Au XIIIe siècle, l'Église a considérablement accru l'influence du christianisme dans la société médiévale notamment par le biais de l'essor de la culture savante qui sert à lire, interpréter et diffuser les enseignements de la Bible. Le développement d'une religion du livre et de la culture cléricale en latin et écrite accentue la puissance de l'Église. L'inquisition est confiée trois ans auparavant aux Dominicains et est spécialisée dans l'examen des cas d'hérésies, nombreuses au XIIIe siècle.
Notre texte est extrait à partir de la propre expérience d'Étienne de Bourbon où il raconte une situation du folklore vouée à servir d'argument contre les superstitions. Il est extrait d'un traité sur les 7 dons du Saint-Esprit qui se présente sous la forme d'un recueil d'exempla c'est-à-dire d'histoires présentées comme authentiques et utilisées par les prédicateurs dans leur sermon pour conduire les fidèles dans la voie du salut. Notre exemplum fait partie du Don de force, une réflexion théologique sur les vertus et les vices.
On peut alors se demander que nous apporte ce texte sur la relation entre la culture savante et la culture folklorique et quelle est la place de l'enfant dans la société médiévale.
[...] On retrouve plusieurs témoignages de ce folklore dans la culture savante. Comme vers 1215 avec l'évêque Jacques de Vitry qui cite le terme de chamium qui veut dire changer ou vers 1230 avec le jugement de l'évêque de Paris, Guillaume d'Auvergne, où il s'intéresse à la question de savoir su les démons peuvent engendrer et donc échanger leur enfant contre ceux des hommes. Cette culture populaire est très présente au sein du peuple et les changelins représentent l'intrusion du diable dans la vie quotidienne. [...]
[...] L'enfance ne constitue pas encore une catégorie bien définie. Mais une émergence de l'enfant est présente dans la culture folklorique et dans la culture savante. Les documents de la culture savante, mêmes écrits par des clercs, expriment les préoccupations des laïcs dont celles qui concernent les enfants. L'enfant, qui représente le futur héritier, il doit être protégé de la mort. La croyance aux changelins - Selon la croyance folklorique, certains esprits enlèvent les enfants des hommes et déposent à leur place leur propre enfant. [...]
[...] Le corps du chien est traité de façon ignoble. Le puits est souvent assimilé à la bouche de l'enfer. La projection et la lapidation dans un puits sont considérées au XIIIe siècle comme un châtiment ignoble. - Cependant, lorsque le chevalier plante à côté des arbres en mémoire de ce fait ligne 51, on peut y voir un geste de repenti. L'ensevelissement du corps du chien et la plantation des arbres expliquent le culte rendu ensuite par les paysans au lévrier. [...]
[...] La clémence de l'inquisiteur - Dans notre exemplum, Etienne de Bourbon fait preuve de clémence envers les personnes coupables de superstitions. On ne retrouve aucun châtiment physique. Le peuple est convoqué et le culte aboli. Nous avons convoqué le peuple ligne 103, Nous avons fait exhumer le chien mort et couper le bois sacré, et nous avons fait bruler celui-ci avec les ossements du chien lignes 104 à 106. - Dans sa lutte contre l'hérésie, le tribunal d'inquisition juge et condamne. [...]
[...] Le temps et la distance réglés avec soin. La distance est égale à la portée des pleurs de l'enfant et le temps équivaut au délai nécessaire à une chandelle pour se consumer, Elles se retiraient jusqu'à ce que les chandelles fussent consumées, de façon à na pas entendre les vagissements de l'enfant et à ne pas le voir lignes 84 à87. - La présence du feu souligne le risque encouru par l'enfant au moment de la séparation. Les brulures et parfois la mort fait partie intégrante du rite, C'est en se consumant ainsi que les chandelles brulèrent entièrement et tuèrent plusieurs enfants, comme nous l'avons appris de plusieurs personnes lignes 87 à 89. [...]
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