La visite pastorale est la visite des paroisses et des établissements religieux qui dépendent de l'évêque. La visite pastorale est à la fois le moyen de connaitre l'état du diocèse et de le réformer. Les visiteurs dressent alors des procès-verbaux en suivant une liste préétablie de consignes, dont le contenu reste une source fondamentale pour la connaissance de l'état religieux de la France à la fin du Moyen Âge.
Ce document est une source normative puisqu'il contribue à organiser la vie du royaume. En effet, l'auteur du texte désire ce qui est écrit, mais ce n'est pas forcément ce qui se passe au sein de la société. Ce texte est une instruction c'est-à-dire un ensemble de directives pour mener à bien une mission. En fait, ce document est un guide pour effectuer les visites pastorales en estimant ce que doivent être les prêtres et les fidèles idéaux. Ce texte est un acte officiel puisqu'il émane d'une autorité publique.
L'auteur est probablement Jean Gerson (1363-1429), un célèbre théologien et prédicateur de la fin du Moyen Âge. Il est le fils d'un artisan instruit et reçoit en 1377, la tonsure à Reims. En 1381, il devient licencié des arts et poursuit des études en théologie d'où il sort diplômé en 1392. Il devient alors chancelier de l'université de Paris en 1398. C'est également un grand prédicateur puisqu'il prêche devant la Cour en 1391. Il enseigne aussi aux « simples gens » par l'intermédiaire de sermons et de petits manuels en langue vulgaire.
De quelle façon, par cette instruction de 1408, l'Eglise souhaite-t-elle se réformer en voulant encadrer et contrôler les prêtres ainsi que les fidèles afin d'arriver à une christianisation en profondeur malgré la période du Grand Schisme d'Occident ?
[...] Il s'agit de registres de la paroisse sur lesquels le prêtre consigne les baptêmes, mariages et sépultures. Ainsi, le prêtre doit être minutieux et noter sérieusement les nouvelles de la paroisse afin de donner une vision juste de l'état démographique de la paroisse. La disposition n°17 montre que le prêtre doit user parfois de fermeté en interdisant l'Eglise à des personnes excommuniées. Il s'agit de l'exclusion de la communauté chrétienne prononcée par l'autorité ecclésiastique. Le chrétien excommunié est exclu de la société puisqu'il est interdit d'entretenir le moindre rapport avec des chrétiens, il ne peut recevoir les sacrements (l.46), ni participer à la messe (l.42), ni être enterré au cimetière. [...]
[...] En 1408, au concile de Reims, Jean Gerson propose un programme institutionnel basé sur ses deux grandes préoccupations : d'une part, la réforme de l'Eglise puis d'autre part, l'éducation des différentes couches de la société. Les destinataires sont l'ensemble des visiteurs qui inspectent les paroisses c'est-à-dire les évêques. Ce sont les dignitaires de l'Eglise, les successeurs des apôtres qui possèdent la plénitude du sacerdoce et qui ont donc la direction spirituelle d'un diocèse. Ainsi, les évêques sont souvent absents de leur diocèse afin de conseiller les princes ou le pape mais ils doivent tout de même connaitre l'état de leur diocèse en suivant les directives données dans ce texte. [...]
[...] Il s'agit d'une petite boite pour ranger les hosties consacrées. Ces directives doivent permettre à l'évêque de voir si le prêtre fait cet acte par habitude et sans connaitre la véritable signification ou au contraire s'il est conscient du caractère divin de l'eucharistie. Le prêtre se doit de pousser son troupeau sur la route du progrès spirituel, être le modèle et le conseiller de tous et de chacun c'est pourquoi il doit les accompagner spirituellement et en particulier par la confession mentionnée ligne 27 par l' absolution Il s'agit de l'aveu de ses péchés à un prêtre qui accorde le pardon au nom de Dieu et de l'Eglise. [...]
[...] Ce document montre alors une Eglise faible avec une mauvaise formation des prêtres et des paroissiens mais avec un profond et réel désir de se réformer afin de continuer à exercer son pouvoir au sein du royaume de France. A court terme, ce texte n'est seulement qu'un guide aux évêques. De plus, à cause de la guerre de Cent Ans, les routes deviennent dangereuses ce qui limite les visites pastorales pour les évêques. Par contre, à long terme, ce document est un texte précurseur du concile de Trente (1545-1563) et a donc joué un rôle dans la constitution de l'identité du catholicisme moderne. [...]
[...] Par ces dispositions, l'évêque veut un clergé instruit et formé en ayant une bonne connaissance du latin et des rites chrétiens. Les évêques doivent, selon l'instruction, enquêter spécialement sur l'administration des sacrements spécialement en matière sacramentelle 25-26). En effet, les sacrements sont des rituels par lequel le fidèle reçoit la grâce de Dieu. Ainsi, l'évêque doit veiller que le prêtre sache les sept sacrements et leurs applications, ils sont énumérés à la directive n°10 : le baptême, l'eucharistie, la pénitence mentionnée par l'« absolution le mariage et l'extrême-onction. Il manque donc la confirmation et l'ordination. [...]
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