La déliquescence de l'empire séleucide, que l'on peut faire commencer en 188 avec la défaite d'Apamée, a permis l'émergence certains l'empire hasmonéen, et l'expansion d'autres à l'instar du royaume nabatéen. Ce royaume apparait la première fois sous la plume de Diodore de Sicile en 312, lorsque le roi de macédoine Antigone le borgne tente de le conquérir pour le rattacher à ses possessions syriennes et phéniciennes.
L'autre source qui nous est connu est un historien et géographe grec, Strabon dans sa Géographie. Strabon est né en 63 avant JC à Amasya, il mourut probablement à Alexandrie en 25 après JC. Sa vie est assez mal connue. Il est issu d'une très riche famille grecque et reçut une éducation accomplie : notamment dans la géographie, la grammaire, la philosophie. Il consacra sa vie à la rédaction des ses deux grandes œuvres : études historiques et Géographie. Il ne fut pourtant pas un grand voyageur. Les seuls voyages qu'il fit avaient pour but de rassembler des éléments pour ses œuvres. Il vécut à Rome, en Egypte. C'était un grand admirateur de Rome et de l'administration augustéenne, dont il loue le bienfait civilisateur à travers tout son ouvrage. Je dis son ouvrage car de des deux travaux la Géographie et études historiques il n'en reste en vérité qu'un seul : Géographie, car ses études historiques ont été perdues. La Géographie est ouvrage de 17 livres qui se fondent à la fois sur une démarche scientifique et sur une tradition ethnographique. Nous pourrions décomposer son œuvre en deux parties.
Dans une première il expose sa méthode et définit sa géographie comme une branche de la philosophie. Il fait également l'éloge d'Homère qu'il présente comme le père de la géographie. Enfin dans une seconde il décrit le monde habité par région. Il faut savoir que l'importance des développements dépend plus des sources dont dispose l'auteur que de l'étendue des pays concernés. Pour cette même raison, la qualité des descriptions est inégale, elles sont beaucoup plus vivantes et précises quand il visité la région qu'il décrit.
Le texte que nous avons à étudier est un extrait de la Géographie, plus exactement du XVI livre qui décrit la Mésopotamie, la Palestine, l'Arabie et les cotes éthiopiennes. Dans cet extrait donc le géographe romain décrit ce peuple qui vit en Arabie. [Même si les deux auteurs sont des contemporains, il est intéressant de voir que leur description du royaume nabatéen est singulièrement différente. La raison est simple, il traite certes un même sujet mais leurs sources sont complètement différentes. Diodore se repose principalement sur le témoignage d'un compagnon d'Alexandre, Hiéronyme de Cardie, alors que Strabon se base sur des déclarations plus contemporaines. Il s'appuie en effet sur les dires d'un collègue, Agatharchides de Cnide ainsi que sur celui d'amis : Athénédore et Aelius Gallus. Ainsi ils s'expriment sur un même sujet avec un écart de 3 siècles]
Ce document nous introduit donc le peuple nabatéen comme un peuple sédentarisé vivant en Arabie, leur royaume comprend grossièrement le sud de l'actuel Syrie, la Jordanie et le nord ouest de l'Arabie Saoudite. Strabon nous vante ce peuple qui a prospéré, et il est intéressant de voir comment ces nabatéens, malgré de nombreuses difficultés tant géographique, un territoire qui est loin d'être luxuriant, que conjoncturelle ils sont coincé entre les deux géants hellénistiques, ont réussi à s'enrichir et à s'imposer comme royaume dans cette région sans se faire happer par les pôles hellénistiques.
[...] Chose qu'ils semblent faire avec entrain. La seconde référence est la suivante les Nabatéens sont sobres et parcimonieux au point que la loi chez eux frappe d'une amende celui qui a écorné son bien (L27-28). Cette phrase atteste encore de la présence de loi, ainsi que d'un travail administratif certain puisqu'il faut bien avoir des registres pour considérer avoir diminué ou augmenter son patrimoine. Puis, il y a la frappe de monnaie comme l'atteste la présence des planches du document 31. [...]
[...] Arétas III en a frappé après la prise de la capitale syrienne pour célébrer la victoire sur les ituréens. Il a surement voulu se montrer dans cette ville comme le successeur des Séleucides en prenant l'épithète de philhellène. Sur les pièces on a un profil imberbe coiffé de longs cheveux et d'un diadème. Porte un diadème qui coupe en deux sa copieuse chevelure, qui tombe abondamment sur sa nuque. Le portrait est réaliste : nez long et courbe, grand œil, lèvres petites et charnues, menton grassouillet. Physionomie calquée sur celle des rois séleucides (ici en l'occurrence Démétrios 1er). [...]
[...] Outre le fait que les Nabatéens soit porté sur la boisson, onze coupes il faut y aller, cette scène souligne le caractère tribal de la royauté nabatéenne, trait que l'on retrouve dans le choix du successeur, choix au sein de la famille mais pas primogéniture comme les royautés hellénistiques. Rien à voir avec les relations des rois séleucides. Qui sont quant à eux élevé au statut de dieux par certaines cités. Et je pense que cette principale différence, cette perception vient du fait que la dynastie nabatéenne n'a pas le même statut que la dynastie séleucide par exemple. C'est avant tout un royaume nabatéen. [...]
[...] Cela c'est Diodore qui le rapporte. Certaines de ces citernes étaient souterraines ce qui permettrait de conserver l'eau pendant des longues périodes pendant la saison sèche. Ces citernes étaient également alimentées par des aqueducs qui s'étendaient parfois sur plusieurs kilomètres. Les Nabatéens avaient également construit des murets pour canaliser l'eau des ruissellements. Ces techniques leur permettent donc de subvenir à leur besoin en eau et également, preuve de l'efficacité de leur technique, d'avoir des jardins. Une situation géographique qui leur permet de dominer le commerce. [...]
[...] Le royaume nabatéen est minuscule comparé à l'empire séleucide. C'est la principale grande différence entre ces deux royaumes, mais qui les caractérise. Les Nabatéens ont donc réussi à dominer un environnement semi-désertique, en faisant preuve de prouesses hydrauliques. Ils ont également exploité leur position géographique et se sont imposés comme de grands marchands et les principaux fournisseurs de produits exotiques de la dynastie lagide. Cette géographie particulière les place par ailleurs entre les deux principales dynasties hellénistiques : les lagides donc et les Séleucides. [...]
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