Les métiers et corporations de la ville de Paris XIIIe siècle Le « livre des mestiers » d'Étienne Boileau, Le livre des métiers d'Étienne Boileau, René de Lespinasse, François Bonnardot, 1879, vie économique, vie artisanale, Paris, XIIe siècle, autorité publique, métier, Étienne Boileau, ordonnance du métier, Moyen Âge, prévôt de Paris, métier artisanal, objectif politique, royaume des Francs, artisan, activité professionnelle, corporation artisanale, statut, XIIIe siècle, France, charte des marchands, puissance publique, judiciarisation des métiers, droit des corporations, autorité royale, classification des métiers, normes
« Tous les indicateurs concourent à faire du Paris de Saint Louis l'une des principales villes d'Occident, et le Livre des métiers compilé vers 1268 à l'initiative d'Étienne Boileau, prévôt de Paris, nous donne une idée de la diversité des activités alors pratiquées dans la capitale ». Ainsi, source précieuse sur l'activité urbaine parisienne aux XIIe et XIIIe siècles, le Livre des métiers du prévôt de Paris renseigne-t-il sur la progressive nécessité qu'a rencontré le royaume des Francs (devenu progressivement « royaume de France ») entre le règne de Louis VII et de Philippe IV, de répertorier méthodiquement les activités professionnelles des artisans de Paris. C'est sous le règne de Saint-Louis (Louis IX) que se trouve rédigé, sous la supervision de Boileau, le Livre des métiers qui a pour fonction la clarification et la conservation des statuts des diverses corporations artisanales de Paris.
[...] L'article 7 du règlement prévoit ainsi que « dans le métier devant dit, il y a onze prud'hommes jurés et assermentés de par le roi, que le prévôt de Paris place et déplace à volonté ». Ce n'est donc pas la même configuration libérale que celle qui prévaut chez les chaussiers, ni même l'autonomie des marchands de l'eau qui est mise en avant : le fait que le prévôt de Paris, officier ministériel du Roi, « place et déplace à volonté » les onze prud'hommes « jurés et assermentés de par le roi » en fait une corporation directement placée sous le patronage de l'autorité publique. [...]
[...] Le « livre des mestiers » d'Étienne Boileau et Le livre des métiers d'Étienne Boileau - René de Lespinasse et François Bonnardot (1879) - La vie économique et artisanale à Paris au XIIe siècle « Tous les indicateurs concourent à faire du Paris de Saint Louis l'une des principales villes d'Occident, et le Livre des métiers compilé vers 1268 à l'initiative d'Étienne Boileau, prévôt de Paris, nous donne une idée de la diversité des activités alors pratiquées dans la capitale ». [...]
[...] Ainsi, « si les chausses [sont] usées, celui qui enfreindrait ce règlement paierait l'amende de 5 sous, dont les 3 seront au Roi et 12 deniers aux gardes dudit métier pour la peine » (lignes 12 à 14). De même, des fraudes « établies » (ligne 24) dans la fabrication des chausses, telles que la vente de « chausses faites de bourre et d'autres mauvaises étoffes » (lignes 20 et 21) confrontées à la bonne foi de l'acheteur qui « croyait avoir acheté bonnes denrées et [qu']il vient à leur connaissance qu'ils sont déçus » (lignes 21 et 22) appellent à punition : « 5 sous toutes les fois que repris en sera, desquels 5 sous, le Roi aura les 3 sous, et le juré du métier 12 deniers pour leur peine » (lignes 24 à 26). [...]
[...] Ainsi le règlement des couteliers de Paris prévoit-il tout d'abord une fidélité à l'autorité publique qui émane de la personne du Roi seul : « Nul ne peut être fèvre-coutelier à Paris, s'il n'achète le métier au roi » (article 1). La vénalité de cette charge suppose donc un patrimoine suffisant au préalable pour « achete[r] le métier », préalable au respect des « us et coutumes du métier » (article qui fondent le corpus de règles présidant à la vie du métier. [...]
[...] La mise en forme administrative des normes des corporations de métiers de Paris au XII[e]-XIII[e] siècles L'œuvre d'Étienne Boileau est d'abord une œuvre administrative. En effet, le prévôt de Paris agit en sa qualité d'officier du Roi : il doit clarifier les normes en vigueur au sein de chaque corporation en fonction des coutumes professionnelles, extrêmement diverses, pour pouvoir juger ensuite en bonne et due forme. Il s'ensuit que l'exercice administratif est un préalable à la mise en action de la justice. [...]
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