Histoire médiévale, Jean sans Peur, Philippe le Hardi, Double mariage, 1385, Cambrai, fêtes médiévales, mariage médiéval
Le mariage médiéval est différent de ce que l'on peut vivre aujourd'hui il ne s'organise pas de la même façon et n'est pas une union d'amour. Il a pour but d'unir deux familles et donc d'unir deux territoires. Le mariage est un contrat qui a des enjeux diplomatiques et qui montre l'importance de certain duc.
Froissart est un auteur qui écrit en langue picarde. Il est né à Valencienne en 1337 et meurt après 1400. Il est placé sous la protection de Jean de Hainaut qui est l'once de la reine Philippa. A 24 ans il devient historiographe de la reine et dès 1361 il évolue au sein de la cours. Il débute la rédaction de ses chroniques en 1369 et mène une enquête en parcourant l'Europe. Cet extrait des chroniques date de 1385, c'est une source narrative qui vise à exposer des faits de façon plus ou moins objective.
Le double mariage de 1385 se place dans le contexte de la guerre de cent ans qui oppose les anglais aux français depuis 1328. Il intervient à un moment clé de la vie politique bourguignonne c'est-à-dire après la mort de Louis de Mâle, beau-père de Philippe le Hardi, comte de Flandre. Ce double accord diplomatique donne lieu à une alliance avec le duché de Hainaut se situant non loin des nouvelles possessions bourguignonnes. Ces cérémonies fastueuses permettent de tourner la page des révoltes et de la guerre de Rozebeke. Il ne faut pas négliger l'importance du duc de bourgogne à cette époque qui fait parti du gouvernement des oncles pendant la régence de Charles VI.
La chronique de Froissart relate le double mariage de Cambrai de 1385. Elle met en avant les enjeux diplomatiques de ces unions mais aussi montre le faste de cette cérémonie Bourguignonne. Elle permet au lecteur de comprendre les enjeux et les intérêts de cette union et de comprendre les implications futures du duché de bourgogne dans les rapports entre la France et l'Angleterre.
[...] La cité doit se préparer face à une telle cérémonie. Aux lignes 7-9 « adont furent ouvrier, carpentier, machon, mis en œuvre pour apparillier et mettre à point les hostels en la chité de Cambrai », toute la ville se mobilise pour recevoir une double cérémonie fastueuse, é pour les hôtels doivent être rénovés pour accueillir les hauts personnages. Si les préparatifs sont correctement effectués cela ne peut que renvoyer au duc une image positive de la cité. Cet évènement est important également pour les populations car les mariages sont souvent célébrés avec force libations et distributions de nourriture. [...]
[...] De plus, étant donné le rang des futurs mariés, l'annonce publique sert d'invitation aux grands. Les mariages qui doivent unir les enfants du duc de Bourgogne avec ceux du duc de Bavière sont là l'occasion pour le nouveau comte de Flandres de montrer ses ambitions territoriales mais aussi son pouvoir face aux populations récemment révoltées. Le double mariage semble être un enjeu politique pour Phillipe le Hardi à un moment où il cherche à faire du duché une grande principauté. [...]
[...] Froissart évoque les envoyés du duc de Lancastre. A la ligne 48 ils se rendent à Quesnoy où se trouvent le duc Albert 1er et sa femme. L'auteur évoque que le duc et sa femme reçoivent bien les envoyés aux lignes 51-52. Cependant, par les envoyés le duc de Lancastre fait part au duc Albert que sa décision de marier ses enfants à ceux du duc de Bourgogne est capitale et que s'il persiste les rapports diplomatiques entre les deux ducs, qui sont aussi parents vont être entachée. [...]
[...] Le double mariage de 1385 marque un tournant dans la diplomatie bourguignonne, il met le duché en avant dans les rapports tumultueux entre la France et l'Angleterre pendant la guerre de cent ans. Le faste des cérémonies montre à quel point Philippe le Hardi veut imposer son autorité et agrandir son duché. En préparant l'avenir de Jean il veut faire du duché un acteur politique à part entière qui va être un maillon important du jeu politique de la guerre de cent ans. [...]
[...] Les mariées comme il est de coutume portent une robe rouge. Après la cérémonie religieuse a lieu le banquet dans le palais épiscopal préparé à cet effet, il est présidé par le roi de France entouré par des jeunes mariés. Le service des mets est fait par des seigneurs sur des destriers lignes 112-133 « servoient sus haulx destriers ». Pendant le repas les mariées doivent faire preuve de retenue en touchant à peine aux plats ce qui est le gage de leur capacité future à maitriser leurs passions. [...]
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