Jourdain de Saxe est né vers 1185 et mort en 1237, il était un diacre allemand, membre de l'Ordre des Prêcheurs et maître général de ce même Ordre de 1222 à sa mort. Il se rend ensuite à l'université de Paris pour y faire des études de théologie, c'est là qu'en 1219 il rencontre Dominique de Guzmán. En 1220, Jourdain prend l'habit au couvent de Saint Jacques à Paris. La même année, Dominique réunit à Bologne le premier chapitre général de l'Ordre, Jourdain est désigné pour y participer. À son retour à Paris, il enseigne l'Écriture Sainte jusqu'en 1221, quand Dominique le nomme provincial de Lombardie. Quelques mois plus tard, Jourdain est élu pour succéder au fondateur de l'Ordre, qui vient de mourir.
Sous son généralat, environ 240 nouveaux couvents de frères et de sœurs. Ses cours dans les grandes villes universitaires européennes auraient attiré plus de mille professeurs et élèves dans l'Ordre, parmi lesquels Albert le Grand. Par ailleurs, Jourdain prend une importante part à la mise au point des Constitutions de l'Ordre. En 1233 il fait procéder à la translation du corps de Dominique, avant de présider aux fêtes de sa canonisation en 1234. Il rédige le Libellus de Principiis Ordinis Praedicatorum (Livre sur les origines des Frères Prêcheurs), dont est extrait notre texte.
Ce texte est à la fois un précis de la règle dominicaine et récit documenté de la vie de Dominique de Guzmán et des débuts de l'Ordre des Prêcheurs. Dans ce « petit livre » (un libellus) Jourdain rapporte « ce qu'il a vu et entendu personnellement" et « ce qu'il a connu des commencements de l'Ordre ». Il en résulte un récit dans lequel la mémoire précise des événements côtoie le merveilleux. Surtout, il faut avoir à l'esprit que ce texte a une vocation hagiographique que nous pourrons voir dans l'extrait que nous avons, il sert à glorifier Dominique, en prouver sa sainteté et ses miracles. De nombreux éléments son anachroniques dans notre texte, c'est du fait que Jourdain est postérieur aux faits relatés, donc cherche à établir des parallèles toujours dans ce but hagiographique.
[...] L'évêque d'Osma Diègue, et Dominique sont introduits en séance (l. et ont la conclusion que peu de conversions ont été effectuées. Il convient maintenant de faire un bref retour en arrière par rapport aux événements et sur ces deux nouvelles personnes, Diègue d'Osma et Dominique de Guzmán, plus précisément étudier leur personnalité. Diègue - 1208) est chanoine d'Osma puis évêque de 1201 à 1208. Jourdain le décrit comme étant plein de sainteté et de maturité, de justice et de zèle pour la foi, homme de réflexion, bien instruit des voix divines (l.6-7). [...]
[...] Quelle est la menace? Ces hérétiques albigeois (l.2) que nous cite Jourdain sont en fait ce que nous appelons Cathares, dont l'origine remonte, on pense, aux environs de l'An Mil dans l'Europe orientale. Ces catholiques dissidents reconnaissant deux dieux, un Bénin (bon, celui du Nouveau Testament, des choses spirituelles et invisibles) et un Malin (celui de l'Ancien Testament, des choses visibles et matérielles). Les adeptes se nommaient eux-mêmes Bons Chrétiens mais deux catégories se distinguaient, les Parfaits c'est-à-dire ceux qui avaient reçu le consolamentum (l'imposition des mains, pour être pur, suivant la doctrine chrétienne le mieux possible) et faisaient la prédication, par opposition aux simples fidèles Leur anticléricalisme intransigeant, leur opposition à la hiérarchie catholique, à laquelle ils reprochent sa richesse ostentatoire et ses abus de pouvoir ainsi que de mauvaises moeurs, valent aux Cathares de s'attirer les foudres de l'Église romaine. [...]
[...] La feuille est lancée dans le feu et rejaillit (l.41) tout en étant intacte (l.41), à la grande stupéfaction de tous. L'expérience est recommencée deux autres fois et le résultat est le même (l.42), après cela, les arbitres décident de n'en parler à personne, de ne pas tenir compte de la vérité de foi portée par l'homme de Dieu Dominique (l.40-41), mais une fuite parmi les arbitres a pour conséquence le rassemblement des vrais catholiques autour de la sainteté (l.43) de Dominique, maintenant mise à jour, et l'importance de l'officium de ce dernier à Fanjeaux (et donc Prouille par extension) Pierre des Vaux-de-Cernay rapporte la même anecdote, le problème est qu'il la donne pour Montréal. [...]
[...] Il s'agissait donc de doubler les prédications et les sermons par des confrontations directes et publiques avec les Albigeois, les disputes (l.30) comme les appelle Jourdain. Ces débats, plus que de longs sermons incompris, sont les meilleurs moyens de retenir l'attention des populations (grands seigneurs, chevaliers, femmes nobles et population (l.28)) friandes de joutes oratoires sur des thèmes religieux afin d'y développer longuement les grands dogmes chrétiens par l'énoncé d'arguments et de citations authentiques (l.32) repris du Nouveau Testament, dire aux infidèles qu'il n'y a pas deux dieux antagonistes, mais qu'un seul et même Dieu, leur expliquer que le corps n'est pas diabolique, mais l'aboutissement d'une création divine, comme l'âme. [...]
[...] Toute une série de petites disputes qui rassemblaient toutes les couches de la population (l.28-29) : Servian, Béziers, Carcassonne, Verfeil, mais aucune n'avait vu la participation de Dominique, et de plus plus, aucune conversion à noter. Dès l'hiver 1206, Dominique s'attaque au Lauragais, le nid du catharisme en Languedoc, où de nombreuses disputes furent instituées (l. 27). Les premiers résultats de sa prédication sont à noter qu'à partir d'avril 1207, date à laquelle on institua une dispute à Montréal (l. [...]
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