Avec l'accroissement démographique de la ville de Paris, les petites écoles de grammaire prennent un développement considérable au XIIIe siècle. Le nombre de ces institutions, dans lesquelles est dispensé l'enseignement primaire, est sans doute fort élevé. Cela suppose la mise en place, relativement précoce, d'une organisation institutionnelle destinée à assurer le contrôle ecclésiastique sur le recrutement des enseignements et le fonctionnement interne desdites écoles. Celles-ci sont désignées dans les textes par les termes de « studium » et de « schola », créant quelquefois des confusions avec les universités. Le monde des petites écoles de grammaire est très mal connu, car peu nombreuses sont les sources qui en font mention.
Les serments et statuts de Paris rédigés vraisemblablement en 1357 par le chantre de Notre-Dame constituent à cet effet une pièce rare. Ce manuscrit, conservé à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris, est le plus ancien règlement que nous possédons concernant les petites écoles parisiennes. Nous sommes en présence d'un extrait du document. De présentation assez formelle, rédigé dans un style particulier, il apparaît comme une succession de dispositions à suivre. Quelles sont-elles ? Que nous apprennent-elles sur le fonctionnement et la fréquentation des écoles ? Pour tenter d'y répondre, nous verrons, dans un premier temps, le rôle du chantre, garant de la tutelle ecclésiastique, ensuite, nous analyserons le rôle du maître et, enfin, nous détaillerons le fonctionnement interne des écoles.
[...] L'Église entend garder un œil permanent sur les enseignants de ces petites écoles. Le point 21 précise que personne ne sorte de la ville, sauf un jour de fête Les maîtres doivent se consacrer à leur fonction et ne doivent pas chercher à se laisser distraire par quelques divertissements extérieurs. En revanche, tous doivent être présents à vêpres la veille de Saint-Nicolas à la messe, le jour de la fête et à l'heure des vêpres, aux vigiles pour les défunts, et le lendemain à la messe Les vêpres sont un office récité ou chanté à la tombée du jour, avant le repas et comportent un Magnificat. [...]
[...] La proportion des gradués d'université, le plus souvent des maîtres-ès-arts, parmi les magistri grammatici est faible. En effet, on sait que beaucoup de maîtres d'école, sans doute autodidactes, ne semblent pas avoir fréquenté l'université et ne font état d'aucun diplôme. Néanmoins, certains possèdent une petite bibliothèque, indice d'une certaine culture et d'une certaine curiosité intellectuelle, mais d'autres paraissent n'avoir eu aucun livre. Le point 17 fait mention de maitresse Il est vrai que des femmes sont amenées à enseigner. Cependant, dans la plupart des cas, le maître peut être un prêtre, comme en Angleterre, où il enseigne dans des fondations funéraires, les chantries D'autres sont des clercs, et même des laïcs, rompant ainsi avec la tradition de l'enseignement monastique. [...]
[...] La base de l'enseignement est la grammaire, c'est-à-dire le latin. Apprentissage d'abord passif, parfois associé à celui du chant, et où le maître ne s'interdit sans doute pas le recours à la langue vulgaire. Les bonnes mœurs font références aux textes que les enfants apprennent par cœur, notamment ceux du psautier et d'autres livres liturgiques qui ont l'avantage d'être accessibles même dans les écoles les plus modestes. Le maître donne aux élèves un minimum d'instruction morale et leur fait réciter les prières fondamentales du chrétien. [...]
[...] La femme ne doit pas détourner les jeunes garçons de l'étude sérieuse. D'ailleurs, est le réaffirmé le principe selon lequel le maître se doit d' enseigner les enfants, les instruisant soigneusement [ ] dans les bonnes mœurs et par de bons exemples L'Église entend ainsi encadrer les petites écoles de grammaire parisiennes et ses maîtres, dont les serments et statuts nous renseignent sur leur rôle. II. Le rôle du maître Le document rédigé par le chantre de Notre-Dame nous informe de manière laconique. [...]
[...] Le monde des petites écoles de grammaire est très mal connu, car peu nombreuses sont les sources qui en font mention. Les serments et statuts de Paris rédigés vraisemblablement en 1357 par le chantre de Notre-Dame constituent à cet effet une pièce rare. Ce manuscrit, conservé à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris, est le plus ancien règlement que nous possédons concernant les petites écoles parisiennes. Nous sommes en présence d'un extrait du document. De présentation assez formelle, rédigé dans un style particulier, il apparaît comme une succession de dispositions à suivre. [...]
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