Arlette Jouanna, Le prince absolu : Apogée et déclin de l'imaginaire monarchique, Richelieu, Louis XIV, idéologie, guerres de religion, religion royale, Henri IV, clergé, raison d'État, pouvoir du prince
Dans son ouvrage « Le prince absolu, apogée et déclin de l'imaginaire monarchique », Arlette Jouanna questionne ce qu'est le pouvoir dans la France de Richelieu et de Louis XIV. Elle s'interroge sur le caractère de l'idéologie absolue dont le prince est investi par Dieu. Les guerres de Religion ont accentué le caractère sacré du roi, ce qui permet à ce dernier de gouverner et d'entamer le processus d'impersonnalisation de l'État. C'est pourquoi, l'historienne met en lumière dans cet ouvrage, les fondements théoriques de la « religion royale ».
[...] Mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle, Paris, Hachette Dans son ouvrage sur Le prince absolu, apogée et déclin de l'imaginaire monarchique, Arlette Jouanna questionne ce qu'est le pouvoir dans la France de Richelieu et de Louis XIV. Elle s'interroge sur le caractère de l'idéologie absolue dont le prince est investi par Dieu. Les guerres de Religion ont accentué le caractère sacré du roi, ce qui permet à ce dernier de gouverner et d'entamer le processus d'impersonnalisation de l'État. [...]
[...] Par exemple, Omer Talon, avocat général au parlement de Paris, conseilla Louis XIV le 18 mai 1643 « d'aimer le Parlement où réside le dépôt sacré de la justice ». Les parlementaires vont jusqu'à demander le droit à une parole libre car le Parlement prétendait montrer la vérité du royaume au souverain, c'est donc un devoir d'éclairage et non d'opposition à son jugement. Comme le souligne Arlette Jouanna, les parlementaires « reconnaissaient la sacralité du prince. Tous voyaient dans les rois des « personnes sacrées » ; ils disaient s'incliner devant leurs lumières suréminentes ». Un aspect important que défendent les parlementaires, c'est le devoir de temporisation. [...]
[...] Juste Lipse y voit deux parties : l'intelligence qui permet au roi d'analyser les éléments d'une situation, et la discrétion qui lui permet de choisir les solutions. L'appui d'hommes forts intellectuellement permet au prince d'asseoir son autorité sur ces sujets. Richelieu, ministre d'État de Louis XIII, souligne l'importance de l'adhésion volontaires de l'obéissance des sujets. Le cardinal note dans son Testament politique que « l'amour est le plus puissant motif qui oblige à obéir ». Pour ce faire, il faut éduquer le peuple afin de convaincre que les choix du prince sont pour l'intérêt général. Dès lors, la foi devait être propagée car l'obéissance en dépendait. [...]
[...] Le prince absolu : Apogée et déclin de l'imaginaire monarchique - Arlette Jouanna (2014) Arlette Jouanna est une historienne française, professeure émérite d'histoire moderne à l'université Paul-Valéry-Montpellier. Ses activités de recherches portent sur l'histoire des mondes modernes ainsi que du monde contemporain, mais également de l'art et de la musique. L'historienne a écrit plusieurs ouvrages dont : Montaigne, Paris, Gallimard p. ; La Saint-Barthélemy. Les mystères d'un crime d'État. Paris, Gallimard, collection Folio Classique p. ; La France du XVIe siècle (1483-1598) , Paris, PUF p. ; Le Prince absolu. Apogée et déclin de l'imaginaire monarchique. [...]
[...] C'est pourquoi le souverain doit se montrer comme étant le médiateur entre le ciel et la terre. Le pouvoir absolu est accompagné d'une obéissance absolue. Une première condition de cette obéissance relève de la « dissociation entre la conduite extérieure de soumission et le jugement critique cantonné dans le for intime ». Ensuite, nous avons l'obéissance des libertins. Ici, c'est le libertinage des mœurs qui se mêle au libertinage de la pensée, mais la reconquête catholique pour moraliser les mœurs mit fin, peu à peu, à cette tolérance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture