La question démoniaque émerge au moment où la société médiévale est le plus profondément christianisée. Pourtant, entre le XIe et le XIIIe siècles, alors que le christianisme semble solidement établi, on voit apparaître de nouvelles formes d'hérésies. Les païens ainsi que les juifs sont sujets à de multiples attaques de la part des populations chrétiennes et en particulier des religieux. De nombreuses réformes sont mises en place pour lutter contre ces hérésies et des ouvrages s'attaquant aux hérétiques sont publiés. Ce sont ces textes qui sont analysés ici.
[...] Cet extrait raconte la façon dont l'apôtre, dont la mission était d'évangéliser les Indes, a purifié un temple du démon qui l'occupait et après avoir guéri les malades et consacré le temple à Dieu, a mis en exil le démon. Le deuxième texte à étudier est un texte de Guibert de Nogent, extrait de son Autobiographie. Issu d'une famille de chevaliers, Guibert de Nogent est né à Catenoy, très précisément le samedi Saint de l'an 1055 qui correspond au 15 avril 1055 (ou au 10 avril 1053 selon les sources). Par vocation, Guibert a adopté la vie monastique. [...]
[...] Mais, alors que le clerc lui parle de la passion et de la résurrection, le comte de Soissons l'interrompt en traitant son récit de fable mensongère. Cet exemple rejoint la plupart des hérésies populaires de l'époque qui contestent la morale imposée par les clercs. On comprend par la suite que le comte avait en vérité pour objectif en venant dans cette Eglise de rencontrer de belles femmes Je prends plaisir, répondit- il, à regarder les jolies femmes qui passent la nuit ici. [...]
[...] Il y a idolâtrie dès lors que l'homme honore une créature à la place de Dieu, qu'il s'agisse des dieux ou des démons. On voit donc à travers ce passage la volonté de Saint Barthélemy de dénoncer devant la foule de pèlerins, les méfaits commis par le démon à travers l'aveu public de ses fourberies. Le deuxième texte offre beaucoup de détails sur les péchés commis par le comte de Soissons. Le premier étant de glorifier ce que l'auteur appelle la mauvaise croyance (perfidia) des juifs l 8. [...]
[...] Comme il souffrait d'horribles tortures, il fait venir un clerc et en apprenant qu'il allait mourir et pressé d'expier sa vie de débauches, il s'écrit Entends-tu donc, dit-il, que j'aille distribuer mes biens aux gloutons, je veux dire aux prêtres ? l 36 et 37. En réalité, il ne veut même pas faire don d'une obole. Une obole est au Moyen Age une unité monétaire valant la moitié d'un denier tournois ou la vingt-quatrième partie d'un sou. La figure du possédé est très présente à la fin de l'extrait. [...]
[...] Il s'agit d'un ordre mendiant dont la vocation propre est la prédication et qui s'appuie fortement sur l'Évangile. En effet, conformément au modèle des apôtres dans les Evangiles, l'Église chrétienne est conçue comme une assemblée de fidèles, unis dans la foi, et qui doit se répandre le plus loin possible. Cet ordre est fondé sur plusieurs principes : prêcher à la manière des Apôtres, c'est-à-dire dans la pauvreté, aller porter l'Évangile hors des frontières de la chrétienté, et réprimer l'hérésie. [...]
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