Synode d'Auxerre, christianisation, Occident, Haut Moyen Âge, Orléans, convocation de Clovis Ier, roi des Francs, prête, évêque, décision ecclésiastique
En juillet 511, un concile est réuni à Orléans sur convocation de Clovis Ier (481-511), roi des Francs, celui-ci a pour but d'organiser l'Église franque catholique et de lutter contre l'arianisme. Ce concile fut capital dans l'établissement des relations entre le roi et l'Église. Il donna aussi le la pour la progressive évangélisation des territoires francs et influença les décisions ecclésiastiques pour la mettre en oeuvre.
La nature de ce document est un synode, c'est-à-dire une assemblée de prêtres et de clercs d'un diocèse sous la direction d'un évêque, celui-ci est composé de canons (du grec « norme ») délivrant la législation religieuse à tous les fidèles, clercs et laïcs. Nous avons dans cet extrait 17 des 45 canons du synode.
[...] 29) ; le canon 40, « Il n'est pas permis aux prêtres de chanter et de danser dans un banquet » (l. 30) ; le canon « A la mi-mai, tous les prêtres doivent se réunir en synode au chef-lieu de la cité, et aux calendes de novembre que tous les abbés s'assemblent également » (l. 13-14). Nous allons prendre exemple sur le dernier canon cité, il est désormais obligatoire pour les prêtres de se réunir annuellement et ce dans un but assez clair. [...]
[...] Gontran est un roi très pieux et très préoccupé sur la question de la christianisation de son peuple, l'idée selon laquelle le roi doit assurer le Salut de sa population. On sait qu'il fit rassembler près d'une dizaine de conciles et le fait que le synode nous dit « comme notre glorieux roi l'a décidé par un précepte » est une référence au second concile de Mâcon (585) réuni par Gontran, dans lequel le quinzième canon nous dit que « Le laïc doit donner des signes de respect au clerc, même à celui d'un ordre mineur ». [...]
[...] Autre manière pour le clergé de faire respecter la religion et de légitimé son pouvoir : gérer les espaces sociaux. Le clergé auxerrois interdit dans le canon 3 de « célébrer des cérémonies dans les maisons particulières ni de faire des veillées » lors de la fête des saints », on observe une volonté ici de mettre de côté les lieux de célébrations privées trop propices aux éventuelles pratiques païennes tel que dans les bois ou près des sources. Mais en interdisant ces lieux de prière, les clercs ont comme stratégie d'imposer un seul lieu sacré : l'église. [...]
[...] Encore une fois, nous avons un exemple parfait des problématiques que se pose l'Eglise autour de la mort durant le haut Moyen Age. L'arrivée du christianisme en Occident a signé une rupture avec le passé antique romain qui refusait le voisinage avec les morts et exigeait l'inhumation hors des villes (extra-muros). On oublie l'image de souillure du cadavre avec les reliques (corps des Saints). Le fait que pour les clercs l'interdiction de l'inhumation au sein du baptistère semble importante peut s'expliquer par le développement de l'inhumation ad sanctos, c'est-à-dire à proximité des Saints (ou des reliques). [...]
[...] De cette façon nous observons un clergé organisé dans sa quête de moralisation du comportement des clercs, ce qui explique une séparation laïcs-clercs et le fait que le clergé soit bien organisé selon les clercs. Tout au long de ce document, nous avons pu voir à quel point l'évêque Aunacharius souhaite mettre de l'ordre dans son diocèse, en prenant notamment le parti de la hiérarchisation des clercs séculiers. Dans le clergé séculier la notion d'ordre est fondamentale dans son organisation, celle-ci renvoie à chacun des degrés de la hiérarchie ecclesiatiques entre lesquels se repartissent les clercs. Nous y retrouvons deux ordres : mineur et majeur. [...]
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