Malgré l'importance économique des foires byzantines, les sources les concernant sont maigres et comme souvent difficiles à interpréter. La Foire (Panèguris) évoque un évènement festif, c'était l'occasion de se rassembler pour assister à des célébrations et pour effectuer des transactions commerciales. Elles se déroulaient d'ordinaire sur plusieurs jours et bien souvent elles étaient associées à des festivités religieuses, celle du St Patron de l'endroit. Un premier groupe de sources est constitué par les documents juridiques (Novelle de Basile II), viennent ensuite les informations que l'on peut extraire des sources littéraires, parmi lesquelles se dégage le Timarion. Ce dernier est un petit opuscule (ouvrage de science ou de littérature) anonyme, attribué à un poète et professeur de médecine de la première moitié du XIIe siècle, Nicolas Kalliklès. Ce dernier s'inscrit dans le contexte de la renaissance intellectuelle de l'époque des Comnènes (XIe-XIIe siècles) et est influencé par diverses œuvres de Lucien. Dans cet ouvrage en forme de dialogue, Timariôn (le personnage principal) raconte à son ami Kydion le voyage qu'il fit dans l'Hadès ; son aventure commença lorsqu'il fut saisi d'une violente fièvre au lendemain d'un séjour qu'il avait fait à Thessalonique, au moment de la foire de saint Démétrius, c'est à ce moment-là qu'il évoque l'ambiance de la grande foire et en brosse un tableau très vivant des fonctions à la fois festives, économiques et religieuses.
[...] On arrive ainsi très bien à s'imaginer la foire. Tout cela pour dire que la foire de Thessalonique est une foire de grande ampleur, la plus grande foire de Macédoine voir même des Balkans. Son organisation spatiale est typique des grandes foires internationales de l'époque, c'est-à-dire des rangées de tentes parallèles les unes aux autres, qui s'étendent à perte de vu. Si Timariôn insiste beaucoup sur l'aspect de la foire, son organisation spatiale, en revanche il ne parle pas ou du moins presque pas de son fonctionnement. [...]
[...] L'organisation spatiale de la foire Timariôn consacre une vingtaine de lignes à la description de la foire, tout particulièrement se qu'il vit âpres être monté sur une colline proche de la foire : je montais donc sur la hauteur proche de la foire et, m'étant assis, je regardais tout à mon aise. Et voilà ce qu'il y avait »L.12. Il nous décrit ensuite l'organisation visuelle de la foire, c'est-à-dire des tentes de marchands qui se faisaient face, plantées en rangées parallèles »L.13. Obliquement à ces rangées d'autres tentes étaient plantées, elles aussi par rangées »L.17. Timariôn insiste sur l'ampleur de la foire, sa densité : les rangées s'étiraient longuement »L.13, il s'agissait de longues lignes »L.15, corps démesuré »L.24, il répète deux fois le mot densité »L.14/20. [...]
[...] En ce qui concerne la foire de Thessalonique, elle avait lieu tous les ans, elle se déroulait d'ordinaire sur plusieurs jours, du 20 au 26 octobre. C'est un événement majeur, elle est considérée comme la plus grande foire pour les Macédoniens elle bénéficie d'un rayonnement international : tant est grande sa renommée en Europe s'est un évènement connu un évènement que je ne connaissais que par ouï-dire »L9. De plus comme toutes les grandes foires de l'époque, elle est associée à une fête religieuse : j'allais dans la ville, désireux d'autres spectacles, et évidemment de la sainte fête religieuse »L.42. [...]
[...] C'est le cas de la foire de Thessalonique connue pour son marché de tissus, de fils et de draps : Il y avait des choses de tout genre en matière de tissus et de fils »L.27. Ses marchandises venaient par l'intermédiaire des marchands qui transportent directement ces marchandises depuis leur pays vers l'antique Macédoine et vers Thessalonique »L.33. Ses marchands venaient de toute l'Europe, de nombreuses marchandises provenaient de Grèce, de Béotie, du Péloponnèse et d'Italie (L.29), mais aussi de Phénicie, d'Egypte, d'Espagne (L.30) et enfin des colonnes d'Hercule qui tissent les plus beaux des draps »L.31 (Les Colonnes d'Hercule désignent le nom donné, dans l'Antiquité romaine, aux montagnes qui bordaient le détroit de Gibraltar). [...]
[...] Sa position stratégique au débouché de la péninsule balkanique et sur la via Egnatia fait de Thessalonique une ville étape incontournable. La via Egnatia est une voie romaine qui traversait les Balkans, en reprenant un ancien tracé de voie macédonienne. Partant du port de Dyrrachium , elle traversait Pella, Thessalonique, Amphipolis, Philippes et se terminait à Byzance. La cité possède une activité commerciale et portuaire très intense des navires marchands apportent elle est en relation directe avec le Pirée, Gêne et Constantinople. [...]
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