Islam, Innocent IV, Chrétienté, almohades, al-Murtada, XIIIe siècle, conversion, croisades, Franciscains, Maghreb, Don Lope de Ayn, doctrine catholique
Il s'agit d'un commentaire historique relatif à la la lettre envoyée par le calife almohade Ummar al-Murtada au pape Innocent IV dans le cadre de l'échange épistolaire instauré par ce pape avec les souverains infidèles au XIIIe. Ce texte présente d'une part la doctrine religieuse almohade, élément essentiel du rejet de l'appel à la conversion lancée par le Pape. D'autre part, la mission de Don Lope Ayn, qui se voulait évêque de Marrakech est ici évoquée et s'inscrit dans l'activité pastorale et de conversion, étendue, menée par la papauté au XIIIe siècle, dans le cadre des Croisades et de la poussée chrétienne en Méditérranée.
[...] la « dignité, la plus considérable qui soit chez votre peuple et que vos coreligionnaires reconnaissent comme la dignité suprême, au dessus de toutes les autres fonctions qui existent parmi eux » à 53) d'Innocent IV, les compliments relatifs à son « intelligence » (l. sa « direction prévoyante » (l. 10) ou sa « bienfaisance » (l. 51) mais aussi la caractérisation d'une relation basée sur « la vénération » (l. « les magnifiques marques d'estime » (l.58), la « reconnaissance » (l. [...]
[...] Cette rénovation religieuse fut au coeur de la montée en puissance des Almohades et de la condamnation des Almoravides. De façon schématique, en se référant à l'article de Rachid Bourouiba sur la Doctrine almohade, pour qui « les points essentiels de la doctrine almohade sont le tawhi'd ou unicité divine, la conception de Dieu et de la mission prophétique, la prédestination et la croyance au Mahdi », la première partie de la lettre semble être un véritable manifeste. Selon Ibn Tûmart, le tawh'id est « l'affirmation de Dieu unique et la négation de tout ce qui n'est pas lui: divinité, associé, saint, idole ». [...]
[...] » « Trente ans après la mort du prophète », les Imams ont disparus, jusqu'à l'arrivée d'Ibn Tûmart qui a « attiré une affluence d'habitants sur des contrés autrefois désertes, et à ramené à résipiscence ceux qui perfidement résistaient à son autorité » à 30). En effet, il faut obéir au Mahdi car « obéir au mahdi, c'est obéir à Dieu et à son prophète ». D'où, enfin, l'ordre d'apparence: Dieu, Muhammad, le Mahdi et enfin les califes almohades, dont Umar al-Murtada, « esclave de Dieu » (l. [...]
[...] Les raisons de ce départ sont floues et les auteurs, notamment R. Vose, ont fait différentes hypothèses, notamment concernant des manquements de la part de Don Lope. Ceci pourrait expliquer les conseils prodigués par le calife au pontife dans le choix d'un futur envoyés, recommandations présentes de la l à 87. Toutefois, ce dialogue est aussi liée à l'attitude intellectuelle des deux protagonistes, que les circonstances ont sans doute influencées . mais aussi l'attitude intellectuelle des deux protagonistes les bases d'un dialogue semblent posées → Il est fait mention, vis-à-vis du Pape: « que par son assistance Dieu facilite également votre bonheur, qu'Il maintienne vos ordres et vos intentions dans Son obéissance, qu'Il a exprimé clairement à Ses créatures » (l. [...]
[...] 56) et la « bonne entente » (l. 88) entre les deux souverains s'inscrit dans la durée. A titre d'exemple, en 1233, Grégoire IX avait déjà écrit une lettre à l'un des prédécesseurs d'Umar al-Murtada, Abd al-Wahîd. J. Muldoon note que « Depuis la fin du XIème siècle, il y avait un léger, mais continu, flux de lettres de la papauté en direction des souverains des états nord-africains. » Umar al-Murtada souhaite rendre au Pape « bienfait pour bienfait » et a « la préoccupation d'assurer la continuité et la durée de ses bonnes relations » et l'intérêt mutuel se trouvant dans « la bonne marche des intentions et des affaires » à 84). [...]
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