L‘épisode Almohade, qui s‘étend de 1130 à 1269, soit un peu plus d‘un siècle, doit être considéré comme un mouvement tout à fait exceptionnel en al-Andalus. L‘étendue de son territoire, son indépendance vis-à-vis des califats de Bagdad et du Caire, l‘intransigeance religieuse imposée, sa capacité à ralentir la reconquête chrétienne, accompagnés par d‘autres caractéristiques spécifiques, marquent véritablement la dynastie berbère. Cependant, et comme le mouvement Almoravide du siècle précédant, leurs différents atouts sont aussi leur talon d‘Achille. Avec un empire bipolaire, composé de deux capitales, Séville et Marrakech, il est très difficile de gérer et d‘administrer l‘ensemble des terres. De plus, le puritanisme religieux, avec une doctrine extrêmement complexe et rigoureuse, ne fait pas unanimité sur un territoire longtemps connu pour sa tolérance. S‘ajoute les révoltes tribales au Maghreb ou le renforcement et la coalition des différentes régions espagnoles chrétiennes. Il faut donc prendre un certain recul face aux dires de l‘auteur, qui ne semble pas avoir eu le recul nécessaire pour faire le véritable état des lieux de la situation. Même si en 1172 la péninsule ibérique semble à l‘avantage des Almohades au niveau militaire, grâce notamment à une armée efficace et très disciplinée qui freine les avancées chrétiennes, d‘autres critères doivent être pris en compte pour espérer s‘installer durablement. Face à l‘unité de l‘Espagne trouvée, à partir principalement de 1212 lors de la bataille De Las Navas de Tolesa, ce peuple berbère aura véritablement du mal à résister. S‘en suivra l‘éclatement son l‘Empire.
[...] L'affirmation de la puissance Almohade La seconde moitié du XIIème siècle laisse place à une pluralité de conflits entre Almohades et chrétiens, sans que l'un ou l'autre ne parviennent véritablement à prendre un avantage décisif sur la péninsule. Le terme de « Reconquista » n'est pas celui de l'époque. Ce mot apparaît au XVIème siècle. Cependant, les contemporains ont conscience d'un combat engagé depuis plusieurs siècles. Pour les chrétiens d'Outre Pyrénées, on parle de croisades. Du coté musulman, les combats sont vus comme le Djihad, la guerre de défense de la religion. [...]
[...] Même si en 1172 la péninsule ibérique semble à l'avantage des Almohades au niveau militaire, grâce notamment à une armée efficace et très disciplinée qui freine les avancées chrétiennes, d'autres critères doivent être pris en compte pour espérer s'installer durablement. Face à l'unité de l'Espagne trouvée, à partir principalement de 1212 lors de la bataille De Las Navas de Tolesa, ce peuple berbère aura véritablement du mal à résister. S'en suivra l'éclatement son l'Empire. [...]
[...] On observe donc deux camps qui ne font que se répondre et que les procédés sont semblables. L'objectif est d'affaiblir de grandes villes tout en s'enrichissant. C'est véritablement une guerre d'usure, où des territoires peuvent passer d'un camp à l'autre, à de multiples reprises. Le grand problème des chrétiens à cette époque est le manque de cohésion entre les différentes régions espagnoles. On observe que les attaques de San Mînus sont isolées, qu'il n'est pas accompagné. Même s'il ne faut pas tomber dans la facilité déconcertante dont fait part l'auteur, les Almohades ont pris le dessus au début de cette nouvelle décennie. [...]
[...] Mais ce n'est pas pour autant la reprise des terres que les chrétiens avaient déjà acquis. De 1090 à 1095, les Almoravides réussissent la réunification d'al-Andalus par la force. Dans la première moitié du XIIème siècle, la renaissance de la civilisation hispanique va cependant commencer à entrainer une rupture dans les habitudes raffinées en usage et l'intransigeance malikite des conquérants berbères dans l'ensemble de la société. Cette situation encourage des troubles internes, avec des princes locaux qui supportent difficilement la tutelle des Berbères venus les soumettre en même temps que les défendre. [...]
[...] La réalité fut tout autre comme nous le verrons plus loin. Quoiqu'il en soit, suite à cette instabilité, les Almohades, issus de la petite communauté de fidèles réunis à Tinmal, leur nid d'aigle de l'Atlas, décident d'intervenir massivement dans la péninsule dès 1150 et il suffit que trois années s'écoulent pour que l'unification d'al-Andalus soit faite, à l'exception des Baléares (1202). Quelques territoires vont même être repris aux chrétiens, comme Almeria en 1157 ou Murcie et Valence en 1165 face à Ibn Mardanish, qui meurt en 1172. [...]
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