Flodoard, évêque, Reims, Carolingiens,
Le mot Evêque vient du grec episkopos, « surveillant », l'évêque est le chef de l'église.
Carolingiens c'est une dynastie franque. Elle démarre par le sacre de Pépin en 751 et fini à la chute des carolingiens en 888. Nous sommes dans un contexte de réforme de l'église franque.
Flodoard (894-966) auteur de cet extrait est un prêtre et chanoine de l'église de Reims, au milieu du Xe siècle. Il a accompli pour les archevêques, diverses missions diplomatiques et il est devenu responsable des archives et dès lors il a entreprit d'écrire l'histoire de son église. Son ouvrage principal est l'histoire de l'Eglise de Reims (Ecclesiae remensis historiarum liber) qui est une sorte de catalogue des évêques de Reims.
Reims est une cité prestigieuse, lieu du probable baptême de Clovis et du couronnement plus tardif des rois de France. Elle est aussi la métropole de la province ecclésiastique de Reims.
Ce texte extrait de l'histoire de Reims est une Biographie de Vulfaire qui est métropolitain de Reims de 803 à 816. Flodoard y décrit le rôle, la gestion et l'autorité de Vulfaire au sein de sa province ecclésiastique, tout d'abord sous Charlemagne puis sous Louis le Pieu.
Cependant, on peut remarquer que Flodoard n'est pas contemporain de Vulfaire. En effet il rédige son ouvrage sur les évêques un siècle plus tard ce qui peut avoir une incidence sur sa vision des métropolitains et en particulier ici de Vulfaire.
Quelle est la vision de l‘auteur sur le rôle du métropolitain et en particulier celui de Reims ?
Pour répondre à cette question, nous allons voir dans un premier temps une nouvelle hiérarchisation de l‘église, dans un deuxième temps le métropolitain à la tête des biens ecclésiastiques et pour finir les relations du métropolitain avec le souverain.
[...] De plus, L'évêque visite régulièrement son diocèse ou du moins il doit le visiter. Les rois carolingiens rétablissent cette obligation prévue dès le IVe siècle. L'arrivée de l'évêque est souvent redoutée des prêtres ruraux non seulement parce qu'ils craignent l'inspection de leur église, mais parce que l'évêque et sa suite exigent des redevances en nature ou en argent. Enfin, on peut voir à la ligne 14, que le métropolitain doit aussi réunir des plaids publics pour appliquer la justice dans sa province. C. [...]
[...] Les Conséquences Les souverains considèrent par ailleurs les biens de l'Eglise comme un réservoir dans lequel ils peuvent puiser pour distribuer des bénéfices à leurs vassaux. La pratique des abbés laïcs, vassaux qui perçoivent les revenus d'un monastère, se multiplie. L'Église est « mise au service de la royauté ». De plus, comme le montre le capitulaire de Soissons de 744, les évêques contrôlent les transactions commerciales dont ils tirent parfois profit avec par exemple la monnaie ou avec certains revenus. III Relations du métropolitain avec le souverain A. [...]
[...] Ils contrôlent leurs terres avec des conciles ou synodes diocésains et visitent leurs diocèses chaque année. Ils se font aider d'un fonctionnaire qu'ils nomment : l'archidiacre et qui le remplace pendant son absence. En 811, le testament de Charlemagne donne la liste de 21 provinces : Rome, Ravenne, Milan, Cividale-en-Frioul, Grado, Cologne, Mayence, Salzbourg, Trèves, Sens, Besançon, Lyon, Rouen, Reims, Arles, Vienne, Moutiers-en-tarantaise, Embrun, Bordeaux, Tours, Bourges. Parmi eux, l'archevêque de Reims, par son prestige issu de la pratique des sacres royaux acquiert progressivement la primauté sur tous les autres archevêques de la Gaule. [...]
[...] Les rois exigent d'eux, comme ils le demandent aux comtes, des rapports d'activités. Ici Flodoard présente Vulfaire comme un serviteur de l'empereur. Tout d'abord, avant de devenir évêque, Vulfaire était un missus dominicus (ligne envoyé par Charlemagne en Champagne. Les missi dominici, sont une instance de contrôle des pouvoirs locaux, ils doivent être « l'oeil du roi » dans son royaume et ont un lien étroit avec lui. De plus, on peut remarquer que Vulfaire est devenu archevêque de Reims grâce aux services rendu à l'empereur en tant que missus dominicus. [...]
[...] Il légifère en matière religieuse, convoque des conciles, promulgue des capitulaires et intervient assidument dans les questions doctrinales. C'est le cas notamment de Charlemagne, bien qu'il se déclare « fervent défenseur ainsi qu'humble serviteur de la sainte Eglise » (Admonitio generalis), se considère comme le chef de l'Eglise franque. Et il va plus loin puisqu'au concile de Francfort en 794, il est même appelé rex et sacerdos : roi et prêtre. En effet, on peut le voir à la ligne 45, Vulfaire demande à l'empereur la permission de quitter son diocèse pour « d'aller prier à Rome sur le tombeau de Saint Pierre ». [...]
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