Ordonnance de Soissons, Louis VII, 1155, figure royale, suzeraineté, souveraineté, Seigneurs, vasseaux, suzerains, barons, clercs, duc de Bourgogne, archevêques, roi des francs, Mérovingiens, Capétiens, monarchie, rivalités, pouvoir royal, pouvoir de l'Église, histoire politique, France, paix, autorité royale, soumission, Henri VII, gouvernement
Dans un contexte de rivalité prégnante entre Plantagenêt et Capétiens, la paix de Soissons est proclamée. Les grands barons sont sommés de cesser les hostilités sous les auspices du pouvoir royal, lui-même légitimé par le pouvoir de l'Église. Symbolique, cette paix de Soissons n'en est pas moins révélatrice des représentations qui entourent la figure royale et la perception de son rôle dans l'espace profane : garant de la paix et de l'unité des hommes.
[...] Ce roi qui « si, dans ses premières années, a sans doute été élevé pour entrer dans les ordres », a tout de même « été très tôt préparé à exercer la fonction royale » et « toute sa vie a été un roi-chevalier ». La paix de Soissons est tout d'abord un acte de justice : cette dimension du roi justicier pénètre entièrement l'ordonnance et la traverse dans ses justifications temporelles à de nombreuses reprises. Ainsi, c'est « afin de réprimer la fièvre des méchants et d'arrêter les mains violentes des pillards » (lignes 1 et que la paix est proclamée. [...]
[...] Le présent document est une reproduction de l'ordonnance de Soissons de 1155 qui proclame la paix pour dix ans entre les grands seigneurs belligérants. Tiré, pages 387 et 388, du quatorzième tome du Recueil des Historiens de la Gaule et de la France (paru en 1806 à Paris), le fait que ce texte y figure démontre explicitement la portée importante que lui témoigne l'historiographie postérieure au sein de l'histoire politique de la France. En présentant la parole de Louis VII sous le patronage de l'Église, et la réunion des barons, l'ordonnance de Soissons est incontestablement inscrite dans un temps fort de sa contemporanéité politique. [...]
[...] L'ordonnance de la paix de Soissons, dont la présente reproduction propose une certaine traduction en français contemporain, est demeurée dans l'histoire politique de la construction du royaume des Francs, puis du royaume de France, comme un événement majeur de l'affirmation de l'autorité royale des Capétiens. Élément riche en signifiants, à la fois dans le contenu de la lutte entre les pouvoirs spirituel et temporel pour le gouvernement des affaires des hommes (et de la plus haute importance, c'est-à-dire la justice), mais également dans celle qui oppose de grands seigneurs entre eux au cours d'un siècle de rivalités réelles entre les Capétiens et les Plantagenêt, la paix de Soissons est une pierre supplémentaire de l'ancrage de la monarchie dans le temps long. [...]
[...] C'est ainsi « à la demande du clergé » que Louis VII décrète « paix dans tout le royaume » (ligne ; le roi n'agit pas de sa seule volonté, mais sur la demande de l'institution qui fonde la légitimité du pouvoir en chrétienté. De la même façon, l'ordonnance fait à trois reprises mention du terme « concile » (lignes et 17) qui désigne normalement les assemblées de clercs en vue de la prise de décisions importantes qui concernent l'Église. [...]
[...] Mais non seulement l'ordonnance réaffirme-t-elle le devoir du seigneur de justice en son fief, mais elle instaure également un contrôle au plus haut chef puisque « s'il s'en trouvait pour violer la paix prescrite, nous ferions justice d'eux selon notre pouvoir » (lignes 13 et 14) affirme le roi. Ce qui indique que l'autorité du roi, « selon notre pouvoir », est supérieure à celle des seigneurs-magistrats qui pourraient « violer la paix prescrite » ; qu'au nom de la défense de cette paix, proclamée « dans la stabilité de la parole sacrée » (ligne le roi aurait une légitimité suffisante pour intervenir et soumettre ses barons félons et traîtres à la cause sacrée de la paix proclamée sous les auspices de Dieu. [...]
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