L'époque médiévale possède l'un des conflits les plus connus qui oppose la papauté à la royauté, il s'agit des relations tumultueuses entre le pape Boniface VIII et Philippe le Bel, roi de France de 1285-1314 qui se pose comme continuateur de Saint Louis. Les Historiens du XVIIe ont nommé cette relation le « Grand différent ».
Les deux textes sont de natures différentes : le premier est une bulle pontificale, c'est une lettre apostolique émanant du pape rédigée sous une forme solennelle et scellée d'un sceau imprimé dans un métal mou, le plus souvent du plomb. L'origine latine du terme bulle signifie le « sceau ». L'utilisation de ce terme exclusivement aux documents papaux est relativement moderne.
Benoit Caetani naît en 1235 à Anagni en Italie, il étudie le droit à Bologne avant de suivre la voie pontificale. Il fut nommé cardinal (1281) et légat de France de 1290 à 1291. Il succède dans des conditions obscures au pape Célestin V le 24 décembre 1294, qui a démissionné du magistère au bout de 6 mois et meurt peu après.
Son pontificat est marqué par ses relations conflictuelles avec le roi de France Philippe le Bel dès 1294 : le roi de France a levé des impôts sur les clercs pour financer son armée. Le roi gagne sur le pape qui montre une forte personnalité.
Un moment d'apaisement avec la canonisation par Boniface VIII de Louis IX le grand-père du roi de France en 1297 qui devient Saint Louis, c'est un atout important puisque la sainteté s'étend aux héritiers. La querelle recommence en 1301 avec un problème de juridiction : le pape sans consulter Philippe le Bel élève au rang de siège épiscopal la ville de Pamiers et y nomme un moine qu'il estime : Bernard de Saisset. Le roi réagit aussitôt en le faisant arrêter et défend son action en accusant le moine d'hérésie et de trahison. Le pape réagit avec la bulle Ausculta fili où il s'adresse au roi comme à un inférieur : le roi n'a pas le droit d'arrêter des hommes l'Eglise, ni de les juger il outrepasse ses droits comme c'est un privilège ecclésiastique.
Peu après Boniface VIII convoque à Rome pour la fin 1302 un synode des évêques français, on y lit à cette occasion la bulle Unam sanctam. Elle est publiée le 18 novembre 1302 par Boniface VIII au Latran, le palais des Papes pendant plus de X siècles et huit ans après son élection en 1294. Le pape réaffirme le fait que l'Eglise est une et indivisible avec à sa tête une seule personne : le pape, il souhaite détenir les deux glaives, temporel et spirituel en sachant que ce dernier est supérieur et permet au pape d'intervenir dans les États. Il tente ainsi d'instaurer une théocratie occidentale.
Dans cette situation Philippe le Bel souhaite réunir un concile à Lyon face à Boniface VIII et fait entrer Nogaret dans son gouvernement. Ce dernier attaque la bulle le 12 mars 1303 dans un réquisitoire et demande au roi de convoquer un concile pour juger l'affaire. Les 13 et 14 juin les accusations sont reprises et aggravées à l'assemblée du Louvre, il s'agit du second document. Dans ce dernier le roi fait sien l'appel au concile par l'intermédiaire de Guillaume de Plaisians, l'un des hommes de confiance de Nogaret, est un ancien prof de droit et ancien juge mage de la Sénéchaussée de Beaucaire qui monte à Paris en 1303. Il sera très présent dans la politique du roi jusqu'en 1310. Dans ce Procès-Verbal il énumère 28 chefs d'accusation contre le pape devant une assemblée en présence du roi, de Louis d'Évreux, de laïcs, une dizaine de membres du Conseil et de l'Hôtel, une 40n d'archevêques, évêques et abbés. Pour le roi et ses conseillers Boniface VIII est un usurpateur, hérétique, simoniaque, sodomite, qui souhaite détruire le royaume de France et qui vit dans le péché, l'idolâtrie et utilise la magie. C'est un appel au concile général qui ressemble à une convocation d'États Généraux pour faire comparaître le pape.
[...] Mais Plaisians défend sa nation très chrétienne qui dénonce les hérésies du pape. De même, le pape semble allier avec l'empereur pour détruire la nation des français l.71/72 qui ne se soumet pas à son pouvoir temporel. Le juriste défend son pays quitte à paraitre orgueilleux. Le pape est dangereux pour la chrétienté et ses représentants l.68 à 79. Tout d'abord, il pousserait certains prêtres à rompre le secret sur la confession, ce qui est grave et à l'encontre des règles. [...]
[...] Pour l'étude de ces deux textes nous verrons dans un premier temps le fonctionnement de l'Eglise selon le pape puis l'opposition entre le pouvoir spirituel et le temporel et enfin les réactions violentes de la royauté. Le fonctionnement de l'Eglise Pour le pape : une Église indivisible L'Église doit être une, sainte, catholique et apostolique l.1, c'est-à- dire conforme aux paroles des Apôtres et des Évangiles. Boniface VIII affirme que seule l'Eglise ainsi définie est légitime et s'oppose aux hérésies qui se développent, par exemple le catharisme. Le pape est très attaché à cette unité : l.8-9. [...]
[...] Jésus s'adresse ainsi à Pierre qui a voulu le défendre. L'Église, bien qu'elle détienne les 2 pouvoirs, ne peut triompher par la violence. Elle doit par conséquent déléguer son pouvoir temporel aux rois pour que ceux-ci puissent assurer sa défense. Mais ces derniers ne doivent pas utiliser contre elle. Boniface montre que si les 2 pouvoirs appartiennent à l'Eglise, l'un doit être manié par l'Eglise (cad le spirituel), et l'autre pour l'Eglise (cad le temporel) ”l.19. Les Rois ne sont donc là que pour servir l'Eglise. [...]
[...] Il fut nommé cardinal (1281) et légat de France de 1290 à 1291. Il succède dans des conditions obscures au pape Célestin V le 24 décembre 1294, qui a démissionné du magistère au bout de 6 mois et meurt peu après. Son pontificat est marqué par ses relations conflictuelles avec le roi de France Philippe le Bel dès 1294 : le roi de France a levé des impôts sur les clercs pour financer son armée. Le roi gagne sur le pape qui montre une forte personnalité, Un moment d'apaisement avec la canonisation par Boniface VIII de Louis IX le grand-père du roi de France en 1297 qui devient Saint Louis, c'est un atout important puisque la sainteté s'étend aux héritiers. [...]
[...] Le pape réaffirme le fait que l'Eglise est une et indivisible avec à sa tête une seule personne : le pape, il souhaite détenir les deux glaives, temporel et spirituel en sachant que ce dernier est supérieur et permet au pape d'intervenir dans les États. Il tente ainsi d'instaurer une théocratie occidentale. Dans cette situation Philippe le Bel souhaite réunir un concile à Lyon face à Boniface VIII et fait entrer Nogaret dans son gouvernement. Ce dernier attaque la bulle le 12 mars 1303 dans un réquisitoire et demande au roi de convoquer un concile pour juger l'affaire. Les 13 et 14 juin, les accusations sont reprises et aggravées à l'assemblée du Louvre, il s'agit du second document. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture