Le métier des foulons à Paris d'après le livre des Métiers d'Étienne Boileau (1268)

Résumé du document

L'Occident médiéval connait un essor économique au XIIIe siècle. Cet essor est profitable et ressenti en général dans l'économie, qu'elle soit rurale ou urbaine. L'économie médiévale repose essentiellement sur l'agriculture et l'artisanat. Dans les villes se développe l'artisanat, basé sur des corporations bientôt appelées métiers composés par des ateliers. Certaines villes se spécialisent dans des secteurs (villes drapières flamandes...), d'autres sont plus généralistes. Ces métiers disposent de codes, de lois qui sont d'abord orales puis pour asseoir leurs dominations, leurs monopoles, leurs règles deviennent écrites et conservées par les municipalités.

C'est ainsi qu'en 1266, Étienne Boileau (1200 ou 1210 – 1270) alors prévôt de Paris depuis 1261, reçoit l'ordre du roi, Louis IX, de compiler ces codes sous la forme d'un recueil de règlements, le Livre des métiers.

Extraits

[...] Pour les valets engagés au jour, ils doivent aller en la place jurée à l'Aigle ou carrefour des Champs pour se faire embaucher [ . ] L23 ; la place de l'Aigle est, manifestement, située près de la rue et de la porte Saint-Antoine. Tandis que le carrefour des Champs (certainement le carrefour le Champ des Bretons mentionné dans l'ouvrage Paris sous Philippe le Bel, Géraud) était vraisemblablement situé rue de la Bretonnerie. D'une façon générale, ces endroits n'étaient pas éloignés de la place de la grève ou de l'Hôtel de Ville. [...]

[...] Le métier des foulons à Paris d'après le livre des Métiers d'Étienne Boileau (1268) L'Occident médiéval connait un essor économique au XIIIe siècle. Cet essor est profitable et ressenti en général dans l'économie qu'elle soit rurale ou urbaine. L'économie médiévale repose essentiellement sur l'agriculture et l'artisanat. Dans les villes se développe l'artisanat, basé sur des corporations bientôt appelées métiers composés par des ateliers. Certaines villes se spécialisent dans des secteurs (villes drapières flamandes . ) ou plus généralistes. Ces métiers disposent de codes, de lois qui sont d'abord orales puis pour assoir leurs dominations, leurs monopoles, leurs règles deviennent écrites et conservées par les municipalités. [...]

[...] Le contrôle de qualité intervient donc à deux échelons : qualité matérielle du produit, mais aussi qualité de l'ouvrier. Le contrôle des hommes Le contrôle des hommes est très développé dans le cas des foulons : contrôle des apprentis, des valets, des maîtres (dans une moindre mesure), des horaires. Contrôle des apprentis, si l'apprenti se sauve de chez son maître avant son terme, il ne peut ni ne doit mettre la main au métier [ avant d'avoir réparé L40. L'apprenti est lié par contrat, contrat officiel rédigé par un notaire. [...]

[...] La qualité morale et l'habit du valet sont donc des arguments primordiaux : image de marque du métier. De plus, la délation est de mise : Et si les valets savent que de tels hommes se trouvent en leur compagnie, ils doivent le faire savoir au maître [ S'ils ne le font, chaque valet qui le saura paiera 10 sous de parisis d'amende au roi ; et s'ils le font savoir à leur maître et que le maître continue à les faire travailler, il paiera 40 sous au roi si le malfaiteur est pris en train de travailler dans l'atelier du maître ; et s'il n'est pas en train de travailler, le maître ne paiera pas les 40 sous. [...]

[...] Le foulage combine deux traitements, l'un chimique, l'autre mécanique. Le lainage, imprégné de produits destinés à modifier son pH et à augmenter le taux de feutrage - soude, vinaigre, savon, kaolin, argile smectique (terre à foulon) est soumis à une série de chocs qui compressent et font s'enchevêtrer les fibres. Cette opération se faisait primitivement avec les pieds, d'où le terme de foulage qui signifie presser en marchant dessus et avec de l'urine. La mécanisation de foulage fut relativement précoce : dès le XIIIe siècle, on construisit des moulins à foulon sur les ruisseaux surtout en Flandre et en Angleterre, mais cette industrialisation fît peur, car les ateliers protestèrent contre le remplacement d'ouvrier par des machines : le moulin pouvait tourner 24 heures sur 24, avec une force supérieure. [...]