Dans sa thèse universitaire sur la Catalogne médiévale, la catalogne du milieu du Xième au XIIe : croissance et mutations d'une société, le médiéviste Pierre Bonnassie s'appuie sur un extrait de l' Arxiu Capitular de Urgel.
Ce texte, que nous devons étudier, est un acte écrit par l'évêque d'Urgel, Guilhem Guilfred. L'Arxiu Capitular étant un capitulaire, recueil de titres de propriété, on peut donc affirmer que ce document est une charte, ou diplôme, donnée sous l'épiscopat de Guilfred entre 1045 et 1071. Ces sources diplomatiques sont l'une des plus importantes de l'histoire rurale au Moyen-âge.
Cet acte nous permet d'établir les droits et les redevances auxquels l'évêque pouvait prétendre en tant que seigneur temporel ainsi que l'organisation économique,sociale et militaire de sa seigneurie de Sanahuja. Selon Pierre Bonnassie cette châtellenie est située à environ à cinquante kilomètres au sud de la Seo de Urgel, sur les hauteurs qui bordent la rive gauche du Segre.
Nous sommes au milieu du XIe siècle et les comtés de Catalogne, région où est située Sanahuja, sont alors en prise à des révoltes à divers degrés. En effet les puissants magnats arrivent à soulever une partie de l'aristocratie contre le comte, à l'instar du comté de Barcelone (1041-1075). Les conflits offrent alors aux lignages nobiliaires le prétexte idéal de rejeter toute tutelle et d'affirmer par les armes leur propre indépendance. Dans le comté d'Urgel, plusieurs sources mentionnent des meurtres, incendies de moissons et dévastations de toutes sortes. Dans ce climat de violences extrêmes, les luttes de pouvoirs s'exacerbent.
On peut alors se demander comment l'évêque d'Urgel dirige et domine sa seigneurie à Sanahuja.
[...] Ce texte, que nous devons étudier, est un acte écrit par l'évêque d'Urgel, Guilhem Guilfred. L'Arxiu Capitular étant un capitulaire, recueil de titres de propriété, on peut donc affirmer que ce document est C' charte, ou diplôme, donnée sous l'épiscopat de Guilfred entre 1045 et 1071. Ces sources diplomatiques sont l'une des plus importantes de l'histoire rurale au moyen-âge. Cet acte nous permet d'établir les droits et les redevances auxquels l'évêque pouvait prétendre en tant que seigneur temporel ainsi que l'organisation économique,sociale et militaire de sa seigneurie de Sanahuja. [...]
[...] Ils exercent tous un pouvoir de coercition envers les paysans vivant sur leurs terres,qui a vu leur condition largement se dégrader. L'intérêt de ce texte repose sur la description précise de l'organisation d'une seigneurie banale au milieu du XIe en Catalogne, avant son apogée au XIIe dans le royaume de France. De plus, le document met en place clairement les relations entre seigneur et vassaux et entre ceux-ci et les paysans. Cependant, les violences et les pressions faites à ceux-ci ne sont pas clairement énoncées et reconnues, ce qui constitue une limite à cet acte de l'évêque d'Urgel. [...]
[...] Ainsi, les vassaux ne peuvent pas décider sans l'aval de leur seigneur qui exempter des taxes et des charges. Le partage des revenus et les liens qui lient leurs bénéficiaires prouve qu'il existe une organisation particulière au sein de la seigneurie. III- Organisation et stratification de la société rurale de la seigneurie Enfin, la seigneurie banale de l'évêque d'Urgel est organisée autour de son château et les rôles et l'encadrement de chacun des hommes soumis au pouvoir du seigneur sont bien définis. [...]
[...] Le seigneur, conscient de l'amélioration des pratiques agricoles, module ses exigences en fonction de l'équipement technique dont disposent ses sujets. Ainsi, l'évêque, à Sanahuja, impose des toltes plus fortes à ceux qui possèdent un attelage seul qu'aux conicenters,qui possèdent un attelage à plusieurs, et il taxe davantage ceux-ci que les exaders, qui travaillent à la houe, outil de base pour les travaux de la terre. Les corvées banales peuvent donc être considérées comme liées au progrès technique et comme l'un des moyens par lequel les maîtres du pouvoir captent des bénéfices. [...]
[...] Dans la châtellenie de Sanahuja, la seigneurie banale s'est imposée dans une conjoncture économique et agricole très favorable. En effet, depuis 954 des paysans libres sont descendus des montagnes surpeuplées,après une croissance démographique importante, pour défricher la terre. De cette initiative individuelle et libre vont naitre des revenus conséquents grâce à la culture des nouveaux essarts et au commerce du surplus agricole. Ces revenus et ces surplus sont alors confisqués et récupérés en grande partie par la classe dominante par l'intermédiaire du ban seigneurial. [...]
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