A cette époque la guerre de Cent Ans fait rage depuis 1338 et préoccupe les nobles et le pouvoir royal. Mais un autre mal d'une ampleur beaucoup plus importante s'abat sur l'Europe : il s'agit de la peste. Elle sévit depuis automne 1347 sur les bords de la mer Noire et elle touche Marseille le 1er novembre de cette même année. Face à ce mal, un mouvement pénitentiel s'est développé. En effet, la confrérie des Flagellants refait surface dans cette période de troubles. C'est un mouvement populaire né à Pérouse en 1260, mais le mouvement mystique de 1349 est différent par différents aspects.
Nos deux textes nous informent sur ce mouvement. Le premier est d'un chroniqueur allemand nommé Werner de Bonn et qui raconte qu'un groupe de pénitents effectue un pèlerinage d'un mois et s'inflige des mortifications, ce qui suscite la réprobation du clerc et l'interdiction du mouvement par le pape. Ce texte a été publié par Baluze mais le livre a été mis à l'Index, lieu qui regroupe les ouvrages jugés immoraux ou contraires à la foi.
Le second texte décrit l'arrivée des Flagellants à Tournai en 1349 et il est écrit par Gilles le Muisit. Ce dernier est né en janvier 1272 sans doute à Tournai et meurt en 1352. Il a fait des études à la faculté des Arts de Paris, il devient moine le 2 novembre 1289 à l'abbaye bénédictine à Tournai. Mais dans les années 1346 à 1349 il perd la vue et devient aveugle au moment où son activité littéraire commençait, il se fait opérer de la cataracte et reprend ses fonctions. Par conséquent, l'abbé est un témoin direct des évènements.
[...] La troupe de flagellants ne reste qu'un seul jour et une nuit dans la même ville en essaimant des membres lorsqu'elle se trouve trop nombreuse. Ou dans certains cas des troupes peuvent se rejoindre dans une même région pour se livrer a des manifestations de masse spectaculaire. Les Flagellants par leur martyr, ils se donnent des coups avec trois cordes à nœuds garnies de pointes de fer pour souffrir le plus, considèrent que le sang qu'ils répandent en se flagellant est la plus noble effusion depuis celle du Christ lui-même. [...]
[...] Il subsiste une trace du phénomène de nos jours qui est en partie folklorique dans certaines processions dans le sud de l'Europe, surtout lors de la semaine sainte à Séville en Espagne. Bibliographie Ouvrages généraux Dictionnaire des lettres françaises, le Moyen-Age, Fayard, Paris J.FAVIER, Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, Paris J.HEERS, L'occident aux XIV et XV siècles, Nouvelle clio, PUF, Paris M.MICHELET, Histoire de France,T,4, A. Lacroix, Paris, 1876-1877 Ouvrages spécialisés J-N BIRABEN, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens,, Paris, 1975. [...]
[...] Leur troupe est constamment renouvelée, généralement accueillie au son des cloches. Dans les deux textes, nous pouvons voir l'émotion des personnes qui sont venues voir le spectacle : ils faisaient jaillir les larmes chez les assistants Mais il n'y a pas uniquement les processions et les pèlerinages qui occupent les flagellants, il y a aussi les sermons comme nous pouvons le voir dans le 2e texte. Un frère prêcheur de de saint Dominique a rejoint la troupe de Liège et sont arrivés le samedi 29 août à Tournai. [...]
[...] D'après les différents textes, les flagellants sont persuadés de faire des miracles avec leurs sermons et le peuple est persuadé de ces bienfaits. Par ailleurs, il semblerait que leurs sermons et leurs actions ont un autre impact positif sur la population puisqu'ils permettent de mettre fin à des conflits. Les flagellants ont beaucoup plus d'impact en Allemagne que dans n'importe quel autre pays puisque le peuple semblait être abandonné par l'Église, les prêtres le méprisaient et les personnes devaient se passer dans certains cas de sacrements. Ils ont trouvé dans les mortifications sanglantes des pénitents un expiatoire. [...]
[...] Ceux qui veulent faire cela reproduisent l'existence du Christ. Il y a ainsi le développement de la notion d'ascétisme, il s'agit de la souffrance physique qui imite la souffrance du Christ. La volonté de conversion s'est concrétisée par l'apparition de groupements d'hommes et de femmes pieuses comme les Béguines. Il y a également plusieurs confréries (organisation pieuse et charitable formée au sein de la ville sur la base d'une communauté de culte ou de métier association de laïcs qui pratiquent l'entraide spirituelle) inspirées des ordres mendiants qui font leur apparition. [...]
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