L'Occident n'a plus connu la peste depuis le VIe siècle. L'épidémie réapparait en 1346 dans la région de la mer Noire, lors de l'opposition entre les Mongols et les Génois, ces derniers ramenant la maladie en Europe. La peste arrive en 1347 à Marseille puis touche Paris, les îles britanniques et la Flandre. Après un bref recul en hiver, elle reprend dès le printemps 1349. La plupart des pays d'Europe sont touchés. Dès l'automne 1349 la peste fait son apparition dans la vallée du Rhin et jusqu'en Prusse ; il semble que le Nord de l'Empire ait été une région très éprouvée par la maladie.
La réapparition de la peste en Occident au XIVe siècle revêt un caractère nouveau et exceptionnel. Aucun cataclysme ne s'est manifesté sur une si longue durée, ni sur une si vaste échelle territoriale. La violence, la soudaineté et la progression rapide de l'épidémie ainsi que le nombre élevé de victimes traumatisent les populations.
Dans ce climat de crise, divers mouvements apparaissent ou réapparaissent, comme c'est le cas pour les flagellants. "Flagellants" est le nom donné au Moyen Age à des groupes de pénitents errants qui se livraient à des flagellations au cours de processions publiques.
L'usage de la flagellation était un mode de pénitence habituel chez les moines, rendu attractif aux laïcs par la représentation (à partir du XIIe s.) de la scène de la flagellation du Christ. Cette pratique devint un mouvement de foule dont la première attestation massive surgit en Ombrie (Pérouse) dans les années 1250-60 (battuti ou disciplinati, emmenés par l'ermite puis frère dominicain Rainero Fasani), dans une région marquée par l'empreinte franciscaine et camaldule et par une particulière réception des thèses de Joachim de Flore (pour lequel "l'âge de l'Esprit" commencera... en 1260). Le mouvement se répand en Italie du nord, en Provence, dans la vallée du Rhône, touche l'actuelle Alsace, l'Empire, l'Autriche, la Bohême et les royaumes de Hongrie et Pologne. De l'Empire, le mouvement gagne aussi les marges nord-orientales du royaume de France et la Lotharingie (...)
[...] La peste arrive en 1347 à Marseille puis touche Paris, les îles britanniques et la Flandre. Après un bref recul en hiver, elle reprend dès le printemps 1349. La plupart des pays d'Europe sont touchés. Dès l'automne 1349 la peste fait son apparition dans la vallée du Rhin et jusqu'en Prusse ; il semble que le Nord de l'Empire ait été une région très éprouvée par la maladie. La réapparition de la peste en Occident au XIVe siècle revêt un caractère nouveau et exceptionnel. [...]
[...] Des prêtres les accompagnaient, qui leur prêchaient. Ils faisaient une confession générale et se levaient aussitôt, chantant dans la joie d'une fausse cérémonie, avant de 15- quitter, si je puis dire l'habit de pénitence pour reprendre leurs vêtements ordinaires. Ils poursuivirent cette œuvre de flagellation deux fois par jour, trente jours de suite et très souvent dans des églises : si l'on y célébrait l'office divin des heures canoniques ou les sermons des stations, ils déclaraient que leurs 20- agissements étaient préférables [à ces cérémonies]. [...]
[...] D'autres théologiens mystiques à l'image de Maître Eckhart Cologne, 1327) et ses disciples sont repoussés par la sécheresse de l'enseignement scolastique et le principe fondamental de leur pensée était l'union de l'âme avec Dieu. Dans leurs ouvrages, ils remplacèrent le latin par la langue allemande, ce que l'usage admit peu à peu. On peut citer ici Henri Suso (Constance 1295- Ulm 1366), dominicain, élève de Maître Eckahrt Cologne, 1327), professeur de théologie à Constance. Il fut l'un des grands écrivains de langue allemande du XIVe s.( Horloge de sapience v. 1334). [...]
[...] En effet, les Flagellants cultivaient des croyances propres, et s'opposaient à l'Eglise. Les flagellants se déclaraient directement liés au Seigneur, qui aurait fait tomber une lettre du Ciel à leur intention. Dans cette lettre céleste Dieu leur aurait annoncé qu'il restait aux hommes une dernière chance d'être sauvés. Les flagellants devaient montrer à la Chrétienté que seule la flagellation collective amenait à la repentance et permettait de sauver l'âme. Cette pratique était supposée par eux suffisante pour atteindre le paradis, et les rites de l'Église n'apparaissent plus nécessaires aux fidèles. [...]
[...] à l'abbaye des Augustins de Groenendaele, dans le diocèse de Cambrai, une première communauté Amis de Dieu chez qui l'accent était mis sur la vie intérieure, les exercices spirituels, et en particulier la méditation de la Passion du Christ, plus que sur la participation à la liturgie, voire aux sacrements. Le laïc pouvait ainsi, sans imiter aucun ordre religieux, ni même entrer un tiers ordre, accéder, par l'introspection personnelle, à l'union mystique avec Dieu. On remarque donc que le XIVe s. est marqué par l'émergence de différents mouvements spirituels mettant l'accent sur la vie spirituelle intérieure et sur l'imitation de la vie du Christ. Pour conclure, les flagellants témoignent bien du climat de peur qui régnait au temps de la grande peste qui toucha l'Empire de 1348 à 1351. [...]
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