"La licorne fut créée par sorcellerie pour permettre aux preux chevaliers de se combattre en tournoi les mains dans les poches" : voici une belle image d'Éric CHEVILLARD tiré de son roman Le vaillant petit tailleur (2004), pour illustrer l'adresse des chevaliers dans les tournois. En effet, sur ce point, le tournoi apparaît comme un entraînement nécessaire à l'expression idéologique de la chevalerie, dont les valeurs sont guerrières, sociales, mondaines aussi... Le Roman de Flamenca, dont nous avons un extrait ici, tiré des Troubadours, de R. LAVAUD et de R. NELLI, paru en 1960 ; est une des plus importantes sources littéraires occitanes, dont le héros de cette fiction est Guillaume de Nevers, courtisant la belle Flamenca, l'épouse d'Archambaud de Bourbon. A la faveur de cette histoire amoureuse, ce roman décrit à plusieurs reprises les tournois de l'époque, les grandes fêtes réunissant les chevaliers de tout rang et de toute origine géographique avec beaucoup de précisions.
Ce "Roman", a probablement été écrit par un clerc du Rouergue qui serait attaché à la famille de Roquefeuil (...)
Que nous apprend t-il à propos des tournois, et donc de l'idéologie et de la pratique chevaleresque au début du XIIIe siècle ?
[...] Les tournois étaient annoncés comme on l'a vu par des hérauts, qui se chargeaient de faire la publicité des tournois: Et cela avait notamment un fort succès. Ces hérauts allaient crier et afficher des bannières, et formaient des sortes d'équipes pour amener les gens au tournoi. On installe des tentes et des cabanes autour de l'arène ou alors un peu plus loin: quoiqu'il en soit, la foule se réunissait toujours autour. Ligne 12: La foule campa tout autour de pavillons, de cabanes ou de tentes Le tournoi, est aussi un lieu de rassemblement, mais qui attire aussi les petits commerçants qui viennent profiter de cet événement pour en tirer profit: Lignes 13-14: Les marchands avec leurs nombreuses marchandises étaient venus de terres lointaines . [...]
[...] Les chevaliers peuvent ainsi espérer acquérir de l'honneur et des gains. Par ailleurs, les tournois ont un caractère utilitaire qu'il ne faut pas négligé pour l'époque: en effet il mettait le chevalier dans les conditions même du combat. C'était le meilleur moyen de s'entraîner à cette charge lance couchée. C'est aussi pour eux le moment où ils peuvent accroître la cohésion nécessaire aux charges collectives de ces groupes serrés, appelé aussi conrois dont l'efficacité dépendait de leur homogénéité. Lors de ces tournois, on prouve sa valeur, les exploits personnels ne manquent pas. [...]
[...] Donc les tournois constituent l'essentiel de la vie militaire et le moyen le plus sur pour acquérir une renommée et une fortune. L'ascension sociale. Les plus grands chevaliers viennent aux tournois afin d'accroître leurs prix donc leurs gains. Cela est l'un des facteurs qui attirent autant de chevaliers aux tournois: et la fin du texte nous le montre bien quand on regarde bien ce que Guillaume de Nevers a réussi à obtenir. On aperçoit aussi lors de ces tournois, de jeunes sires espérant y mourir ou y trouver la gloire à défaut du bonheur. [...]
[...] C'est pourquoi, nous pouvons nous demander, quel est l'intérêt de ce texte? Que nous apprend t-il à propos des tournois, et donc de l'idéologie et de la pratique chevaleresque au début du XIIIe siècle? Nous allons donc dans un premier temps voir l'annonce de ce grand tournoi, le lieu et les protagonistes avant de voir le déroulement de ce tournoi, pour enfin aborder les valeurs chevaleresques mises en avant lors de ces combats. Un grand tournoi qui s'annonce. Moment et lieu du tournoi. Le tournoi est annoncé plusieurs mois à l'avance. [...]
[...] Le tournoi est en effet, un moyen d'étendre ses richesses par ses gains de combats. La recherche du butin et de la rançon ne doit pas être dissocié à la gloire: car le chevalier ne combat pas pour gagner de l'argent pour thésauriser comme les Bourgeois. Mais le butin lui sert souvent à vivre. Les gains peuvent être pécuniaires ou en natures. Guillaume de Nevers remporta le tournoi avec de quoi se vanter: en effet, ligne 65, le texte nous dit qu'il a remporté seize très bons chevaux auquel ils ne manquent pas une seule selle, ni leurs maîtres. [...]
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