Le Centro italiano di studi sull'alto medioevo de Spolète a été fondé le 7 juin 1952 sur l'initiative du professeur Giuseppe Ermini, recteur de l'université de Pérouse puis ministre de l'Instruction publique en Italie. Cette fondation est mondialement reconnue comme étant un des sièges les plus prestigieux des colloques et des travaux interdisciplinaires relatifs à l'histoire et à la culture du haut Moyen Age européen. Les plus grands spécialistes internationaux ont participé aux 54 éditions des semaines d'étude organisées par le centre, qui est aujourd'hui présidé par Enrico Menesto, de l'université de Pérouse. La semaine d'étude de la fondation qui s'est tenue entre 19 et le 25 avril 1990, sur le thème du “siècle de fer”, a ainsi réuni de nombreux spécialistes internationaux, comme entre autres Girolamo Arnaldi (professeur à l'université La sapienza à Rome), Richard Hodges (professeur à l'université de l'East Anglia), Olivier Guillot (professeur émérite à l'université Paris IV) ou Hagen Keller (professeur à l'université de Fribourg), pour aborder les différents axes d'approche sur le Xe siècle européen.
Parmi ceux-ci, nombreux, nous avons choisi de rapporter ici plus particulièrement des points intéressants au sein des communications sur l'organisation sociale et politique des pays au programme (Bourgogne et Francie seulement, ne pouvant lire l'allemand), et notamment le rôle de l'Eglise dans le pouvoir. Je me suis également penché sur un article concernant les élites au travers du cas des évêques, ou encore sur la numismatique. Notons également le caractère quelque peu obsolète, ou plus exactement aujourd'hui insuffisant, de certaines communications, notamment celles reprenant directement les analyses de Duby sur la mutation féodale de l'an Mil (et notamment l'article de Cinzio Violante sur les typologies des seigneuries rurales). N'oublions pas que ces débats de médiévistes ont eu lieu en 1990, soit quelques années avant les premières remises en cause historiographiques (en France Dominique Barthélemy, dès 1991, puis notamment avec La mutation de l'an mil a-t-elle eu lieu ? Servage et chevalerie dans la France des Xe et XIe siècles, Fayard, 1997) qui se trouvent être au coeur du sujet proposé à l'agrégation, sujet qui méconnaît dans son intitulé même la rupture de l'an Mil de ce point de vue.
[...] Ils ont un rôle donc variable, mais souvent mineur, contrairement aux autorités ecclésiastiques et laïques. Ainsi, selon l'auteur de sa Vita, Ulrich d'Augsbourg, après la mort de l'évêque Hiltin en 923, s'est vu proposer le siège par son cousin, le duc de Souabe Burcard et d'autres nobles, qui intercédèrent auprès d'Henri Ier. Le roi accepte. Ainsi, les interventions extérieures sont courantes, selon différents types : Les interventions laïques : les princes régionaux savent souvent imposer leurs choix, comme les ducs de Bretagne, Aquitaine, Normandie, Bourgogne, et les comtes de Flande et du Poitou. [...]
[...] Mise à part la numismatique, deux catégories dominent : les actes de la pratique et lettres d'un côté, les annales de l'autre, avec notamment celles de Saint Vaast jusqu'en 900, et celles de Flodoard, de 919 à 966. L'auteur propose une division en deux temps, avec jusqu'en 936 l'apparition des principautés sur un fond d'instabilité royale, puis jusqu'en 987 avec le rétablissement ultime de la dynastie carolingienne, accompagné de l'apparition d'un ducatus robertien, qui crée un jeu à trois avec les principautés. [...]
[...] Les cumuls avec des sièges abbatiaux sont plus courants, comme Robert de Metz abbé de Gorze ou Salomon de Constance gardant Saint-Gall. Au final, un évêque se doit d'être un noble puissant, intégré dans un réseau de parentèle efficace, car c'est un seigneur qui doit gouverner et défendre son évêché, et même l'enrichir, tout en profitant de son pouvoir politique et financier pour ses activités pastorales (tournées dans les villages, assistance envers les pauvres, sacrements de l'ordre et de la confirmation, surveillance des curés -choisis par les propriétaires des églises, soutien aux communautés régulières comme l'évêque d'Autun Walon en 918 qui allouent de la nourriture au chapitre Saint-Nazaire, qui en manque : préoccupations spirituelles et matérielles). [...]
[...] Voici ici explicité encore le rapport intime entre la constitution progressive d'une principauté et les abbayes. Michel Parisse, “Princes laïques et/ou moines, les évêques du Xe siècle”, pp. 449-513. Au IXe siècle et encore au Xe siècle, les évêques ne sont pas strictement différents des comtes, en ce que l'époque carolingienne mélange constamment affaires laïques et religieuses, affaires militaires et pastorales. Au Xe siècle, jusqu'en 987, pour faire une césure, les évêques sont encore donc très carolingiens, et ne sont pas encore les pré- grégoriens qu'on reconnaît au XIe. [...]
[...] La présence constante d'un comte peut être un obstacle au pouvoir de l'évêque, en particulier si le seigneur appartient à une dynastie puissante de la région (pendant les invasions normandes souvent les comtes ont pris l'ascendant sur les évêques). L'autorité royale sur la cité joue un rôle décisif, par le soutien ou non du roi à l'évêque face au comte : ainsi dans l'Empire les évêques sont souvent des seigneurs incontestés, de par les droits garantis par l'empereur dans le cadre du Reichskirchensystem (Eglise d'Empire), alors qu'en France le conflit entre robertiens et carolingiens a rendu exceptionnel le maintien de cette seigneurie épiscopale. [...]
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