Métier, confrérie, guilde, hanse, jurande, corporation, nombreux sont les termes pour désigner les groupements professionnels qui se mettent en place peu à peu dans les villes de l'Europe occidentale dès le XIIe siècle pour atteindre leur apogée au XIIIe siècle. Il faut dire de plus que le climat économique du XIIIe siècle est très favorable et pousse au développement des villes et donc du commerce urbain.
C'est dans ce contexte qu'en 1268, Etienne Boileau (1200 ou 1210-1270), prévôt de Paris du roi Louis IX, rédige le Livre des Métiers. Ce livre, inachevé, présente le statut de 101 métiers parisiens et avait pour but de mieux contrôler ces métiers et de leur donner une base écrite. Cet ouvrage restera la référence jusqu'à la fin du Moyen Age Notre texte est directement issu de ce recueil et concerne le métier des foulons, un des nombreux métiers artisanaux du drap. On peut donc se demander comment à travers le statut du métier des foulons, assiste-t-on à l'apparition d'un contrôle strict sur l'organisation des corporations parisiennes.
[...] Ces conditions peu avantageuses ont poussé certains apprentis à la fugue. C'est ainsi que plusieurs statuts dont le nôtre définissent les conditions en cas de fugue (article 14). Ainsi le fugueur retrouvé devra encore travailler deux ans chez son maître en tant qu'apprenti. En bref, le statut d'apprenti même s'il est obligatoire paraît peu enviable et sa faible définition au sein du Livre des Métiers le laisse au bon gré du maître L'autre statut est celui des valets nommés aussi compagnons. [...]
[...] C'est ainsi que chacun des produits créés devait passer devant le conseil des prud'hommes et y être validé. Ce processus, gage de qualité, nous est décrit à l'article 20. Si ce contrôle fut mis en place pour contrôler plus strictement la qualité, son autre but majeur est de créer une autre source de revenus pour la corporation. En effet comme nous l'avons vu la seule grande source de revenus pour la corporation, si l'on excepte les dons, est le droit d'entrée que l'on paye pour exercer. [...]
[...] Ceux-ci tissent donc la laine devant un cadre et à l'aide d'une navette. Cela permet donc d'obtenir un drap rêche, grisâtre et assez irrégulier en particulier si la laine provenait de chutes. Dans le cas de draps à destination des pauvres, cette finition était suffisante mais pour obtenir un drap de qualité d'autres étapes étaient nécessaires. La première est représentée par les deux morceaux de vitraux les plus à droite de l'illustration et qui concernent la parure du drap. Il s'agissait de laver plusieurs fois le drap puis de le passer au chardon pour le faire feutrer et lui retirer les nœuds. [...]
[...] L'embauchage sur fait en général sur les places place jurée à l'Aigle article place au chevet de Saint Gervais article 12) pour des travaux journaliers mais là encore le maître est libre de s'arranger avec ses valets (article 12) Apprentis et valets Le tout premier statut est celui des apprentis, jeunes enfants que des parents placent auprès d'un maître pour qu'il le forme au métier. Tout cela se fait bien sûr en échange d'une participation des parents. Le statut des foulons est un des rares qui définisse la prise en charge des apprentis. En effet les articles 2 à 4 précisent que le maître peut prendre autant d'apprentis qu'il veut dans sa famille proche (enfants, frères, beaux-frères) tout en limitant le nombre d'apprentis extérieurs à deux Comme précisé dans l'article les apprentis doivent entière obéissance à leur maître. [...]
[...] Une autre barrière plus relative cette fois est l'exécution d'un chef-d'œuvre, objet présentant le savoir-faire représentatif du métier. Cependant des études ont montré que la réelle barrière était vraiment celle de l'argent et les artisans accédant au rang de maître étaient donc parmi les plus aisés. Le rang de maître était donc assez fermé mais comme on peut le voir dans notre texte, une fois franchi, l'artisan a les mains relativement libres. En effet comme nous l'avons déjà vu, le maître a autorité sur tous les autres membres de l'atelier. [...]
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