L'espace retenu pour cet exposé est celui du royaume franc fondé par Clovis qui devient roi en 481, dont les frontières sont fixées par ses fils. Le document qui nous est présenté est le formulaire de Tours concernant le statut des enfants et le patrimoine. Depuis environ une trentaine d'années, les médiévistes s'intéressent au sujet de parenté qui est le rouage essentiel de l'organisation sociale. En effet, le système de parenté est indissociable des cadres sociaux.
Ici, il s'agit d'extraits de formulaire, dont l'un des objectifs principaux est de transmettre des biens. Lorsqu'il s'agit de la famille, les formulaires sont censés mettre en pratique les règlements juridiques, ils définissent les droits et les devoirs de chacun pour les règles interfamiliales. En d'autres termes, ils traduisent les préoccupations matérielles et quotidiennes de la société mérovingienne.
[...] C'est au père que revient l'autorité juridique sur les biens et sur les mineurs. La formule 23 nous donne d'ailleurs un exemple des relations de filiation entre père et fils: «Moi au nom de Dieu N. Comme à cause de mes péchés, je suis privé d'enfants, j'ai décidé que j'adopterais avec l'accord de son père, après que dans la ville (civitas) avec [l'accord ? de] la curia publica, il aura quitté le pouvoir (potestas) de son père naturel et sera venu en mon pouvoir lignes 1 à 4. [...]
[...] Nous remarquons l'emploi du terme patruus qui est utilisé pour désigner l'oncle paternel. Nous observons également dans cette formule que les parents sont morts sans avoir désigné dans un testament un tuteur légal pour leur enfant Comme il est très connu de tous que les parents (parentes) de cet orphelin ici présent, nommé sont morts dans le confier par testament à un tuteur lignes 3 à 5). Le tuteur choisi dans un tel cas est alors premièrement l'oncle paternel, qui est suppléé légalement à la potestas paternelle. [...]
[...] Le cap des premiers mois est le plus difficile à passer, et il est fréquent que les nourrissons meurent pendant cette période. Si avoir un enfant est vital, perdre un ou plusieurs enfants est vu comme le pire châtiment divin que l'on peut avoir. Ne pas avoir d'enfants pousse alors les couples à chercher par tous les moyens une façon de déjouer cette malédiction : cela passe par le biais des sortilèges, ou grâce à l'intervention des saints. Nous voyons à travers les différentes raisons évoquées la nécessité pour les populations d'avoir des enfants et qui plus est un fils. [...]
[...] Il s'agit dans les formules de la correcte gestion des biens et du patrimoine. Le patruus tuteur prend alors la place du père défunt, mais la potestas et l'héritage reviennent à l'enfant une fois que celui-ci a atteint sa majorité. Nous allons maintenant étudier à travers la formule 11 une relation de filiation qui ne fait pas partie de la cellule nucléaire et de son prolongement immédiat, puisqu'il s'agit du recueil d'un nouveau-né par un étranger. c. L'étranger Un dernier type de filiation est à relever suite à l'étude des formules de Tours. [...]
[...] L'étude, ici des formules et 24, nous permet de dégager trois types d'images de la parenté donnant lieu à trois différents statuts pour les enfants. Cependant, l'image de la famille à travers ces documents nous apparaît centrée autour d'une autorité masculine face à un héritier, masculin lui aussi, qui plus détiendra cette même autorité. Dans un premier temps, voyons la place du père. Les relations de filiation s'expriment avec force dans les formulaires: le père y tient le rôle principal. C'est lui qui détient la potestas, c'est-à- dire le pouvoir. Le père est donc le chef de la famille. [...]
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