Les langages de l'amour, dans la France de Philippe Auguste - John W. Baldwin

Résumé du document

L'idéologie chrétienne prédominante au Moyen Âge a en effet entretenu une vision négative de la sexualité, considérée comme un mal nécessaire ; elle tenait l'acte sexuel pour honteux et n'aborder ce sujet que pour le condamné.
Michel Foucault a relevé l'importance du Moyen Âge dans la volonté de savoir. Il étudie l'émergence de la sexualité moderne au XVIIIe siècle en tant que produit des techniques de pouvoir exercer de façon convergente par les médecins, les éducateurs et les psychiatres, il a été conduit à reconnaître la préexistence d'une « technologie traditionnelle de la chair » fondée sur l'idéologie chrétienne et promulguée par le système pénitentiaire.

Extraits

[...] Ils exposent les parties génitales comme de la viande sur le billot d'un boucher, pour l'amusement général. -Les fabliaux prennent le contre-pied de la pudeur féminine feinte. Dans les fabliaux, il est question des sexes masculins et féminins avec le moins de circonlocutions possibles. la théorie augustinienne de la honte linguistique (pudenda) la tradition ovidienne qui distingue le corps stéréotypé de la femme et celui de l'homme auquel elle ne prête pas attention. Voyeurisme des auteurs masculins de fabliaux concerne aussi bien les femmes que les hommes. [...]

[...] Elle n'est pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre. Simultanément idéalisées et condamnées, les femmes sont surdéterminées est exposées à un double péril. I. LES ACTEURS : SOCIOLOGIE DE LA SEXUALITÉ A. Les paramètres physiologiques Question de l'orientation sexuelle -Relations licites sont celles entre hommes et femmes, toutes les pratiques homosexuelles sont exclues. Retour à l'ancienne tradition judéo-chrétienne. Nouveau Testament : rapports entre personnes du même sexe sont contre- nature pour l'apôtre Paul. - regain d'hostilité contre les homosexuels, à cause de Pierre le Chantre et son Verbum abbreviatum. [...]

[...] L'église s'accommode ton est prostitué et des débouchés afin d'éviter des passions plus mauvaises. Les saintes matrones Les moines et les religieuses, qui avait totalement renoncé à la sexualité, constituer un pôle diamétralement opposé. La classification de la société médiévale apparue avec le mouvement monastique utilisait la société médiévale en trois groupes selon les pratiques sexuelles : les mariés, les continents et les vierges. Les femmes mariées qui demeuraient sexuellement actives et qui ne faisaient pas partie des continentes ne pouvaient prétendre à un honneur aussi haut, mais un nouveau pas avait été franchi puisque la vocation religieuse n'était plus limitée aux femmes demeurées vierges. [...]

[...] Les rues et places de Paris fourmillent de prostituées. On constate une imbrication sociale de prostituées, de bourgeois et de clercs. Les prostituées sont admises à l'église, et priées de ne pas recevoir l'eucharistie. On ne voit se dessiner si les premiers signes d'une ségrégation. Si les théologiens analysent la profession infamante de prostituées, ils s'efforcent aussi en tant que moralistes de promouvoir des réformes (Foulque de Neuilly, un prédicateur célèbre, tenter de persuader les prostituées de renoncer à leur vie pécheresses. [...]

[...] Les prostituées et saintes matrones sont reléguées dans les marges d'un système qui accorde une place centrale au mariage. La prostituée Cette profession et surtout rentable dont les yeux sur un grand nombre d'hommes, comme les cours des grands seigneurs ou les villes, de plus en plus peuplées. (La plupart des historiens conviennent que la prostitution, encore peu structurée dans l'Europe occidentale de la fin du XIIe siècle, n'était pas encore institutionnalisée et cantonnée dans des bordels ni réglementés par l'autorité publique comme elle allait-il être durant les XIVe et XVe siècles). [...]