Charlemagne applique une politique novatrice en matière religieuse. Il est profondément convaincu qu'il doit œuvrer à la réforme de l'Eglise et de la société carolingienne. L'épiscopat étant le pilier de la structure ecclésiastique, il motive les évêques, qui sont à son service, au changement ; et les évêques le transmettent à leur tour au clergé. Ceci se fait :
- par le biais du synode, soit lors de l'assemblée des prêtres d'un diocèse autour de l'évêque ;
- puis par le biais de capitulaires, soit des ordonnances qui ont pour but d'établir le bon ordre dans la monarchie ; dans notre cas, en matières religieuses et ecclésiastiques. Rédigé par l'évêque sous forme de chapitres, il tire son nom du latin capitula et est destiné à tous les prélats de son diocèse. Ici, c'est Théodulfe, évêque d'Orléans qui en est l'auteur. Il destine ce capitulaire à ses frères et collègues dans le sacerdoce de l'Orléanais. C'est un capitulaire de 46 articles qui fut très largement diffusé ; nous en avons ici un extrait.
Théodulfe est l'un des hommes d'Eglise sur lequel Charlemagne s'appuya pour réorganiser l'enseignement et pour y rétablir la discipline ecclésiastique. Il convient alors de nous demander en quoi les principes évoqués par Théodulfe d'Orléans sont-ils symboliques de la rénovation religieuse et culturelle carolingienne. Après avoir insisté sur l'investissement de l'évêque dans son diocèse, on s'intéressera à l'importance de l'éducation dans la réforme ; puis, dans un dernier temps on portera notre attention sur le rappel à l'ordre des règles pour le clergé et pour les laïcs.
[...] Théodulfe demande au capitula 13 de s'abstenir de l'ébriété et prêcher au peuple de s'en abstenir ».L'abus de cette boisson met les individus dans une situation impropre à leur statut, ceci apparaît comme un retour du paganisme et est très mal vu par un clergé qui met tout en œuvre pour recadrer la société. Conclusion Ainsi, à l'époque carolingienne, pouvoir et religion s'allient durablement. Ils s'efforcent de maintenir un cadre institutionnel propice à la réalisation du salut. Grâce au capitulaire de Théodulfe d'Orléans, on peut avoir une idée des pratiques réelles du clergé et des fidèles. Déviants, ces deux groupes se voient de plus en plus différenciés ; le but étant de recadrer la société pour la mettre sur la voie du salut. [...]
[...] La rénovation culturelle et religieuse dans la société carolingienne Introduction Charlemagne applique une politique novatrice en matière religieuse. Il est profondément convaincu qu'il doit œuvrer à la réforme de l'Église et de la société carolingienne. L'épiscopat étant le pilier de la structure ecclésiastique, il motive les évêques, qui sont à son service, au changement ; et les évêques le transmettent à leur tour au clergé. Ceci se fait - par le biais du synode, soit lors de l'assemblée des prêtres d'un diocèse autour de l'évêque ; -puis par le biais de capitulaires, soit des ordonnances qui ont pour but d'établir le bon ordre dans la monarchie ; dans notre cas, en matières religieuses et ecclésiastiques. [...]
[...] L'Église doit assurer la fonction d'enseignement dans la mesure du possible, Théodulfe demande à ce (capitula que les prêtres, dans les villes et dans les villages tiennent des écoles ».Cet aspect de la réforme est principalement connu grâce au capitulaire de Théodulf. Il organisa des écoles élémentaires dans les campagnes et développa l'enseignement supérieur dans les écoles de Sainte-Croix et dans les abbayes ; ligne 40/41 Si un des prêtres voulait envoyer à l'école un neveu ou un autre proche, nous lui concédons la liberté de le faire à l'église de Sainte-Croix, ou au monastère de Saint-Aignan, etc. [...]
[...] Un lieu sacré à préserver :l'église Le bâtiment de l'église doit refléter l'ordre de la société ;il ne doit comporter aucun élément déviant qui ferait penser à un relent du paganisme. L'église ne doit pas être un lieu de stockage pour les moissons et le foin »l29.c'est un lieu sacré qui doit être différent du monde des laïcs. Théodulfe exige la mise en œuvre de l'enterrement autour de l'église et non dans un lieu en plein champ, généralement extérieur au village. [...]
[...] Par ces tournées, il contrôle les prêtres des paroisses et les monastères de son diocèse Cette visite est souvent redoutée des prêtres ruraux. Théodulfe d'Orléans est un évêque attentif. Ayant constaté des déviances lors de ses visites pastorales, il rappelle le clergé et les fidèles à l'ordre. Prenons un exemple, lorsque Théodulphe demande à ce que les femmes n'accèdent jamais à l'autel quand le prêtre y célèbre la messe ,mais qu'elles restent à leur place »capitula 6,c'est qu'il a certainement vu des femmes qui avaient un rôle prépondérant dans l'organisation dans la liturgie .Les femmes sont clairement exclues du sacerdoce, elles n'ont pas le droit de prendre la parole devant l'assemblée ;et Théodulfe a certainement observé une situation contraire,ce qui lui fait rappeler un des fondements chrétiens romains. [...]
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