Giovanni Villani (1280-1348) est un chroniqueur florentin, issu d'une grande famille de la ville, son oncle, est codirecteur de la compagnie des Buonaccorsi (grande association de marchands et de banquiers florentins). En 1310, il se retire des affaires pour démarrer une carrière politique. C'est durant cette période qu'il rédige son unique œuvre : "la Nuova Cronica". Cet ouvrage rassemble 1383 chroniques réunies en 12 livres. Sa chronologie débute aux origines de Florence pour aboutir à une période contemporaine à l'auteur en 1346.
L'extrait, que nous allons étudier en est le prélude. L'auteur y introduit son œuvre en faisant une description du jubilé de 1300 auquel il a participé. Cet évènement lui aurait inspiré l'écriture de sa chronique. Cet ouvrage intervient dans un contexte de prise de conscience de l'identité communale des Italiens. Le choix de la langue démontre une volonté de l'auteur de toucher un public plus large.
En quoi le jubilé de 1300 à Rome sert-il de prétexte pour Giovanni Villani à écrire une histoire officielle de Florence ?
[...] Sur le plan politique, le modèle florentin est digne d'intérêt puisqu'il s'agit d'un modèle de république urbaine : tout est mis en œuvre pour éviter la prise de pouvoir d'une seule personne, on y retrouve les 3 classes d'arts (majeur, moyen et mineurs) les grands recherchant l'appui des groupes sociaux de moindre envergure pour gouverner. La chronique de Giovanni Villani est également un moyen de prôner la supériorité du parti guelfe auquel il adhère. On retrouve dans ce texte toute une connotation spirituelle caractéristique du registre guelfe aussi longtemps qu'il plaira à Dieu il veut se présenter en bon chrétien prenant des initiatives en son nom pour s'opposer au parti gibelin proche de l'empereur accusé d'hérésie. [...]
[...] Si les chiffres du chroniqueur ne sont pas critiquables, on peut en revanche douter du déroulement paisible de ce jubilé comme l'auteur nous le décrit a la ligne 18 sans fracas ni bagarre se comportant très calmement L'auteur émerveillé, nous donne la description d'un pèlerinage se déroulant dans un calme parfait comme si le comportement de la foule était dicté par la magie de l'évènement. La ville de Rome habitants l'arrivée en masse des pèlerins désorganise totalement la ville des hôpitaux doivent être aménagés pour accueillir cette population le plus souvent indigente. La ville connait également des problèmes de ravitaillement. Enfin, Guillaume Ventura témoigne du chaos qui règne alors sur la ville en affirmant avoir vu plus d'une fois des hommes et des femmes piétinés par la foule. [...]
[...] De plus, Giovanni Villani embrasse le projet d'écrire une histoire universelle en nous faisant profiter de sa culture, de ses nombreux voyages comme c'est le cas pour le jubilé de 1300. Il nous présente dans cet extrait les trames de sa chronique alliant histoire universelle et histoire officielle de la ville de Florence dont son véritable but est d'en exalter la puissance. La seule critique que nous pourrions faire de cette chronique, concerne le manque de neutralité de l'auteur qui fausse quelque peu son analyse mais n'altère en rien les informations qu'il distille. [...]
[...] Une ville attractive Ainsi, le jubilé de 1300 est incontestablement une réussite. L'auteur se montre surpris par cet afflux de population ce fut la plus merveilleuse chose qu'on eut jamais vue De même, comme nous pouvons le voir à la ligne 14 de loin ou de près les pèlerins proviennent d'origine diverses, que cela soit géographique puisque Rome est alors un lieu de rassemblement de toute la chrétienté on y recense aussi bien des Espagnols, que des Hongrois. La ville, attire de même des voyageurs d'origines sociales diverses des nobles, avec certains personnages illustres tels que Charles de Valois frère de Philipe le Bel ou encore Charles Martel roi de Hongrie, des marchands, et enfin des gens du commun. [...]
[...] "La Nuova Cronica", Giovanni Villani (1310) - le jubilé de 1300 Giovanni Villani (1280-1348) est un chroniqueur florentin, issu d'une grande famille de la ville, son oncle, est codirecteur de la compagnie des Buonaccorsi (grande association de marchands et de banquiers florentins). Il débute une carrière dans le négoce (marchand d'épices) à partir des années 1300, au sein de la compagnie Peruzzi. Il voyage beaucoup durant cette période comme le prouve sa présence à Rome lors du jubilé. En 1310, il se retire des affaires pour démarrer une carrière politique, il devient notamment prieur à trois reprises (1317,1321, 1328). [...]
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