The New Cambridge Medieval History – t.V- c.1198-c.1300, a été dirigé par David Abulafia, professeur d' Histoire méditerranéenne à Cambridge, lieu d'édition de l'ouvrage en 1999. Le tome V rend compte de la politique, de l'économie, de la société et l'état de la religion en Europe et en Méditerranée entre 1198 et 1300. Les deux articles étudiés font parti du chapitre I consacré aux changements sociaux lors du XIIIe siècle.
Steven A. Epstein est un professeur d'Histoire médiévale, et a notamment écrit un ouvrage sur le travail et les corporations en Europe lors de cette période, Wage, labour and guilds in medieval Europe, paru en 1993. Dans l'article « Urban Society », Epstein se propose de lier l'émergence des villes à celle d'autres facteurs, comme la croissance démographique conduisant à un exode rural, et le développement de nouvelles pratiques sociales et professionnelles incorporées dans un nouveau système urbain.
Gérard Sivéry est un historien français, professeur à l'Université de Lille III. Il s'illustre en tant que spécialiste du monde économique médiéval. Une thèse au sujet de la vie rurale a d'ailleurs été remarquée, Structures agraires et vie rurale dans le Hainaut à la fin du Moyen Âge.
[...] L'utilisation de la monnaie comme moyen d'échange est de plus en plus intensive. Ainsi, l'économie se développe avec le développement de nouvelles professions, et l'accessibilité de ces professions à quasiment toute la population. En effet, chaque individu dépend dès lors de lui-même. Les femmes, bien qu'exclues de la vie politique, toujours considérées comme des ventres, et menant une vie dure, tâchent de s'émanciper (de leur mari pour celles qui sont mariées) en devenant nourrices, servantes chez des artisans, ou en tant qu'apprenties. [...]
[...] Urban Society Société urbaine, Steven A. Epstein Les sociétés urbaines, ou villes, minoritaires au XIII° siècle, ne sont pas à l'exact opposé des sociétés rurales. En pleins développements, les villes se nourrissent des campagnes, notamment par l'exode rural dû à la forte croissance démographique ayant eu lieu lors de ce siècle. Les villes, en pleine transformation, se développent à plusieurs niveaux : de nouvelles pratiques sociales apparaissent, des institutions confirment ou créent leur autorité et importance, et le commerce et l'apparition de nouvelles pratiques professionnelles constituent la clé de voûte du développement économique . [...]
[...] Mais la ville, si elle s'accommode du commerce, n'a pas été préparée à ce soudain développement et doit alors faire face aux nouvelles exigences. La croissance de la population est un véritable problème : la santé, la sécurité et le bien-être sont menacés par les crimes, l'insalubrité, l'ignorance. Les villes tentent alors de prendre cela en charge, tout comme l'Eglise, au travers des ordres mendiants. De grandes bâtisses sont construites, et la sécurité extérieure est renforcée, voire reconstruite. Du point de vue alimentaire, les villes contrôlaient le prix des denrées afin que le plus d'individus possible puisse survivre. [...]
[...] D'ailleurs, la pauvreté urbaine est de plus en plus forte au fil des ans. Des cathédrales s'élèvent, comme la cathédrale de Rouen, et les enceintes de la ville doivent être modifiées afin d'accueillir et protéger les habitants. Dès lors, les villes elles-mêmes tendent à devenir des institutions. Leur statut varie selon les pays, par exemple en Italie, les villes du Nord sont indépendantes, alors qu'en France, elles dépendent de l'autorité royale, centralisée à Paris, la plus grande ville médiévale ( deux cent mille habitants). [...]
[...] Les individus s'émancipent alors petit à petit au sein de ces groupes et travaillent désormais pour eux, par exemple les artisans. D'ailleurs, les villes sont pour la plupart organisées en fonction des métiers exercés dans telle ou telle rue : l'auteur précise qu' à cette époque, certaines rues prenaient l'appellation du métier qui y était exercé en masse, par exemple Hot Street à Florence, était la rue où les prostituées étaient présentes en grand nombre. De plus, les villes ont provoqué la marginalisation et l'exclusion de certaines personnes, reconnaissables à leur façon de se vêtir, tels que les prostituées, les Musulmans, les Juifs ou encore les lépreux. [...]
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