« Celui qui recherche la vengeance devrait se souvenir de creuser deux tombes ». Ce proverbe chinois peut introduire notre extrait de texte écrit par Grégoire de Tours, car cette période connaît la frustration et l'envie d'assouvir une faide. Et la vengeance y est perpétrée tout au long de ce texte. Notre auteur, Georgius Florentius Gregoris (Georges Florent Grégoire), né à Riom, près de Clermont vers 539 fût évêque de Tours, historien de l'Eglise, des Francs et de l'Auvergne. Issu d'une famille aristocratique, il perd son père jeune et fut élevé par sa mère, son oncle Gallus puis l'archidiacre Avit. Il réfuta l'arianisme. Et ce fût en 573 qu'il fut nommé évêque de Tours, grâce à la Reine Brunehilde et le Roi d'Austrasie, Sigebert Ier. Il mourra le 17 novembre 594 à Tours.
Grégoire de Tours écrivit une œuvre durant sa vie qui survécut à travers plusieurs manuscrits du Moyen Âge. Ces versions furent plus ou moins altérées par rapport à l'original. Elle fut communément nommée Histoire des Francs. Il faut savoir qu'il s'agit en réalité d'une « Histoire ecclésiastique », qui s'intitulait Dix Livres d'Histoire. Ses dix livres avaient pour but de dresser l'histoire de l'Eglise universelle à des fins chrétiennes, depuis la genèse du monde jusqu'au règne des rois francs, en 572. L'auteur y rajoute un ensemble de récits de vies de saints gaulois, réunis sous le nom de Livre(s) des miracleset composés après 570. Ainsi, Grégoire de Tours y retranscrit la période de la Gaule mérovingienne qu'il connaît et donc cinq des dix livres des miracles concernent le temps où il a vécu. Il dressa un portrait plutôt sombre de l'époque en mettant l'accent sur les conséquences désastreuses du comportement de certains rois. Grâce à Grégoire de Tours, son œuvre permet de faire une histoire des Francs, car il fut le principal historien des Mérovingiens et la source majeure de cette période dont nous disposons. Ainsi, l'extrait de texte que nous étudions est issu de l'œuvre majeure de notre évêque et retrace la vengeance de Clotilde.
Ainsi à la mort du roi Chilpéric en 480, Gondebaud devint roi des Burgondes aux côtés de ses trois frères, selon la coutume germanique de partage du royaume. Deux de ses frères, Chilpéric et Gondemar, conspirèrent alors contre lui pour le détrôner afin de s'emparer de son héritage, plus important que le leurs.
Il n'y avait que Godégisile, le troisième frère, qui resta neutre pendant cette guerre civile.
Chilpéric et Gondemar gagnèrent face à leur frère aîné lors d'une bataille près d'Autun, obligeant ce dernier à se cacher. Mais après avoir appris une congédiassions des troupes de ses frères, il en profita pour rassembler une armée pour défaire ses frères. Ainsi Gondemar, contraint de s'enfermer dans une tour, y fut brûlé. Quant à Chilpéric, sa femme et ses enfants, ils furent capturés par Gondebaud. Il décida de couper la tête de son frère. Pour la femme, elle fut jetée dans un puits une pierre au cou. Les deux fils de Chilpéric subirent le même sort que leur père puis celui de leur mère. Gondebaud recueillit cependant les deux filles de son frère dans son palais. L'aînée s'appelait Chroma, tandis que l'autre s'appelait Clotilde.
Notre texte relate alors la vengeance de la fille de Chilpéric, devenue la femme de Clovis Ier, roi des Francs. Tandis que Sigismond, fils de Gondebaud, hérite du trône et subit des complications au sein de son royaume, Clotilde profite alors de la situation pour provoquer une faide contre les Burgondes afin de venger la mort de ses parents. Et elle orchestre ainsi sa vengeance à travers ses fils. C'est ainsi que Clodomir tue Sigismond alors que celui-ci demandait le repentir et que par ce geste, le fils de Clotilde se condamne lui-même, faute de ne pas avoir écouté un représentant de Dieu, du christianisme.
On peut se demander alors en quoi cet extrait de texte est une source sûre de la justice et la vengeance divine poursuivant le crime.
[...] Comme l'auteur le dit, la nouvelle épouse ne pouvait apprécier Ségéric. Ce dernier, arien et possible héritier de Théodoric, aurait pu unifier les royaumes burgondes et ostrogoths (car le seul héritier des Ostrogoths, Eutharic, venait de mourir) s'il n'était pas devenu un obstacle pour les futurs enfants de la nouvelle femme de Sigismond. Elle profita alors d'un jour de cérémonie pour revêtir les vêtements de la mère de Ségéric. Celui-ci ne tarda pas de lui reprocher sa tenue et lui tint des propos injurieux. [...]
[...] Celui-ci avait fait abstraction des propos des paroles saintes données par l'abbé Avit de Saint-Mesmin de Micy à la ligne 24 à 26. On peut y voir alors que l'auteur essaie de montrer une morale : celle d'une justice divine pour tous. III. Une justice divine pour tous. A. Le repentir du roi burgonde : Saint Sigismond. De la ligne 9 à 12, l'auteur mentionne le repentir du roi burgonde après avoir tué son fils, Ségéric. Alors qu'il avait été attaché à l'arianisme par sa famille, il s'était converti au catholicisme sous l'influence de saint Avit, évêque de Vienne. [...]
[...] Cette innovation exigeait un grand nombre de moines, ainsi il en fit venir des îles de Lérins, de l'île de Barbe et de Condat, et les dota de libéralités suffisantes pour assurer leur entretien. Le roi burgonde essaya d'ailleurs de faire disparaître l'arianisme de son royaume. Sigismond n'eut pas de chance pour ce qui est des luttes internes. Tout comme son père, il est en proie à des difficultés familiales, sauf que cette fois-ci, il s'agit de parricide. Héritage de violence interne : De la ligne 2 à il s'agit de l'assassinat de Ségéric par son père qui n'est d'autre que Sigismond. [...]
[...] Gondebaud, son père, responsable de la mort des parents de Clotilde lègue un triste héritage à son fils. En effet, la façon dont il est tué rappelle évidemment la mort de Chilpéric. Clodomir fit assassiner Sigismond, sa femme et ses fils le 1er mai 524. Il ordonna ainsi que leurs corps fussent jetés dans un puits, comme il avait été fait avec la mère de Clotilde. La scène se produisit à Saint-Péravy-la-Colombe, au lieu-dit Saint-Sigismond. TRANSITION : Tandis que Sigismond a un héritage amer, Clotilde qui a été épargnée par son oncle s'était mariée avec Clovis, roi des Francs. [...]
[...] Cette bataille permet alors aux frères de Clodomir de se partager ses domaines. L'auteur dit alors qu'ils écrasent les Burgondes et soumettent le pays à leur domination à la ligne 39, mais il faut savoir que ce n'est que dix ans plus tard que les Burgondes succombent définitivement face aux Francs. À la ligne 40-41, l'auteur mentionne alors que dès que Clodomir meurt, Clotaire épouse la femme du défunt, Gondioque (dite Gontheuque dans l'extrait). Il faut savoir ainsi qu'il l'épousa le même jour que la mort de son frère. [...]
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