L'epanagogè (ou eisagogè) de 886 s'inscrit, dans le cadre d'une réforme législative commencée par l'empereur Basile Ier, dans un recueil de lois impériales (compilation du Code de Justinien, du Digeste, des Institutes et des Novelles) connu sous le nom de Basiliques et qui sera achevée par son fils, Léon VI. Basile Ier entreprend de faire réviser les compilations justiniennes, de les présenter en langue grecque et d'y ajouter les nouvelles lois postérieures aux compilations du VIe siècle. Cette première tentative (du nom d'Anakatharsis) n'aboutit pas et n'est pas publiée.
En revanche, deux petits codes voient le jour : le Procheiron et l'Epanagogè. Le Procheiron est un manuel pratique, présentant en 40 titres les domaines les plus importants du droit civil et du droit public. L'Epanagogè puise dans l'Eclogue de Léon III (qui est en fait un guide simplifié du droit civil). Sa disposition la plus intéressante se trouve dans la définition qu'il donne des rapports entre l'empereur et le patriarche et dont la rédaction est attribuée à Photios (qui était grand écuyer et ministre d'État; les évêques, pour l'ordonner patriarche, l'on fait passer en six jours par tous les degrés: moine; lecteur; sous-diacre puis diacre, prêtre, et enfin patriarche, le jour de Noël, en 858).
Dès son accession sur le trône en 867, Basile Ier entreprend des expéditions militaires, qui vont être de francs succès. Il chasse les musulmans en Asie Mineure et se rend en Italie où il prend Tarente en 880, pour tenter de rétablir l'autorité de l'Empire byzantin sur cette zone. De plus, il chasse Photios, le patriarche de Constantinople choisi par Michel III en 858, suite à la déposition d'Ignace, le précédent patriarche. Il décide alors de rétablir Ignace.
[...] En 886, il meurt et laisse le trône à son fils, Léon VI dit le Sage, qui remplace Photios par Étienne. C'est donc un contexte plutôt favorable, avec une période de relative prospérité tant d'un point de vue politique que d'un point de vue religieux (avec la fin de l'iconoclasme en 843 et le rétablissement complet du culte des images par l'impératrice Théodora). Par ailleurs, les VIIIe et IXe siècles sont marqués par l'affermissement de la mainmise du patriarcat sur l'Église. [...]
[...] Quelques mois après la publication de ce texte, l'empereur Basile Ier meurt, et c'est donc son fils Léon VI qui accède au pouvoir. Il chasse immédiatement Photios le 29 septembre 886 et le remplace par Étienne. Plan I Une étroite collaboration entre l'empereur et le patriarche: la justice la législation II La complémentarité entre l'empereur et le patriarche: les fonctions de l'empereur le rôle du patriarche la hiérarchie III L'importance de la religion dans l'empire: l'influence de l'église sur l'empereur la concentration du pouvoir à Constantinople Bibliographie Ouvrages généraux A. [...]
[...] L'empereur est donc le juge suprême, et juger est sa charge principale. Les chefs de service jugent en vertu de sa délégation et en cas d'appel il peut réviser leurs sentences. Les requêtes ou les suppliques (demandes écrites pour avoir une faveur) sont ouvertes à chacun, pauvres comme riches. Le patriarche lui aussi rend la justice, comme on le voit dans les articles 4 et 10. Il doit «traiter sans crainte sur un pied d'égalité les puissants et les humbles; être bienveillant quand il juge, mais reprendre fermement les endurcis». [...]
[...] Le patriarche doit interpréter que les anciens, les pères et les conciles ont ordonné et disposé», comme nous le montre l'article 5. Assurément, le patriarche est le seul interprète des dogmes qu'il fait appliquer avec l'accord du prince régnant. Chacune de ses paroles ne peut être mise en doute, car étant «l'image du Christ», il fait office de «vérité vivante». L'empereur est choisi par Dieu, et il règne en son nom. Il est ce que l'on appelle son vicaire, c'est-à-dire son représentant sur Terre. Pour cela, il fait office de loi vivante, et par conséquent, lui seul peut produire la loi. [...]
[...] L'empereur de Byzance, lors de son investiture, est acclamé par l'armée sur le champ de manœuvre de l'Hebdomon. Cet usage désigne l'empereur comme chef suprême de l'armée. Ainsi, il détient l'autorité militaire qui lui permet de lancer des offensives (pour «acquérir les biens manquants»), ou alors de se défendre contre des envahisseurs, courant à l'époque (pour «conserver et sauvegarder les biens présents»). Seulement, une guerre doit être menée si tous les moyens pacifiques sont inefficaces et une victoire doit être obtenue sans pertes graves pour ne pas être absurde. [...]
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