Depuis Philippe le Bel, des gestionnaires, officiers du roi, se chargent du recensement, de la convocation, du ravitaillement et du paiement de l'armée. La monarchie française a conscience de la nécessité d'encadrer son armée afin d'en améliorer son organisation et éviter les fraudes.
Ce document est extrait de "L'Histoire générale de Languedoc ", écrite par Dom Devic et Dom Vaisette, tous deux savants et moines bénédictins du XVIIIe siècle. Cette Histoire a été commandée en 1715 par les États provinciaux aux Pères Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur. Elle raconte les événements de la province, de ses origines à la mort de Louis XIII.
Dans ce passage, on retrace le déroulement d'une montre d'hommes d'armes, c'est-à-dire une démonstration des forces armées rassemblées pour le départ d'une chevauchée à Mont-de-Marsan. Cette montre d'armes est surtout l'occasion de faire la liste des hommes et l'inventaire de leur équipement, en vue de leur rémunération ultérieure.
Qu'est-ce que cette montre d'hommes d'armes en Languedoc illustre-elle sur l'organisation militaire dans le royaume de France du début du XIVe siècle ?
[...] Le chef de montre est l'homme qui a le plus de prestige social dans cette unité. Les montres se déroulent en deux temps. Premièrement, voir les gens de guerre, puis retenir ceux qui sont suffisants c'est-à-dire aptes, pour servir le roi. La montre doit se passer dans un lieu public en plein jour. On fait l'appel. Chacun est appelé par son nom et surnom Les chevaux sont marqués au fer rouge d'un signe identique. Les gens d'armes montrent leur équipement complet, sinon ils ne reçoivent pas leurs pleins gages. [...]
[...] La cavalerie est essentiellement issue de l'ost féodal et est sujette à de nombreuses rivalités politiques. Les mercenaires constituent une minorité de professionnels, rompus à l'art militaire, contrairement aux autres membres de l'armée. Mais ces derniers sont pourtant moins attachés aux affaires de la couronne. Durant les trente premières années de la guerre de Cent Ans, la monarchie prend conscience de l'intérêt à établir un contrôle strict du nombre et de la qualité des gens de guerre qu'elle entretient. Lorsque commence le conflit entre Édouard III et Philippe VI, la monarchie utilise depuis longtemps pour contrôler ses troupes le système de la montre. [...]
[...] Édouard III débarque à Anvers le 22 juillet 1338 pour déstabiliser le roi de France et le détourner de l'Aquitaine. En septembre 1339, le roi d'Angleterre mène une politique de guerre de dévastation pour affaiblir le royaume de France. La guerre, à cette époque, profite du perfectionnement de l'État dans le gouvernement et dans l'administration des hommes. L'encadrement dans la justice, les finances, la religion et l'armée devient plus complexe. Depuis Philippe le Bel, des gestionnaires, officiers du roi, se chargent du recensement, de la convocation, du ravitaillement et du paiement de l'armée. [...]
[...] Les scribes, soucieux de la hiérarchie des combattants énumèrent toujours selon l'ordre suivant : rois, princes, ducs, comtes, vicomtes et barons. Les seigneurs ecclésiastiques s'intercalent dans cet ordre ; les archevêques sont mis au niveau des ducs et les évêques sont au niveau des comtes. Les combattants de rangs inférieurs sont classés de la façon suivante : les chevaliers bannerets c'est-à-dire ceux qui ont le droit de porter bannière, ensuite les chevaliers bacheliers sont ceux qui ne portent pas bannière et enfin les écuyers simples, sans bannière. Tous les chevaliers et les écuyers sont parfois désignés comme hommes d'armes. [...]
[...] La description et l'estimation du prix des montures des hommes d'armes sont ici précisés Le sire Arnaud d'Espagne, chevalier et baron, avec un cheval bai clair, liste en tête, estimé CL livres tournois (l.26/27), etc. Ces détails sont retranscrits dans toutes les montres jusqu'en 1360. En effet, l'énumération des hommes d'armes dans une montre est un procédé administratif permet de faciliter le contrôle et le financement. Les montres sont rédigées en plusieurs exemplaires. L'un des exemplaires est conservé par la personne ayant passée la montre Pierre de la Palu, seigneur de Varambon (l.6) pour le compte de l'excellent comte de Foix, vicomte de Béarn et Marsan Gaston II de Foix-Béarn. [...]
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