L'Histoire des campagnes du regnum francorum s'éclaire à l'aube du IXe, au temps de Charlemagne, lorsque l'écrit perce dans les campagnes. L'essentiel de nos connaissances sur celles-ci est alors le fruit de ce mouvement de rédaction des cadastres. On ne dispose toutefois que de peu de documents, qui sont en règle générale ceux des églises. Les mieux connus concernent les domaines les mieux tenus dans les régions les plus riches, presque tous situés dans le bassin parisien.
Ce document fait partie des meilleurs polyptyques que nous disposons à l'heure actuelle. Qu'est-ce qu'un polyptyque ? Ce type de travaux sont la meilleure source pour connaître la situation des campagnes de l'époque. Ce sont des inventaires, dans lesquels sont établis les cadastres en vue de la levée de l'impôt. On distingue trois types de polyptyques : les généraux qui concernent tous les biens matériels d'une maison religieuse ; les régionaux qui ne concernent que les domaines d'un seul secteur géographique ; et enfin les brévia, relatifs à une seule villa.
Le polyptyque rédigé par Irminon entre 806 et 829, qui regroupe l'inventaire des biens de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés dans 25 domaines est l'un des plus célèbres. On peut donc se demander en quoi ce polyptyque est riche de renseignements sur l'économie rurale carolingienne.
[...] Un loyer qui ne prend pas en compte les surfaces ou le nombre d'habitants, mais plutôt les besoins et les conditions climatiques. Autrement dit, l'abbaye est responsable d'inégalité sociale, mais elle réévalue souvent ces demandes. Ce texte datant de la fin du IXe siècle (823-828) est une source précieuse. Elle est citée à de nombreuses reprises, lorsqu'il s'agit de se pencher sur les grandes propriétés ecclésiastiques carolingiennes. Jean-Pierre Devroey, Jean Duruat, et Hans-Werner Goetz ont étudié avec minutie ce polyptyque. [...]
[...] Cette taxe est le principal signe de leur soumission au maître. En conclusion, ce polyptyque nous permet de mieux comprendre l'organisation des grands domaines. C'est un modèle qui se développe dans la moitié Nord de la France. Le sud perpétue le modèle des villas romaines puis mérovingiennes, pourtant moins rentable. Nous avons vu que les colons comme les esclaves participaient aux travaux dans la réserve. Peu à peu, ces statuts fusionnent dans le servage, soumis à un seigneur ecclésiastique ou non. [...]
[...] Plus haut, ligne 20, on évoque le rachat du service de transport de bois En effet, certains tenanciers n'ont pas les moyens techniques de venir chercher le bois dans la forêt. Dans ce cas, ils sont livrés, mais doivent payer (cher) le service. Que ce soit un journal, une ansange ou un arpent, tous et toutes ont une parcelle rectangulaire de terres arables. Sur celle-ci, il cultive du blé, du froment ou du seigle. L'élément nutritionnel de base reste le pain. L'abbaye possède 3 moulins à blé. L'utilisation du moulin est soumise à un cens (l. 6). Tous cultivent des vignes. [...]
[...] Les structures rurales 1. Le grand domaine et sa structure bipartite Situé au sud de Paris, le domaine de Palaiseau est une des possessions de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. L'apparition du domaine est propre à l'époque carolingienne, et l'on en connait la dynamique grâce aux polyptyques retraçant leur développement entre la Loire et le Rhin. Héritage de la villa gallo-romaine, puis mérovingienne, il est caractéristique des campagnes du nord, tandis que le modèle dans le Midi reste celui de la petite exploitation. [...]
[...] a. Redevances. Après les grandes récoltes b. Les corvées. Faites par les paysans. c. La gestion de la villa. [...]
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