Grandes chroniques de France et Archives historiques du Poitou - Le séjour de Philippe le Bel et du pape Clément V à Poitiers en 1307

Thèmes abordés

Grandes chroniques de France, Archives historiques du Poitou, Philippe Le Bel, pape Clément V, théocratie pontificale, Église, Cour royale, procès des Templiers, sacerdoce royal

Résumé du document

Ces deux textes témoignant du séjour de 1307 du roi de France et du pape à Poitiers sont issus des Grandes chroniques de France pour le premier et d'un article publié dans les Archives historiques du Poitou pour le second. Les Grandes Chroniques de France sont à l'origine une commande de Saint Louis, afin de présenter les grands épisodes de l'histoire du royaume depuis sa création. Les versions sont augmentées au fur et à mesure des siècles.
Concernant les Archives historiques du Poitou, elles présentent une ordonnance royale, c'est-à-dire une mesure législative applicable à l'intégralité du royaume. Si leur valeur historique est incontestable, elle ne prend toute son ampleur qu'une fois replacée dans un contexte précis, qui est dans le présent cas celui des affrontements récurrents entre le royaume de France et le Saint-Siège.

Extraits

[...] En réaction, le pontife ordonne la tenue d'un Consistoire à Poitiers afin de mettre en place un tribunal et de garantir un procès public aux membres de l'ordre. Est-ce également ce besoin d'argent qui conduira Philippe le Bel à mettre fin à l'ordre des Templiers ? Toujours est-il que le roi cherche à dissoudre et condamner cet ordre militaire et religieux. Encore une fois, le procès des Templiers évoqué par le premier document illustre cette tendance à la transfiguration du pouvoir royal. [...]

[...] Le roi sacralise sa fonction et s'adjuge d'une certaine manière les attributs du sacerdoce, ce qui se traduit également dans les cérémonies royales. En mettant à chaque fois les gens du pontife sur un pied d'égalité avec les gens du roi (à plusieurs reprises sont cités les 4 prud'hommes, « deux pour notre père le pape et ses courtisans, deux pour le roi »), l'ordonnance de 1307 réfute la préséance du spirituel sur le temporel. De même, définir dans les moindres détails les tarifs et salaires est une façon de répéter avec force ses prérogatives temporelles concernant la vie en société. [...]

[...] Grandes chroniques de France et Archives historiques du Poitou - Le séjour de Philippe le Bel et du pape Clément V à Poitiers en 1307 Introduction Ces deux textes témoignant du séjour de 1307 du roi de France et du pape à Poitiers sont issus des Grandes chroniques de France pour le premier et d'un article publié dans les Archives historiques du Poitou pour le second. Les Grandes Chroniques de France sont à l'origine une commande de Saint Louis, afin de présenter les grands épisodes de l'histoire du royaume depuis sa création. [...]

[...] C'est ainsi que l'ordonnance présentée par Lecointre-Dupont fixe les tarifs des diverses denrées, les salaires usuels etc. (doc.2, l.11-65). Cela est d'autant plus important que l'édit du roi ordonne une opulence inhabituelle, avec la tenue quotidienne du marché par exemple (doc.2, l.11-12), comme s'il fallait démontrer la richesse et par là la puissance du royaume. C'est que le souverain pontife est également présent. II/ Vers un sacerdoce royal On sait que le règne de Philippe le Bel marque le paroxysme des rivalités entre Rome et la France, pourtant cela ne transparait pas dans les documents présentés. [...]

[...] Le cérémonial traditionnel de la Cour royale En ce début de XIVe siècle, la Cour du roi est itinérante, une tradition en vogue depuis Charlemagne. Le souverain se déplace ainsi pour rendre la justice, entendre les doléances et se rappeler au bon souvenir de ses vassaux. Ces migrations s'accompagnent du transfert perpétuel des courtisans qui suivent leur monarque. C'est ainsi que lorsque Philippe le Bel arrive à Poitiers lors de la Pentecôte de l'année 1307, une série de choses est requise (doc l.2-4). Une ville ne peut en effet accueillir son roi sans préparatifs et des cérémonies sont immanquablement organisées à cette fin. [...]