance de l'Etat français. L'historiographie du XIXe visant à faire de Charlemagne le fondateur de la nation française est en revanche excessif, et limité en premier lieu par le fait que l'argument ai été repris tout autant en Allemagne. [...]
[...] Elles participent grandement à l'affaiblissement de la dynastie carolingienne : après Charlemagne, l'Empire ne se retrouvera que sporadiquement réuni sous un souverain carolingien unique. Le droit d'aînesse n'entre en effet pas dans la tradition carolingienne, et les fils se partagent successivement l'Empire et les royaumes (cf partage de Verdun en 843), amenant des ferments de division destructeurs. Le passage de pouvoir vers les capétiens : une usurpation ? Le décès de Charles le Gros en 888 marque la fin, dans la déliquescence, du règne carolingien effectif. L'empire est divisé et les aristocraties locales prennent le pouvoir. [...]
[...] En réalité, Charlemagne a étendu, affermit et enrichit une culture ou civilisation commune en Europe occidentale. Le cœur de l'Empire était la future Lotharingie, composée des actuels Benelux, Suisse, Bade et Italie du Nord, qui représentent précisément le lien entre une culture à tendance romane à l'ouest, et à tendance germanique à l'est, et dont est issu Robert Folz, auteur de cet ouvrage. Charlemagne, à ce titre, fut un acteur essentiel du rapprochement des cultures romaine et germanique, base de la civilisation occidentale. [...]
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