Femmes pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, L'épouse du comte du IXe au XIe siècle transformation d'un modèle et idéologie du pouvoir, Régine Le Jan, société médiévale, transferts patrimoniaux, époque carolingienne, aristocratie
Régine Le Jan, née le 16 août 1945, obtient son agrégation d'histoire en 1967. En 1992, elle obtient son doctorat d'État avec pour thématique : dans quelle mesure le système de parenté a soutenu la montée de l'aristocratie aux VIIe siècle et VIIIe siècle ? En 1993, alors professeur à l'université de Valenciennes et deux ans plus tard à l'université de Lille, elle consacre à partir de 1994 ses travaux de recherche sur l'étude du lien social dans le royaume franc du VIe siècle au XIe siècle. Régine Le Jan y analyse ainsi les relations créées par la parenté, l'amitié, l'alliance, le mariage, la fidélité ainsi que leurs évolutions liées aux structures du pouvoir et de parenté.
Elle recevra un prix Gobert en 1996 pour Famille et pouvoir dans le monde franc qui est un essai d'anthropologie sociale issue de sa thèse d'État. Puis, après avoir rejoint Paris 1 en 2002, elle rentre au laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris du CNRS. Elle sera également après avoir siégé à la place de vice-présidente depuis 1993 à 2001, la présidente de la société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement supérieur public jusqu'en 2010 laissant place à Véronique Gazeau.
[...] Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, L'épouse du comte du IXe au XIe siècle : transformation d'un modèle et idéologie du pouvoir - Régine Le Jan (2001) Régine le Jan, née le 16 aout 1945, obtient sont agrégation d'histoire en 1967. En 1992, elle obtient son doctorat d'État avec pour thématique ; dans quelle mesure le système de parenté a soutenu la montée de l'aristocratie aux VIIe siècle et VIIIe siècle ? En 1993, alors professeur à l'université de Valenciennes et deux ans plus tard à l'université de Lille, elle consacre à partir de 1994 ses travaux de recherche sur l'étude du lien social dans le royaume franc du VIe siècle au XIe siècle. [...]
[...] L'épouse du comte est désormais désignée comme comtesse . Le troisième fait qui interpelle d'un consortium conjugal serait le consentement de l'épouse aux donations de son mari. Même si celui-ci disposait seul de ses biens propres sans avoir à solliciter le consentement de quiconque il avait tout de même les biens hérités de la femme. C'est une fois veuve que la femme acquiert une réelle indépendance et gère ses biens comme elle l'entend (il est tout de même mal vu d'être veuve, d'être sans mari.). [...]
[...] Critère qui comme elle le dit elle-même pouvait être influencé par les écrits des clercs carolingiens comme dans De Institutione Laicali de Jonas d'Orléans qui définit les qualités qui doivent déterminer le choix d'une épouse s'inspirant de l'épouse idéale d'Isidore de Séville. La femme doit être belle, noble riche et sage. Le choix de l'épouse dans l'aristocratie est majoritairement une stratégie familiale qui vise à accroitre la puissance de la famille et à conforter certaines alliances. On parle de mariage homogamique. En outre il y avait peu de place pour qu'un aristocrate épouse une femme de niveau inférieur socialement et encore moins d'un mariage d'amour. Cependant, les unions secondaires Friedelehen permettent de tourner les contraintes du conubium. [...]
[...] La question que se pose ici Régine le Jan est est-ce que la femme du comte promut au rang de comitissa participe réellement à la gestion du consortium ? Et d'après elle oui. En s'appuyant sur un extrait des Virtutes Fursei qui montre Leutsinda épouse de Erchinoald qui reproche à son mari de dilapider les biens de leurs ménages. (la scène se passe au VIIe). Le mari s'efforce de raisonner sa femme, mais la menace, s'il la répudie elle perdra tout le confort qu'il lui avait donné. [...]
[...] Dans ce paragraphe Régine le Jan nous montre quelles sont les raisons qui ont permis au modèle de l'Église qui pousse la transformation de l'épouse en une véritable consors. Pour elle, elles sont évidemment d'ordre idéologique et politique . Il est évident que le titre de comitissa est calqué sur celui de regina porté par l'épouse du roi depuis l'époque mérovingienne. Cela inclut une idée d'élévation, de sublimation à la dignité de reine. En lui apportant un statut défini de comitissa, cela marque la prétention des grands à exercer un pouvoir de même nature que celui du roi et à y associer leur épouse comme le roi associait la reine à son honor. De par ce fait, cela renforce les règles homogamique de la société aristocratique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture