Ces deux documents sont extraits de chroniques du XIVe siècle, autrement dit un récit d'événements suivant un ordre chronologique. Le premier texte est extrait du livre II des Œuvres de Jean Froissart (1337-1404), publiées par le savant belge Kervyn de Lettenhove en 1867, qui terminera l'édition avec un 25e volume en 1877. Dans l'édition de Lettenhove sont reproduits les textes de différents manuscrits les uns après les autres en petites tranches. L'édition de Lettenhove comprend des index et une collection impressionnante de documents du XIVe siècle. Mais l'éditeur belge néglige le plus souvent d'identifier utilement ses sources et même les manuscrits qu'il publie.
Les quatre livres des Chroniques couvrent une longue période (1325-1400) et l'apparente unité cache la diversité de tons et de sujets : cet extrait fait partie du deuxième livre qui se concentre sur le conflit de Louis de Flandre avec la ville de Gand, et les luttes entre Bruges et Gand ; c'est le temps des grandes révoltes en France et en Angleterre.
Les nombreuses enquêtes de Froissart en Europe lui permettent d'écrire ses Chroniques, en les remaniant sans cesse, de 1370 à 1400. L'ouvrage est divisé en quatre parties, ce découpage étant sans doute postérieur à la mort de l'auteur. Les Chroniques constituent un récit chronologique des événements survenus de 1323 et la fin du siècle. Historiquement, il s'agit de l'une des sources les plus importantes concernant la première partie de la guerre de Cent Ans. L'originalité de Froissart est de s'être rapidement affranchi de la technique de la compilation pour s'appuyer sur des sources orales. Au contact des Grands, visiteur personnel des lieux où se fit l'histoire, quelquefois témoin oculaire, Froissart fut l'historien de ceux qui décidaient de la guerre et de la paix, de ceux qui vivaient les combats.
[...] Revue des sciences sociales du politique, nº 58 (2002), p. 61-81. [...]
[...] La paix de Tournai entre Gand et Philippe le Hardi respectait donc le statu quo. La soumission de Gand au roi par l'envoi d'un chevalier flamand comme médiateur de la paix Après la conclusion de la paix avec le duc de Bourgogne les représentants de la ville décident d'envoyer un ambassadeur présenter sa soumission au roi. Un chevalier flamand est en effet désigné pour porter l'hommage de la soumission au roi L'envoi d'un chevalier comme médiateur de la paix Plusieurs protagonistes interviennent dans le processus de négociation. [...]
[...] Comme dit précédemment, la soumission au roi de France s'accompagne de la soumission au duc de Bourgogne. C'est pourquoi, si le roi approuve les articles qui devaient réformer le pays de Flandre (ligne ceux- ci sont scellés des sceaux du duc et de la duchesse de Bourgogne et publiés partout en leur nom (ligne 42). En effet, comme dit auparavant, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi a hérité de la Flandre depuis le décès de Louis de Male. Le sceau du duc et de la duchesse de Bourgogne montre bien que ce sont les détenteurs de la puissance publique. [...]
[...] Une fois son discours prononcé, le chevalier retourne à Gand ; on fit retirer le chevalier (ligne 27). En somme, c'est le chevalier qui porte les traités d'un parti à l'autre Jean Delle, qui avait fait et porté tous les traités, de l'un à l'autre ligne 15). Son rôle est d'autant plus déterminant que les négociations ont été longues et difficiles, comme le souligne Froissart ligne 16 avec beaucoup de peine En effet, après la bataille de Roosebecke le 27 novembre 1382 et la mort de Philippe van Artevelde, des pourparlers pour la paix sont engagés mais ils sont difficiles et vont durer jusqu'en 1385 (à Leulinghen, des pourparlers avaient été engagés, rompus, repris, en vue d'une trêve entre les deux royaumes) L'hommage d'une soumission : pardon, promesse d'obéissance et de fidélité au roi de France La ville de Gand fait l'hommage d'une soumission au roi de France, comme il l'est dit des lignes 7 à 9 de l'extrait de la Chronique du religieux de Saint-Denys : C'est le zèle du bien public qui m'amène devant votre majesté royale. [...]
[...] Il parle également d'« armes vengeresses pour montrer que le roi n'a fait que répondre à une agression, et que sa volonté de réparer l'honneur des nobles vaincus à Courtrai en 1302 n'est que légitime dans cette société fondée sur l'honneur. C'est en ce sens qu'il emploie le mot justement à la ligne 11. Il fait donc peser la faute et la responsabilité sur les Gantois. Afin d'obtenir le pardon et la clémence du roi, l'envoyé gantois déploie plusieurs arguments dans son discours. [...]
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