L'abjuration d'Henry IV a lieu à Saint-Denis le 25 juillet 1593 sous le regard des parisiens et de Sully qui rappelle les difficultés rencontrées par le roi et raconte avec exactitude les faits et gestes d'Henri IV après avoir retrouvé dans les papiers de ce dernier sa confession de foi.
Maximillien duc de Béthune, seigneur de Rosny, nait en 1559 dans une famille ancienne de nobles, il entre dans l'entourage d'Henri en 1574, effectue de missions politiques et participe au combat de la 8e guerre de religion. Très proche d'Henri de Navarre, sa carrière prend un élan avec son avènement. En octobre 1590 il devient conseiller d'État et accepte l'abjuration du roi sans réprouver sa démarche. Le texte est issu de l'œuvre de Sully dont il commence la rédaction dés 1611 avec une équipe qu'il forme : "Mémoires des sages et royales économies d'Estat de Henry le Grand."
Il a introduit la confession de foi d'Henri IV dans ces mémoires ainsi que d'autres documents. Il prend soin de la rédaction et s'adresse parfois aux lecteurs pour attirer son attention, donner son avis. C'est un récit des évènements, mais à travers son regard, ce qui laisse envisager que son écrit soit loin d'être objectif et qu'il destinait ses mémoires à être lus.
Quelles sont les difficultés rencontrées lors de l'élaboration de la confession de foi et quel est son déroulement ?
[...] L'écriture possède une place primordiale, elle est composée des traditions des apôtres l.60 que le roi doit embrasser fermement mais aussi des écrits des pères apostoliques et des premiers chrétiens qui suivent ceux des apôtres. Ce sont les écrits des pères de l'Eglise. A présent il jure de croire les écrits sur la Bible et de recevoir la Sainte Écriture selon et au sens que cette mère Sainte Église tient et a tenu l.62, il ne s'appuie plus uniquement sur le Livre mais sur les écrits et les gloses délivrés par l'Eglise. [...]
[...] Le dimanche 25 juillet 1593 à 9 heures, Henri de Navarre quitte le palais abbatial où il réside, pour gagner la basilique où doit se dérouler la cérémonie de son abjuration. Il est vêtu d'un "pourpoint de satin blanc chamarré d'une cape noire et d'un chapeau de la même couleur. Avant de se rendre à la cérémonie, le roi de Navarre a encore rencontré un pasteur protestant appartenant à son entourage. En lui faisant ses adieux, il a promis avec émotion qu'il ne permettrait jamais que l'on fasse du tort aux protestants dans son royaume, "ni violence aucune à leur religion". [...]
[...] Le roi croit au mystère de Dieu, à la divinité de Jésus Christ descendu du ciel et devenu homme pour racheter le péché des hommes et permettre le Salut de leurs âmes par la Passion. La confession de foi rappelle cet épisode de la vie du Christ crucifié pour nous Ponce Pilate, a enduré mort et passion l.54, mais également sa résurrection après 3 jours dans le sépulcre et sa montée au ciel pour rejoindre son père afin de revenir en gloire le jour du jugement pour juger les vivants et les morts »l.56. Le roi attend par conséquent la future résurrection des morts qui viendra à la fin du siècle. [...]
[...] De puis 1592 le roi s'est lancé à la reconquête militaire de son Royaume, il remporte victoires sur victoires et la Ligue appuyée par l'Espagne constitue le fer de lance de l'opposition à sa montée sur le trône. En parallèle des États Généraux la conférence de Suresnes qui réunit ligueurs et royaux ouvre le 29 avril : une trêve est décidée mais un coup de théâtre éclate le 17 mai, le roi réagit par l'intermédiaire de l'archevêque de Bourges qui annonce solennellement que le roi de Navarre s'est engagé à recevoir une instruction catholique qui commence dés le 9 juillet 1593 par les théologiens. [...]
[...] Ces derniers sont considérés comme des intercesseurs auprès du Christ afin de rendre son jugement plus clément pour le fidèle qui prie pour lui, mais la Vierge Marie semble avoir plus d'influence sur l'avis de son fils. Par conséquent le culte marial ou l'hyperdulie, ne cesse d'attirer les fidèles qui souhaitent sauver leurs âmes du Purgatoire et agir pour leur Salut du fait de sa supériorité au simple culte rendu aux saints ou aux anges. Ces points sont douloureux et le blessent, il prononce aux prélats qui l'instruisent : Je mets aujourd'hui mon âme entre vos mains. [...]
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