Eginhard, la mort de Charlemagne, l'Empire carolingien, Vita Karoli, couronnement de Louis le Pieux, commentaire
Eginhard est né dans une famille noble de la vallée du Main vers 770. Il reçut d'abord une formation au monastère de Fulda, puis à partir de 791-792, à la cour de Charlemagne où il faisait partie des « nourris » (nutriti). Il devint un familier de l'Empereur qui lui confia, outre quelques missions diplomatiques (à Rome), la responsabilité de la construction des bâtiments du palais royal. À la mort de Charlemagne en 814, il demeura le conseiller particulier de Louis le Pieux (814-840).
Ce sont pourtant des différences de vues avec ce dernier qui l'amenèrent à s'éloigner des affaires politiques. Il se retira vers 830 au monastère de Seligenstadt et y mourut en 840.
[...] Un représentant de la lignée était choisi et il devait obtenir le consentement de l'aristocratie. Il n'était pas garanti pour un fils de devenir roi et l'approbation des grands est donc primordiale : le roi a besoin de leur fidélité pour gouverner. Volonté divine et approbation des grands du royaume sont les deux conditions nécessaires pour faire un roi. Selon Eginhard, elles sont remplies avec le choix de Louis le Pieux Le couronnement de Louis le Pieux et l'unité de l'empire - Le choix de Charlemagne, restreint par les décès de ses autres fils Charles et Pépin, se porta sur Louis, alors roi d'Aquitaine ( . [...]
[...] La transmission de ces titres évoque la transmission du pouvoir temporel et spirituel. - Sa majesté en fut encore accrue et les nations étrangères en éprouvèrent une grande terreur (l. : c'est la perspective de continuité de gouvernement à la tête de l'empire, avec la désignation d'un nouvel empereur et auguste approuvé de tous et investi du pouvoir divin, qui déclenche la terreur des nations étrangères. La stabilité et la continuité de la politique de Charlemagne peuvent laisser craindre de nouvelles conquêtes, les voisins de l'empire sont avertis . II. [...]
[...] L'exercice du pouvoir se resitue à un niveau plus local, le projet de centralisation politique de l'empire a échoué. Si l'empire n'est pas mort avec Charlemagne, son décès marque la fin de l'apogée de l'empire carolingien. L'unité de l'empire s'efface petit à petit sous ses descendants. Empereur chrétien et conquérant, Charlemagne fut finalement le seul capable de porter le système qu'il avait mis toute une vie à construire. C'est avant tout le charisme de ce personnage que retient l'histoire, déjà soulignée par Eginhard et synthétisée dans son épitaphe. [...]
[...] Le palais est construit aux frais de Charlemagne à partir de 794, des ajouts progressifs y sont apportés jusqu'à sa mort en 814. Il comporte, comme la plupart des grands palais, trois grands pôles, résumant les fonctions principales d'une résidence aristocratique ou royale : l'aula ou grande salle (exercice du pouvoir royal), la camera ou chambre (regroupant les appartement privés), la capella ou chapelle (pôle religieux). La chapelle : Charlemagne fit venir des matériaux de Rome et de Ravenne (colonnes de marbre notamment) pour la construction de l'église palatiale. [...]
[...] Témoignage d'Eginhard, v : C'est la description la plus ancienne connue, faite par un témoin direct, ce qui lui confère une importance primordiale. On peut se demander si la tombe avait déjà cet aspect en 814 le jour de l'enterrement (et dans ce cas le choix de la chapelle palatine d'Aix comme lieu de sépulture aurait été prémédité) ou s'il s'agit d'un aménagement abouti entre 814 et le moment où écrit Eginhard. N.B. : Annales Regnum Francorum ne disent rien sur sa tombe . [...]
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