Commentaire ayant pour but d'expliquer les célèbres Lettres d'Eginhard. Elles expliquent les relations et les liens féodaux à l'époque. En montrant tout d'abord la nature double de la relation vassalique, le caractère synallagmatique de cette relation et l'importance croissante du bénéfice à l'époque dans les relations vassaliques.
[...] Petit à petit, le bénéfice rentre dans le patrimoine vassalique. Nous voyons dans la sixième lettre que les changements politiques peuvent être source de problèmes pour les détenteurs de bénéfice. Ici, nous avons Éginhard luimême qui demande à Louis le Germanique de ne pas lui retirer son bénéfice parce qu'il ne s'est pas recommandé à lui : J'invoque la clémence du très glorieux roi, mon seigneur, et je le prie de ne pas être irrité contre moi si je n'ai pu me présenter devant lui aux lignes 2 et 3 et cela continue aux lignes 6 à 9 : En effet, le bruit s'était répandu que cette partie de la France orientale, qui vous est échue, et où j'ai un petit bénéfice, devait appartenir au royaume du seigneur Lothaire. [...]
[...] Mais autre chose, de plus important encore, les a incité à utiliser le système vassalique. En vue de s'assurer une subordination plus complète des agents de son autorité, Charlemagne pratiqua largement une politique dont son père avait déjà fait parfois l'application : il fit entrer dans sa vassalité les comtes et les autres représentants supérieurs du pouvoir public. Les anciennes personnes sur qui il n'avait plus d'autorité et qui s'étaient elles-mêmes créées des clientèles privées redevinrent des agents du roi entièrement à son service avec le système vassalique. [...]
[...] La lettre 5 nous donne encore des indications concernant un homme qui est sans doute paysan car il possède 3 manses et 12 esclaves. Dans cette lettre, Éginhard demande aux ecclésiastiques d'aider cet homme qui se nomme Gerbert à garder son bénéfice malgré la mort de son maître. Nous pouvons supposer que cet homme est d'origine modeste de part son nom. Il est fait mention dans la lettre, aux lignes 2 et 3 que l'évêque Wolfgar a donné des esclaves à ce Gerbert. [...]
[...] Qui gouverne quoi? Éginhard a été abusé par cela et il doit écrire à Louis le Germanique en lui expliquant son désarroi : Éginhard craint lui-même pour son bénéfice. Cela montre à quel point il est important dans cette société vassalique de conserver son bénéfice qui devient indispensable et qui prend le pas sur la relation personnelle ellemême. Le pouvoir carolingien a vite eu fait d'en prendre conscience et de s'en servir comme base de son pouvoir à partir du IXe siècle. [...]
[...] Et dans cette même lettre, maintenu par son père ( Louis le Pieux) Quels intérêts les rois et empereurs successifs, dont nous avons dit plus haut qu'ils étaient également seigneurs, ont-ils à accorder des bénéfices? Les Carolingiens ont appuyé leur pouvoir politique sur ces dons. En effet, les rois et empereurs sont devenus des seigneurs possédant des vassaux et à qui il fallait céder des terres. Pourquoi? La monarchie franque, dont Charlemagne avait fait quelque chose de territorialement fort considérable n'avait pas d'organisation solide. Les structures de l' État étaient faibles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture