C'est dans cette perspective nouvelle que la pratique testamentaire se multiplie. Les Hommes ressentent davantage la nécessité de se préparer le plus tôt possible à son passage dans l'au-delà au moyen d'un acte juridique, le testament.
Le document que nous avons à étudier est une source de la pratique, acte qui régit et informe sur les relations et conditions sociales d'une personne. C'est-à-dire que l'auteur par le biais de son testament fait connaître avant sa mort par écrit ses dernières volontés afin qu'après son décès les personnes désignées dans cet acte disposent des biens laissés en leur faveur. Mais c'est avant tout pour l'époque un moyen spirituel d'organiser sa mort et de donner ses dispositions à prendre pour atteindre le Paradis et réduire ainsi ses années de purgatoire (...)
[...] Pour ce faire, le testament désormais écrit est un moyen immédiat d'exprimer ses dernières volontés devant témoins, amis et notaires, réduits à un rôle passif. Par ce testament, Guillaume Chastillon, gantier de Lyon, organise sa mort. Il cherche par ses bonnes et saintes dispositions testamentaire d'atteindre le Paradis et d'échapper à l'Enfer en essayant de réduire, autant que faire se peut, le séjour de son âme au Purgatoire. Ainsi nous pouvons nous demander en quoi ce testament est-il un témoignage des mentalités sociales et spirituelles des Hommes au Moyen Age face à la mort ? [...]
[...] Par ce testament le mourant souhaite que ses funérailles soient organisées en sa paroisse. L'organisation des funérailles est centrée autour du choix du lieu de sépulture et du service funèbre qui lui sera rendu après sa mort. Sa sépulture devra être disposée en l'église Saint Alban de Lyon (l.19). Le choix du lieu de la sépulture n'est pas anodin, il était très important que le lieu où le testateur reposerait soit celui de sa paroisse. Ainsi, il apparait que la paroisse est l'endroit privilégié de la pratique religieuse, la cellule de base définie par une église à laquelle est associée un cimetière. [...]
[...] Le testateur fait donc des dons envers les prêtres (l.18). D'une manière générale, il faut insister sur le fait que ce processus de célébration sont finalement nombreux et souvent demandés mais pas excessifs, en revanche, les sommes laissées en vue de services funèbres sont relativement élevées, ce qui montre l'importance qu'accordent les testateurs à ce rite de passage. Ainsi, l'organisation des funérailles apparait comme un moyen essentiel du chrétien pour faciliter son passage vers l'au-delà. Mais il existe d'autres moyens pour organiser le salut de son âme comme par exemple recommander son âme à Dieu. [...]
[...] Vision de la mort à cette époque En effet, par ce testament, Guillaume Chastillon montre que c'est grâce à Dieu qu'il détient tous ses biens. En cela faire son testament est un moyen sûr pour lui de remercier le Seigneur de lui avoir accordé tout ce qu‘il possède. Il veut pour la gloire de Jésus-Christ et de la bienheureuse Marie toujours Vierge sa mère et toute la cour céleste que son testament soit fait. En ce sens, il recommande à Dieu d'épargner son âme et d'absoudre tous ces péchés lors du Jugement Dernier (l.13-14). [...]
[...] Par ailleurs, nous pouvons nous demander si toutes les volontés de Guillaume Chastillon ont bien été respectées après sa mort, s'il a bien été enterré à l'Eglise Saint Alban de Lyon, si les messes ont été dites. BIBLIOGRAPHIE: DEMURGER Alain , Temps de crise, temps d'espoirs XIV-XV ème siècles, Paris, Le Seuil DUBY Georges, Histoire de la vie privée, De l'Europe féodale à la renaisssance, Paris, Le Seuil FLANDRIN Jean-Louis, Familles, Parenté, maison, sexualité dans l'ancienne société, Paris, Le seuil 1984. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture