« En 829, les évêques francs réunis en concile déclarent « Quit sit proprie ministerium regis » (Quel est le propre du ministère royal). Le ministère royal consiste spécialement à gouverner et à régir le peuple de Dieu dans l'équité et la justice et à veiller à procurer la paix et la concorde. En effet, il doit être en premier lieu le défenseur des églises, des serviteurs de Dieu, des veuves et des orphelins et de tous les autres pauvres et indigents ». Ainsi est contée la place du roi au 9e siècle en France.
Le texte est écrit pas Jonas, évêque d'Orléans auprès de Louis le Pieux, et s'intitule « De institutione regis » autrement dit, la fonction royale.
Ce texte s'inscrit dans la période féodale, puisqu'il est écrit par Jonas, un évêque de cette époque. Ce texte va ainsi tendre vers la définition de la fonction royale.
Nous nous attacherons, pour l'étude de ce texte, à l'époque féodale et plus précisément de l'avènement de Charlemagne jusqu'au 12e siècle. Après la décadence de la royauté, on s'aperçoit que le pouvoir appartient aux seigneurs et qu'au plan territorial, les gains de la royauté sont modestes.
[...] Le roi est marqué de neuf onctions faites avec une huile sainte, le saint chrême (dont l'utilisation se prête aussi pour le baptême, la confirmation ou l'ordination) avec laquelle on mêle un peu d'huile de la sainte ampoule (selon la légende, cette huile est renouvelée par Dieu lui-même, et aurait été apportée par une colombe lors du baptême de Clovis). Ainsi, l'esprit de Dieu s'empare du roi à mesure que l'huile imprègne sa tête. Il est en lui, ce qui au plan politique, donne au roi la force et la sagesse divine pour prendre ses décisions. [...]
[...] La fonction du roi consiste à gouverner et régir le peuple en équité et en justice Cette phrase implique à la justice, le principe d'équité. En effet il est intéressant s'y attacher une remarque. L'équité est une réalisation suprême de la justice. Elle apparait donc primordiale, car elle est la justice naturelle fondée sur la reconnaissance des droits de chacun. Ainsi, le roi a la mission de cultiver la justice, de conserver à chacun ses droits mais de se conduire avec ses sujets selon l'équité. [...]
[...] Le roi exerce son ministère et est donc au centre des institutions. On le considère comme le chef du royaume. Ce royaume possède des traits théocratiques et eschatologiques. À la base de la théocratie royale, il y a l'idée que l'autorité terrestre est l'expression de la toute-puissance de Dieu. Les rois et- les prêtres agissent par délégation du Christ qui règne pour l'éternité. Le pouvoir vient de Dieu qui bénit les rois francs et les choisit pour gouverner son peuple comme il avait appelé les patriarches, les juges et les rois d'Israël à conduire les Hébreux. [...]
[...] Cette mission sera accomplie à travers son ministère. Au même titre que le pape ou l'évêque exercent un ministère pour lequel ils ont reçu une onction particulière lors de leur ordination, on estime à partir de Louis le Pieux, que le roi accomplit un ministère, son ministère. La mission royale coïncide avec celle de l'église : le salut, la justice au sens biblique du terme (l'équité, la droiture), la paix, la protection des faibles et des petits, les affligés et les opprimés. [...]
[...] Cela permettra de dégager les fondements de ma monarchie française institués dans la personne du roi. Quelles sont les missions du roi, juge suprême au 9e siècle, et pour quelles raisons se doit-il de les respecter ? Afin d'analyser la fonction royale, sous le début de la désagrégation du système impérial carolingien, nous verrons dans un premier temps la mission justicière et pacifiste du roi puis dans un second temps, nous verrons la mission protectrice du roi par sa redevance envers Dieu (II). [...]
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