Le texte à commenter, extrait du « Traité du sacre des Rois », lui-même extrait de l'ouvrage « Les rois thaumaturges » (personne dont il est dit qu'elle peut faire des miracles) de l'historien Marc Bloch (1983) – un ouvrage didactique, écrit par son conseiller le moine et théologue Jean Golein (professeur d'université), en 1372 ; nous dévoile comment, prenant appui sur l'Eglise et démontrant l'origine divine et inattaquable de la royauté, Charles V élimine toute contestation de sa légitimité et renforce le pouvoir royal alors tant critiqué. Puis de quelle manière il annihile les prétentions d'Edouard III au trône, en explicitant l'impossibilité d'accession des femmes et donc des parents par femme.
[...] Le sacre confère des pouvoirs au roi et notamment le pouvoir thaumaturgique dont il est question dans ce texte. C'est un pouvoir de guérison : par [l'onction], il guérit la merveilleuse maladie des écrouelles Le roi peut guérir les écrouelles (affection ganglionnaire d'origine tuberculeuse). Pourtant, Jean Golein insiste sur le fait qu'il ne faut pas considérer qu'il s'agisse de miracles : on ne doit donc point dire que le roi [ ] fait des miracles De plus, ce n'est pas par son caractère saint que le roi peut guérir la maladie, mais en raison de la digne fonction royale Dans ce texte, la légitimité et le pouvoir du roi Charles V sont renforcés par son caractère suprême. [...]
[...] II Démonstration du bienfondé de l'exclusion des femmes à la succession au trône. Le texte pose le principe que les femmes sont exclues de la succession ainsi que leurs descendants A Caractère héréditaire de la fonction royale non appliqué aux femmes. Depuis 1328, il est coutume de refuser l'accès au trône aux femmes. Ceci pour plusieurs raisons, surtout d'opportunité, sans forcement avoir de fondement juridique Le sacre. D'une part, les femmes ne peuvent être sacrées le premier roi oint ordonna que la femme ne fût pas ointe de la sainte ampoule et notamment ne peuvent obtenir le pouvoir thaumaturgique onction royale et le pouvoir de guérir [les écrouelles] ne lui furent pas accordés lui désignant la femme La loi salique. [...]
[...] Le roi obtient un nouveau statut par le sacre qui lui confère des pouvoirs singuliers A Le sacre Nature et conséquences. C'est une cérémonie religieuse qui confère au roi un caractère sacré, intouchable. Le roi, en l'occurrence Charles se place au-dessus des hommes, il a un statut différent de ceux-ci, il n'est plus un simple laïc, il est promu inter pars. Le sacre est caractérisé par l'onction L'onction. Ce texte présente de nombreuses occurrences à l'onction. Le rituel de l'onction divinise le roi. [...]
[...] Ceci a pour raison que la femme ne serait pas digne de cette fonction. C'est un mode de parenté agnatique [patrilinéaire], hérité de Rome qui assure la masculinité du pouvoir. L'auteur fait allusion au symbole royal de la fleur de lys qui représenterait la trinité avec à son sommet le Père, un homme. Les autres figures de La Trinité lui seraient : égales [ ] quant à la dignité et inférieures quant à l'humanité Ceci accroit la puissance de l'homme en prétendant qu'il est supérieur à la femme. [...]
[...] B Caractère héréditaire de la fonction royale non appliquée aux descendants des femmes. Cette interdiction est rappelée par l'occurrence à Édouard III dans ce texte. Édouard III, petit fils de Philippe le Bel, fils d'Isabelle de France, reine d'Angleterre ; revendique la couronne de France. Les juristes de la dynastie royale des Valois utilisent la loi salique pour interdire l'accès au trône aux femmes et à leurs descendants mâles : le roi d'Angleterre Édouard III [ ] disant qu'à cause de sa mère il avait droit au royaume de France, n'était pas bien informé de son fait À travers cet écrit, Charles V justifie sa légitimité : venant de son caractère supérieur, de sa descendance ; et il pose les principes d'obtention de la fonction royale concernant l'hérédité du pouvoir. [...]
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